Chapitre 25

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Nous étions partis du lycée Shikestu sous les instructions des premières du lycée. Avant notre départ, une dizaine d'entre eux s'étaient invités dans notre classe, ils nous firent nous asseoir et, armés de leur plus grande éloquence, ils nous offrirent un discours solennel digne d'une présidentielle. Plusieurs lycées s'inscrivent à l'examen donc, question d'égalité, une classe par lycée est invitée à chaque session. Les Premières de Shikestu l'ont déjà passé.

Leur discours commençait comme ça :

« Chers camarades, chers frères. Aujourd'hui est un jour notable, que dis-je ! C'est un jour crucial, fondamental, monumental ! Bref, c'est un jour d'examen pour vous, nos compatriotes de Shiketsu. Savez-vous que Shiketsu rime avec excellence?
Vous, là-bas au fond. Oui vous. Vous utilisez quoi comme parfum? Ai-je bien entendu : aucun? Alors vous sentez naturellement l'excellence, j'adore! De même pour vous, vous aussi et vous! Vous tous êtes des prodiges alors laissez exprimer votre talent. La chance ? Laissons-la à nos colocataires de Yuei, ils en auront besoin.
Telle une tradition, un rituel, chaque année la session d'examen comme par... son extermination. »

Le mot d'ordre qui ressortait de cette propagande était : l'extermination de Yuei. C'était la classe à abattre car étant donné qu'elle est médiatisée, l'analyse de leur alter est vite faite. De leur point fort à leur point faible en passant par leur style de combat, tout est décrypté à la loupe. La situation semblait très sérieuse aux yeux des premières et de certains camarades. Pour ma part, elle était trop sérieuse ce qui rendait la chose à la limite du comique. Sous cette dérision, je ressentais aussi un peu de pitié pour mes colocataires de Yuei.

Avec ma classe, nous descendions du bus et nous mélangèrent à eux sans leur dire ce qu'il se tramait tacitement derrière leur dos. Les premières de l'Académie de Ketsubutsu, comme indiqué sur leur sac, s'approchèrent de notre groupe, admiratifs des célèbres élèves de Yuei. Un garçon avait un regard curieux rivé sur nous, il le glissa sur chaque élève et s'arrêta sur moi, et tout en me fixant il s'approcha davantage.

« je t'ai déjà vu quelque part toi. » répliqua t il.

Mes camarades s'écartèrent pour le laisser passer et, une fois devant moi, il me scruta encore puis finit par me prendre par le poignet pour me déplacer. Dans l'incompréhension, je lui avais dit :
« eh attends, attends, tu fais quoi là? »

J'essayais de me débattre mais il ne me libéra qu'après m'avoir tirée et placée à côté de Bakugo. Là il ajouta :
- oui c'est bien vous deux! Vous êtes des légendes, les « survivants de Kamino ». Vous vous êtes échappés à deux, main dans la main, c'est digne d'une comédie romantique ! Vous êtes des braves parmi les braves, on prendra exemple sur vous tous.

La cadence de ses mots traduisaient son niveau d'excitation. Je n'arrivais pas à le suivre dans son monologue. Et maintenant, il s'apprêtait à nous prendre la main. Mais avant le contact, Bakugo tapa dans la main du garçon avec le dos de la sienne et mis son autre bras devant moi.

- Reste à ta place et garde tes mains dans tes poches. Ton p'tit baratin colle pas trop avec ta tronche.

Le visage du garçon se rétracta et s'endurcit légèrement. Il s'en alla avec sa classe en faisant un signe de main aux autres élèves, sous les excuses de Kirishima, l'ami de Bakugo, pour le comportement de celui-ci.

« Trêve de bavardages. Allez vous changer pour la réunion d'informations. » avait lancé M. Aizawa qui parlait avec d'autres professeurs.

J'avançais dans le silence vers l'entrée de l'architecture, aux côtés de Bakugo. J'étais d'ailleurs étonnée qu'il ne prenne pas un autre chemin. Je lui jetai un rapide regard en coin sans me douter qu'il avait fait pareil. Nos regards eurent le temps de se croiser juste une seconde avant qu'ils se ne détournent, comme si de rien n'était.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant