Chapitre 20

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En l'écoutant, je n'avais pas la moindre objection. Je ne suis pas particulièrement fière d'être dans ce prestigieux lycée, tandis que d'autres le seraient. Entre Shikestu et un lycée lambda, où est la différence, après tout.

Alors si ça lui tient à cœur, soit, je quitterai Shiketsu.
Je baissai la tête en signe de soumission.

Alors que je laissais mon côté désintéressé prendre le dessus, là, dans ma tête, j'entendis des rires enjoués, ceux d'Uraraka et de Tsuyu, ou encore des voix rassurantes, celle de Sasori qui m'accueillait lors de mon premier jour à Shiketsu, mais aussi des gestes rassurants, comme la main de Bakugo sur la mienne, et enfin, je ressentais de la chaleur, celle que l'on ressentait tous chaque soir, rassemblés autour du feu de camp, au camp d'été.

J'avais enfin réussi à éprouver de la joie, à construire des souvenirs avec des personnes de mon âge. Et que dire d'Inasa, mon meilleur ami. C'est avec lui que je voudrais être en ce moment d'ailleurs, on rigolerait bien. Il a toujours été là, contrairement à mon grand-père.

- Non. je relevai la tête et affronta son regard marqué de rides. Non, en fait j'ai vraiment envie de rester à Shikestu.
- Petite insolente ! Tu vas voir...

Sauvée par le gong, la sonnerie retentit. Il se rendit à la porte en me lançant un regard noir au passage.

- Qui est-ce? Il regarda par l'œilleton de la porte.

- La cavalerie est là ! Ou plutôt ce qu'il en reste.

- Que le ciel me tombe sur la tête, c'est... All Might!

« All Might, à ma porte ? Il rêve lui aussi ? »
C'était bel et bien All Might, accompagné de Mme Agastuma qui franchirent le pallier, s'inclinèrent devant mes grands-parents et s'installèrent sur le canapé du salon. Mme Agatsuma avait troqué son style excentrique pour une tenue plus sobre à l'effigie de Shiketsu, une chemise blanche et un pantalon bleu foncé. Ses cheveux crépus, d'habitude volumineux, étaient rassemblés en un chignon haut, ce qui faisait d'ailleurs ressortir ses oreilles aux pointes poilues et ses yeux verdâtres.

Les vieux étaient impressionnés par leur présence, ou plutôt par celle d'All Might, qui restait une légende malgré son apparence chétive. Pour ma part, j'étais davantage surprise et étonnée de les voir chez moi.

- Bonjour (t/n), mme Agastuma me pris les mains d'un air désolé, je te présente mes sincères excuses. Tu as vécu un terrible accident dont j'assume l'entière responsabilité. Elle me lâcha, se tourna vers mes tuteurs et inclina respectueusement la tête. Je réitère mes plus sincères excuses envers vous, je vous prie de les entendre. Je suis la professeure principale de la seconde A de Shikestu, en qui vous aviez donné votre confiance pour l'éducation de votre enfant. J'ai failli à mon devoir, tenez moi pour responsable en recevant mes plus sincères excuses.

- Écoutez j'entend vos excuses mais... le mal est fait. Nous retirerons (t/p) de Shik...

- Revenez sur votre décision je vous prie. Les professeurs des secondes A s'inclinaient davantage. Prenez en considération ceci : nous proposons un internat commun entre les élèves de Yuei et ceux de Shikestu dans le but de renforcer la protection de nos protégés et la cohésion entre héros. En rassemblant nos forces, nous souhaitons augmenter la sécurité des élèves en les ayant constamment à l'œil et créer une unité redoutable. Acceptez de nous la confier une fois de plus, nous dévouerons nos vies à sa sécurité et à son éducation.

- Vous avez notre parole, clôtura All Might.

Hésitant, mon grand-père regarda ma grand-mère qui prit la parole. Elle galvanisa soudainement toute notre attention par sa sagesse, elle se leva tant bien que mal à l'aide de sa canne et prononça, la tête haute :

- Cette petite est toute ma vie. Depuis qu'elle est née, moi, je dévoue ma vie à sa protection et à son éducation. Mais, étant donné mon âge je ne suis plus en mesure de la protéger. C'est d'accord. J'exige un enseignement de qualité et une sécurité sans faille.

- Bien entendu madame. Les professeurs s'inclinèrent et la professeure poursuivit. Vous ne le regretterez pas, je vous en fait la promesse.

Les mots d'Obaachan m'avaient profondément émus. Après les avoir raccompagnés à la porte, je la pris dans mes bras en lui disant : « merci », un simple et sincère merci.

Par ailleurs, j'étais aussi soulagée pour elle. En rejoignant l'internat, je la libère d'un poids, même si elle ne le voit pas comme ça. De cette manière, elle aura davantage le temps de se reposer.
Je me détachai d'elle et regardai son conjoint. Sans aucune animosité, je lui dis également : « Merci. Merci de te soucier de sa santé et de la mienne. Pour moi, ça ne sera plus nécessaire maintenant, veille bien sur Obaa ». Il me répondit d'un hochement de tête.

Deux jours après, me voilà!

Me voilà devant ma nouvelle et immense demeure, elle est seulement à 10 minutes de Shikestu en bus et à 5 minutes à pieds de Yuei. Tous les matins, un bus scolaire sera censé nous y déposer. J'étais un peu anxieuse à l'idée d'avoir des colocataires. À cela, la discussion inachevée avec Bakugo à l'hôpital tournait dans ma tête.
Je me surprise à ruminer :

« Quand je pense pouvoir bien m'entendre avec lui, il me fait clairement comprendre le contraire. Il y a de quoi douter après ce qu'il m'a dit avant de partir : '' si c'était à refaire, je ne t'aurais jamais [sauvée] '' ».

Je me faisais peut-être des idées mais c'est quand même la combinaison la plus logique. Toutes ces ruminations avaient accompagné mon chemin vers l'internat.

J'étais la première arrivée, j'attendais le reste des secondes A des deux lycées en uniforme, je tenais mon sac à bout de bras.
Peu de temps après, Uraraka Ochaco arriva en rigolant avec Ashido Mina.

- (t/p)! Tu as pu venir, c'est génial ! s'exclama la première
- Salut Ochaco, salut Mina ! je leur souris chaleureusement
- On a déjà prévu de faire des soirées entre filles, j'ai hâte !
- Des soirées entre filles? Pourquoi faire?

J'avais soudainement mis un blanc dans la conversation.

- Ahahah très drôle (t/p). Mina ria aux éclats en me tapotant l'épaule à plusieurs reprises.
- Ah bon? Ahah.

C'était clairement un rire de gêne, je ne voyais pas ce qu'il y avait de drôle, mais il fallait entrer dans son délire. Là, mon sauveur arriva. Inasa se pointa, tout sourire. D'autres élèves de Shikestu et de Yuei étaient arrivés entre temps.

- Salut tout le monde! il reçu un salut collectif en retour. Ça va (t/p)? Et tes bras?

- Tout va bien, j'ai juste quelques traces de brûlures. Ça reste traumatisant un peu.

- Arrête de faire la dure, je sais que t'as flippé sans moi.

- Bien sûr, t'aurais sûrement réussi à neutraliser tous les vilains en un seul coup de vent, toi.

Au même moment, Bakugo arriva de derrière Inasa, Kirishima marchait derrière lui. Les yeux rouges du premier ne transmettaient rien d'autre que de la colère. Accompagné de ce regard fusillant, le blond soupira d'énervement : « kss », avant de passer froidement à côté de moi.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant