Chapitre 3

972 39 8
                                    

[épisode bonus]

Une semaine s'est écoulée depuis notre entraînement. Mes bleus étaient quasiment tous partis, seul un léger coquard persistait. Au lendemain de l'entraînement je m'étais rendue à l'hôpital, mon père ne semblait pas avoir remarqué mon absence de la veille. Tant mieux, je crois.

Quoiqu'il en soit, c'était le dernier jour de cours du second semestre. Après les vacances je serai en troisième. Nos professeurs nous avaient vivement conseillé de nous reposer durant cette période mais bien sûr, j'avais d'autres plans.

Ainsi durant ce mois de vacances, mes journées furent rythmées par les entraînements physiques, les révisions, quelques jours de repos, durant lesquels il m'est arrivé de rejoindre Inasa, et les visites à l'hôpital.

Mon père me croyait toujours à Yuei alors il me souriait davantage par fierté, il en avait même informé les infirmiers. Ceux-ci étaient restés perplexes mais dans le doute, ils m'avaient organisé un quelque chose.
Ce jour-là, j'arrivai à l'hôpital vers 14 heures et saluai les infirmiers:

- Bonjour, dis-je le sourire accompagné d'un geste de la main.

- Salut (t/p), passe une bonne journée. répondit l'un d'entre eux en me regardant monter les premières marches. Oh attend, on voulait te demander... Ton père, il nous a dit pour Yuei alors on..

- C'est faux, répliquais je sèchement. C'est faux, il délire encore mais je n'ai pas eu le courage de lui dire la vérité cette fois-ci.

J'attendis une réponse de sa part mais il continuait à me fixer, sans rien dire, la bouche béante et l'air désolé, comme s'il voulait me présenter ses condoléances. Après quelques instants, je perdis patience et repris mon chemin.

« Code rouge, code rouge! Remballez tout, vite! » avait-il dit après avoir retrouvé la parole. Sur le moment, je n'y avais pas fais attention et une fois en haut des escaliers, j'entendis du grabuge provenant de la chambre de mon père et la voix de Komi qui semblait parler dans un talkie-walkie d'un ton énervé : « tu pouvais pas prévenir plus tôt? ».

Je m'approchai d'un pas lent et suspicieux, m'approchai encore et tomba nez à nez avec elle; elle sortait tout juste de la chambre, gâteau à la main. Elle était accompagnée de deux infirmiers, l'un d'eux fit sauter le bouchon d'un bouteille pétillante, la boisson déborda et coula. Il la regarda mouiller ses chaussures sans réagir, probablement par gêne. Komi afficha un rapide sourire embarrassé avant qu'une voix ne vienne interrompre ce moment d'incompréhension.

« Eh vous! Où allez-vous avec tout ça? Revenez! » avait dit mon père en regardant les 3 infirmiers filer avec le gâteau, la boisson et des décorations. La boisson avait débordé et laissait derrière eux des traces de leur passage, d'ailleurs l'un d'entre eux avait manqué de trébucher dessus.

C'est sur cette note comique que s'est achevé cet échange. Aujourd'hui, en y repensant ça me fait rire. Il suffisait de me demander avant de tout organiser! J'ai toutefois aimé l'intention, ça m'a permis de relâcher un peu la pression que je m'étais mise.

Nous voilà, c'est la rentrée de troisième. Inasa et moi ne sommes plus dans la même classe et je l'avoue, ça me perturbe. Mais, cette année, je vais essayer d'être aussi sociable que lui, il suffit de sourire à tout va et de paraître confiante, oui c'est ça!

Nous sommes rangés par classe, dans le gymnase et écoutons le directeur faire le traditionnel discours de rentrée. Une fois le discours fini, nous nous dirigeons vers notre salle de classe accompagnés de notre professeur principal. Il nous installe, nous fait un rapide briefing des exigences de troisième puis fini par nous demander de nous présenter. Mon cœur fit subitement un bond, ça doit être le stress. Je me ressaisit en me disant que c'est l'occasion de paraître ouverte et accueillante.

Une dizaine d'élèves sont passés, certains étaient moins à l'aise que d'autres. C'est maintenant à mon tour, je pousse ma chaise en arrière pour me lever en douceur et me redresse, passe quelques doigts dans mes cheveux pour les placer derrière mon oreille et dit d'une voix affirmée : « je m'appelle (t/n) (t/p), hâte de faire votre connaissance ». Il s'en suivit quelques murmures et quelques camarades se retournèrent vers moi. Dans l'incompréhension, le stress me monta, je restai debout, les mains sur la table ne sachant quoi faire quand le professeur intervint :

« (t/n), vous comptez rester debout? ».

À ces mots, la classa s'exclama de rire et gênée, je regagnai rapidement ma chaise.
Déçue d'avoir raté ma première impression, je m'affalai contre la table en croisant les bras et soupirai, je ne serai jamais aussi sociable que lui.

- Salut, je m'appelle Aijiro Ayane. ma voisine de table me tapota l'épaule et continua. Ta présentation était amusante!

Elle avait les cheveux marrons longs et lisses ainsi que des yeux marrons clairs. Aijiro avait une apparence mignonne et dégageait de la bonne humeur. Je pris un moment pour l'observer avant de redresser la tête et de lui répondre:

- Ah ouais? J'ai un peu stressé, j'avoue. dis-je avec un sourire gêné, les yeux plissés.

Elle m'avait sourit, probablement pour me rassurer, et nous nous étions remises à écouter les présentations.

Après près d'un an, je m'étais liée d'amitié avec 2 ou 3 camarades en plus d'Ayane. Je n'avais jamais passé une année aussi amusante au collège que celle-ci. J'ai appris à m'ouvrir aux autres mais je garde tout de même un côté réservé que Inasa, lui, a su faire disparaître.

Comme prévu, on a passé l'année à s'entraîner une fois par semaine à combattre, au renforcement musculaire ou encore à augmenter notre endurance. J'ai aussi essayé d'améliorer la portée et la précision de mon alter; cela exige une forte concentration mais en poursuivant l'entraînement, ça deviendra naturel, comme une futilité.

« Bien, l'année touche à sa fin. Commença le prof. Vous avez été une classe dynamique et sympathique quoique agitée parfois. Je ne vais pas faire de long discours, donc je finirai par vous dire : croyez en vous et en vos capacités. Certains d'entre vous deviendront probablement des héros et vous sauverez vos camarades avec le sourire comme le fameux symbole de la paix, All Might. Fin bref, c'est tout pour moi, il ne me reste plus qu'à noter vos choix de lycée pour l'année prochaine. Quelqu'un pour Yuei? Personne? Bien, quelqu'...»

- Moi.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant