Chapitre 30

496 28 18
                                    

Bakugo me regarda un peu plus longtemps puis :

- J'ai cru que le pont allait s'écrouler. il s'avança vers moi et, avant de passer à côté de moi, il reprit. C'était pas mal, p'tit génie.

À ces mots, il parti vers l'avant.
Finalement, je me mis en marche à quelques mètres derrière lui.

Il s'arrêta subitement car un peu plus loin devant lui, un groupe de candidats se battaient entre eux et en étaient venus à barrer son chemin. Il se contenta de les esquiver calmement, une première fois. Mais, dans la fougue de leur combat, ils dévièrent et lui firent obstacle à nouveau. Quelques crépitements firent leur apparition dans le creux de la main du garçon, alors que j'avais atteint son niveau et rasais la rambarde pour éviter les combattants.

- Bakugo ?

Pourtant agacé par ceux qui avaient osé lui faire barrage, il tourna le regard vers moi, et stoppa ses explosions. Il se rapprocha de moi pour esquiver le combat et continua d'avancer.

Plus tard, quand le silence s'était profondément installé, il baissa son regard vers moi, il le remonta ensuite puis me dit :

- J'veux pas de détour, réponds clairement. Dis-moi c'qui t'as pris toute à l'heure, avant notre combat. Tu m'as fait passer par le pont et ensuite ?

Et, après un court instant de silence, je répliquai :

- Ce qui m'a pris? dis-je en levant un peu la tête, m'interrogeant moi-même. Ce qui m'as pris... j'étais soulagée, ouais ça devait être ça. Je tournai la tête vers lui, il me regardait en coin. J'avais eu peur de t'avoir blessé, pire.

- T'aurais juste dû demander.

Alors que nous venions d'arriver à l'extrémité du pont, isolés des combattants et cachés du soleil et des gradins par la haute rambarde, il s'arrêta devant les escaliers qui reliaient le pont au sol, se tourna face à moi en attendant une réponse avant de descendre.

- Bakugo, écoute. dis-je, calmement. J'sais pas ce que tu me reproches et honnêtement ça m'importe peu depuis un moment déjà. Notre combat était bien, vraiment. je soutins son regard. Si c'était à refaire, je referais la même chose, pour tout, quoique t'en pense.

- Ouais ... c'est ça que je supporte pas chez toi.

Je le contournai au début de sa phrase pour prendre les escaliers, il m'agrippa par le bras.

- T'es trop sur mon chemin et pas assez à ta place. En fait dès qut'en as l'occasion, tu me déconcentres.

- Hm ?

- Ça a commencé à Kamino, ensuite tu m'as suivi jusqu'à l'internat et même quand j'essaie de prendre l'air tu te pointes. Jm'entraîne aux attaques spéciales tu trouves un moyen de te faire remarquer. Et là, j'allais te défoncer la gueule si tu m'avais pas... il me lâcha. Trouve-toi une place et restes y.

- J'peux pas être plus à ma place, en plus à t'entendre on croirait que je cherche ton attention.

- Comment t'expliques que tu sois toujours dans mon champ de vision sinon ?

- Je sais pas moi ... je fis quelques pas vers les escaliers, et m'arrêtai devant. D'ailleurs, cette nuit là, celle où on était dehors puis où t'es parti, pourquoi tu ... laisses tomber c'est plus important.

Je renonçais à lui demander pourquoi il était parti et étais désormais résolue à descendre les escaliers. Mais Bakugo me retint par le poignet. Il le serra dans sa main puis le tira vers lui, de sorte à ce que je me retourne. Et, avant même de remarquer la proximité, il prit un pas de distance en me disant :

- Tiens ton bras en l'air.

- Quoi ?

Il lâcha mon bras, qui retomba. Bakugo le redressa en m'adressant un regard réprobateur. Il répéta :

- Tiens ton bras en l'air, (t/p).

À sa demande, j'ai donc maintenu mon bras tendu vers lui, paume vers le sol. Là, du bout des doigts, il se mit à replier la manche de mon costume, il la retroussa et jeta un coup d'œil à mon bras. Je levai les yeux vers son visage, en particulier vers son regard attentif, puis eu un léger ricanement. Toutes les tâches de brûlures à la suite de son explosion à Kamino avaient disparues.

- T'aurais juste dû demander.

Il laissa s'échapper un léger rire étouffé puis tapa dans mon bras pour le faire retomber. Pendant je remettais la manche de mon costume, nous nous regardions, il dissimulait un sourire en coin.

Mais ensuite, son regard fut attiré par quelque chose à sa droite. Son visage montrait de l'incompréhension alors, curieuse, je pivotais vers ce qui l'avait perturbé. Au loin, il y avait un garçon qui fonçait vers nous, il avait des roues sous les pieds et une balle orange dans chaque main.
Ses cibles illuminées en rouge indiquaient qu'il était éliminé, mais ce qui fut d'autant plus étrange, voire comique était son expression faciale et ses gestes.

Il semblait tellement énervé qu'il nous montrait toutes ses dents, ses sourcils froncés à l'extrême et son teint rougeâtre accentuaient ce trait. Les mouvements de jambes qu'il effectuait sous ses rollers pour accélérer étaient tellement énergiques et rapides qu'il remuait la poussière à son passage. Mais ce qui rendit la chose plus curieuse encore fut le fait qu'il agite ses bras dans tous les sens et braille quelque chose d'inaudible étant donné le débit de ses paroles et la distance.

Bakugo lança :

- C'est qui ce taré encore?

- ... je ne lui répondis pas tout de suite, en fait je plissais délicatement les yeux vers l'étranger.

- On s'le fait? me dit-il en tournant la tête vers moi.

Sa remarque me fit rire sur le coup, je le regardai en lui souriant et répliquai :

- Peut-être qu'il veut un autographe, on nous reconnaît maintenant.

Nos regards l'un dans l'autre devinrent bien vite complices et le blond finit par esquisser un rapide sourire en coin en penchant légèrement la tête en arrière, tandis que j'avais gardé mon large sourire.

« C'EST PAS ENCORE FINI !! » hurla le garçon qui, d'ailleurs n'était plus très loin.

- Ah mais sii, c'est celui qu'on a éliminé plus tôt. lançais je.
- Tss, un figurant.

Le « figurant » n'était plus qu'à quelques mètres de nous et avançait à une vitesse monstre. Sereins, nous le regardions s'approcher encore, encore alors que ses braillements devenaient de plus en plus clairs à mesure qu'il s'approchait. Une fois qu'il fut tout près, nous nous écartions pour l'esquiver. Emporté par son propre élan, il finit par tomber du pont sous un cri de peur strident et hilarant à nos yeux.

Je m'approchai de la limite du pont et provoquai une légère attraction pour amortir la chute du garçon sur le sol rembourré, spécialement conçu.
Le blond, qui descendait déjà les escaliers, ne pu s'empêcher de faire sa remarque : « T'aurais dû le laisser crever » avait-il déclaré.

Sur le chemin, nous avions continué à discuter, voire à se taquiner subtilement.

Alors que nous arrivions à la salle d'attente, nous entendîmes ceci provenant des haut-parleurs :

« 100 candidats qualifiés! Arrêtez tout, c'est fini! Rendez-vous à la salle d'attente pour les 100, dans les gradins pour les autres et dans un lit pour ma part ».

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant