Chapitre 26

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Il tourna le regard vers moi et pris un ton arrogant et une expression supérieure. « Si on veut avoir une chance, éliminons les plus forts d'abord. »

En suivant son regard, quelques adversaires avaient tourné leurs yeux vers moi. Pour ma part, ce retournement de situation me plongeai dans une confusion. Je ne comprenais pas la situation et les regards portés sur moi accentuaient ma méfiance.
Le garçon continua :

- T'as été capturée par des vilains à Kamino, je me rappelle de ton visage à la télé. Forcément tu dois avoir un don, un alter plus qu'intéressant. Assez parler, le temps presse ! Moi j'veux être parmi les 100, et vous ?

Tout en maintenant son regard sur moi, il se remit en position de combat. À l'instant qui suivit, un autre à ma gauche se tourna vers moi et me cibla, puis un autre à ma droite et un autre plus loin. Et avant de le remarquer, 15 personnes s'étaient retournées contre moi.

15 personnes donc 30 yeux qui reflétaient leur envie d'en découdre rapidement. Cette scène familière me fit soudainement froid dans le dos et me paralysa. Alors que je m'efforçais de garder une posture de combat, la peur tentait de m'en dissuader, fit progressivement palpiter mon coeur et floua ma vision.

Chaque visage me rappelait le regard meurtrier d'un vilain, et à mesure des secondes, ils devenaient davantage menaçants et cauchemardesques.

J'étais tétanisée et n'entendais plus que les battements de mon coeur, rapides et intenses. Je fis tomber les balles de mes mains pour agripper mon coeur qui semblait sortir de ma poitrine et tentai de reprendre mon souffle.
Pendant ce temps, les 15 autres s'étaient déplacés pour m'encercler. Et alors que leur berger s'écria : « maintenant ! », je sentis une main sur mon épaule et entendis la voix rassurante de Mirua : « je m'en occupe » avait-elle affirmé.

Au même moment, les balles quittaient leur main et fusaient vers nous. Mirua quant à elle, pris une grande inspiration. Puis, pendant l'expiration, elle devenait de plus en plus ronde, elle gonflait et gonflait. Elle avait pris l'allure d'une bulle de chewing-gum en un rien de temps. La bulle s'était déformée pour m'envelopper et me compresser, juste à temps pour éviter l'élimination. Son attaque spéciale avait fonctionné, toutes les balles s'étaient enfoncées sur la bulle. Puis quand elle eu fini d'expirer, quand elle ne pouvait plus grossir davantage, elle éclata pour retrouver sa forme initiale, comme si elle avait mué. Et ce qui suivit fut plus impressionnant encore. En éclatant, toutes les balles collées au chewing-gum furent projetées à une vitesse folle vers l'envoyeur.

Quant à moi, une fois libérée de son emprise, je tombai subitement au sol et repris ma respiration. Et en relevant le tête, je fus subjuguée de voir toutes ces cibles allumées en rouge. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle avait éliminé un paquet d'entre eux.

« Les candidats qualifiés sont priés de rejoindre la salle d'attente, sans délai ».
Les cibles de Mirua s'étaient illuminées en bleu et le haut-parleur à l'intérieur lui avait communiqué ce message.

Tandis que celui des éliminés disait :
« Les candidats éliminés sont priés de rejoindre les gradins, sans délai ».

Les cibles sont bleues lorsque l'on se qualifie, deviennent rouges à chaque fois qu'on en touche une.

Mirua me tendit la main en me souriant, je la pris d'une poigne timide. En effet, j'avais encore la tête dans ce cauchemar et m'en remettait lentement. En m'aidant à me relever elle me lança quelques mots d'encouragement :

« on se retrouve en salle d'attente, n'est-ce pas? »

J'hochai la tête puis elle passa à côté de moi pour s'en aller, souriante. Sa gentillesse m'avait réconforté et rassuré; elle m'avait d'ailleurs rappelé la poignet de main d'Inasa, en cinquième.

J'avais enfin repris une respiration régulière et mes battements de cœur ralentissaient; néanmoins, je titubais encore un peu et étais toujours perturbée. Je fis quelques pas en avant, je déambulais en marchant de travers sans trop savoir où aller, tout ce que je savais c'était qu'il fallait continuer. Et ce, jusqu'à ce que quelqu'un, en face de moi, me tire de mes pensées.

Il était allongé devant moi et prenait appuie de ses coudes pour se redresser, deux de ses cibles étaient rouges. Je levai lentement les yeux et tombai nez à nez avec lui, le fumier qui les avait tous montés contre moi. En panique et d'un ton misérable, il s'adressa à moi :

« écoute, j j'suis désolé. T'avais l'air d'être redoutable et et... je te propose quelque chose ok? Et si on faisait équipe hein? T'en dis quoi? »

Le vide dans mes yeux se transforma peu à peu en colère. Mon cœur repris une course rapide. Je m'approchai de lui, encore. Et, alors que je le regardais de haut, je sortis une balle de la pochette attachée à ma cuisse et l'approchai de sa dernière cible. Il semblait de plus en plus paniqué. Mon esprit vengeur s'en délectait mais ce qu'il me dit ensuite me perturba. Il posa ses mains sur sa cible, au niveau de son cœur et aborda une expression pleine de tristesse :

- C'est pas comme ça que ça devait se passer ! Je voulais juste obtenir le permis provisoire, c'était tout ce qui comptait à mes yeux. Devenir héros pour gagner de l'argent et sauver mon père, il est très malade. J'peux pas me permettre d'échouer.

À ces mots, j'hésitai un moment, et fini par faire un mouvement de recul. De la peine et de la compassion prirent le dessus. Me voyant renoncer, le garçon se remis sur pieds. Il passa à côté de moi puis il se mit à courir le long du chemin. Je m'étais alors tournée pour le regarder partir et, une fois qu'il s'était suffisamment éloigné, il vira en direction des bâtiments à sa droite. Avant de s'engouffrer dans une ruelle, il me cria ceci :

« C'est trop facile pour moi, j'suis trop fort ! Vous êtes à ma botte, juste au son de ma voix AHAHAH, bande d'idiots. En fait, mon alter s'appelle persuasion, si ça t'intéresse ! »

Puis il disparu de mon champ de vision.

En réalisant sa supercherie, je fus d'abord choquée puis ... amusée. Je lâchai un rire étouffé qui me fit relâcher toute la pression ensuite je me fis promettre de ne plus jamais me faire avoir.
Le farceur avait réveillé mon esprit combatif.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant