Je regardais sa main, posée sur la mienne. Ça ne me faisait pas grand chose mais j'aimais juste l'avoir au dessus de la mienne, c'était rassurant.
« J'étais pourtant sûr qu'ils étaient passés par là, faisons un tour dans les bâtiments. »
Quand cette voix se fit entendre, Bakugo tourna subitement la tête pour la faire rentrer sous l'escalier. Son mouvement soudain m'avait fait lever mes yeux vers lui. Nos regards étaient donc l'un dans l'autre, nos mains l'une sur l'autre, et le silence avait guetté la parfaite occasion de rendre cette situation inconfortable.
Son regard n'était pas menaçant, pour une fois, mais plutôt méfiant. Il se détacha de mon regard pour glisser le sien vers nos mains. Son regard s'arrêta là quelques instants et, tout en fronçant les sourcils, il prit une légère inspiration pour entamer un début de phrase quand il fut interrompu par la discussion des vilains :
« Non, ça prendrait trop de temps de tous les faire, on s'en va. Ils finiront sûrement par sortir de leur cachette et là, on les cueillera. La sortie du quartier est de l'autre côté. De plus, on a l'avantage du nombre, sans compter les Brainless. »
Soudainement surpris, il retira sa main de la mienne en éloignant sa tête. Alors que celle-ci allait dépasser des escaliers, je le retenu par la nuque et chuchotai :
- T'éloigne pas, ils sont juste devant. je le lâchai et continuai, sache que j'ai pas forcément envie de rester là non plus.
Après ça, il passa lentement son bras à côté de ma tête pour poser sa main contre le mur derrière moi et de son autre main, il agrippa fermement le col de mon teeshirt. Comme il était plus grand, je me trouvais en dessous de lui, et sous son ombre, seuls ses yeux rouges et son regard menaçant ressortaient. Tout en chuchotant, il lança :
- Je te l'ai déjà dis, me donne pas d'ordre la nana.
Je roulai des yeux puis dégageai brutalement sa main de mon col et l'autre du mur. Cette proximité m'avait mise mal à l'aise.
- Tch. il tourna la tête. On y va dans 10 minutes, on va se déplacer de toit en toit pour rejoindre la ville. De là-haut on aura une vue d'ensemble et on sera visible par les héros. C'est pas compliqué donc t'as aucune question.
- Ok on fera ça.
- Bien sûr qu'on le fera parce que je l'ai décidé !
Il se remit à surveiller l'extérieur sous mon regard désespéré.
Quelques minutes s'étaient écoulées sans que l'on ne se soit parlé. Après qu'il ai jugé que 10 minutes étaient passées, il me dit, ou plutôt m'ordonna de sortir en première parce que je n'étais pas blessée. J'exécutai, sorti de la cachette, m'approchai de la porte et passai la tête dans l'ouverture de celle-ci.Rien. La ruelle était déserte, c'était notre chance. Je lui fis signe, il sorti à son tour. À son décompte, nous volerons jusqu'au toit du bâtiment puis nous nous aplatirons sur celui-ci pour rester à couvert.
Il mima ces chiffres :
« 3 ... 2 ... 1 »Puis nous nous envolions.
Il était parti légèrement après moi. Son plan avait fonctionné sans encombres mais niveau discrétion, c'était raté. Son alter était aussi bruyant et agressif que lui, impossible de passer inaperçu. La détonation s'était suivie d'un bruit d'explosion, de quoi précisément indiquer notre position aux vilains. Notre objectif était de leur échapper ensemble mais celui dont je voulais m'éloigner là tout de suite, c'était lui.J'étais dans les airs, au dessus de lui, il m'avait suffit d'une seule répulsion pour atteindre le toit. Après un atterrissage presque contrôlé, je me retournai et attendis de pieds fermes Bakugo sur le bord du toit. Pas besoin de se cacher, on était d'ores et déjà repérés.
Alors qu'il avait à son tour atteint le niveau du toit et qu'il me vu debout, à découvert et à la merci des vilains, son regard changea. Il fut d'abord étonné, comme s'il se demandait pourquoi je restais sur mes pieds, ensuite il adopta une expression plus sévère et énervée.
Toujours dans les airs, il tendit sa main en arrière pour créer une explosion qui le propulsa droit sur moi. Je ne l'avais pas vu venir. J'eu à peine le temps de faire un mouvement de recul qu'il m'avait déjà attrapée par les épaules et il nous projeta violemment contre le béton.
L'un dans l'autre, nous tournions à présent sur nous mêmes en remuant toute la poussière du toit, notre élan fut violemment stoppé par le rebord de celui-ci.
Il était au dessus de moi, ses genoux et ses mains étaient de part et d'autre de mon corps.
- T'es conne ou suicidaire? dit-il d'un ton énervé en reprenant son souffle. Si tu veux mourir dis-moi, je t'éclate moi-même et c'est réglé.
Tout aussi en colère, je le retournai pour passer au dessus de lui en tirant son tee shirt et en poussant son épaule de l'autre main. Quelques courtes mèches de cheveux tombaient sur mon visage et, dans la même position que lui précédemment je lui répondis, énervée :
- Le bruit de l'explosion nous a fait repérer. La prochaine fois, tire une fusée de détresse pour leur indiquer notre position !
Cette remarque ironique fit écho plusieurs fois dans ma tête avant de paraître tout à fait plausible.
« tirer une fusée de détresse » ...
J'avais maintenant un plan et plus j'y pensais, plus ma colère s'apaisait. Mon visage s'était détendu tandis que le blond avait toujours le visage froncé et continuait de brailler. Trop concentrée sur mon plan, j'entendais sa voix mais ne l'écoutait pas, elle résonnait comme une bruit de fond.
Quand soudainement ...« BAISSE TOI !»
Du coin de l'oeil je vis quelque chose foncer vers moi. Là, je tournai la tête et vis la pointe d'une lame de fer à quelques centimètres de mes yeux.
Pas le temps de l'esquiver.
À la seconde d'après, je senti une pression sur ma nuque et sur mon dos, celle-ci me fit pivoter puis me cogner le sol.J'avais instinctivement fermé les yeux et quand je les ouvris à nouveau, ses yeux rouges furent la première chose qu'il m'a été donné de voir. En fait, c'était aussi la seule étant donné la proximité entre lui et moi. Ma première impression face à cette proximité fut de l'incompréhension et de l'aversion. Qui s'estompèrent peu à peu en plongeant dans ses yeux et en constatant la nature de son regard. Je lisais dans celui-ci davantage de choc que de colère.
L'une de ses mains était sur ma joue, entre le sol et mon visage, l'autre était sur mon dos. Nos corps se touchaient, je sentais toutes les courbes, tous les muscles de son corps sur le mien. Nos visages étaient proches, très ou trop proches, si proches que l'on sentait la respiration de l'autre sur notre peau et nos jambes presque entrelacées, nous faisaient d'autant plus ressembler à des aimants.
Alors qu'aucun de nous ne pris la parole, le silence fut coupé par les bruits des lames qui heurtèrent le bâtiment derrière nous.
Ce grondement nous remis les pieds sur Terre et nous libéra de cet échange de regard :« J'ai un plan » lançais-je.
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Je ferai de ses rêves une réalité
FanfictionUne adolescence joyeuse, chaleureuse et animée est à l'antipode de ce qu'a traversé (t/p). La jeune fille, bientôt devenue terne et insensible, se revêtira fièrement de toute sa détermination pour atteindre un objectif bien précis : intégrer Yuei...