Chapitre 18

555 29 7
                                    

Les infirmiers allumèrent la télé située en face de nous en nous disant :
« Vous êtes les élèves qu'All Might a sauvé non? Vous devez voir ça. »

Toutes les chaînes de télévision diffusaient la même image : All Might combattait un vilain du nom d'All for One. Dès le début du combat, All for One avait le dessus, il faut dire qu'il combinait plusieurs alters à la fois. Nous étions imperturbables, Bakugo et moi ne rations pas une seule seconde du combat pour cligner des yeux. Il était d'autant plus captivant que son enjeu était majeur, seul All Might, le plus fort des héros, pouvait le battre. Les espoirs de tous les citoyens reposent sur un seul homme. Il le savait et prenait sa tâche avec sérieux, il avait même encaissé une attaque pour protéger une civile coincée dans les décombres.

En plein combat, la porte de notre chambre s'ouvrît subitement. Inasa avait violemment poussé la porte coulissante. Là, nos regards se croisèrent et son visage se détendu, j'étais tout autant rassurée de le voir. Il avançait maintenant lentement vers moi et, une fois à ma hauteur, il me regarda de haut sans aucune émotion si ce n'est de la colère.

Juste après lui, Todoroki, Kirishima, Denki et Midoriya débarquèrent, les bras du dernier étaient entièrement bandés. C'était sûrement parce qu'il s'était battu contre un vilain, lui aussi. Les amis de Bakugo avaient les yeux rivés sur leur téléphone, sûrement pour regarder le combat.

« Katsuki, tu vas bien mon pote? » lui demanda le second. Ils l'incendièrent de questions sur les circonstances du kidnapping, Bakugo les ignorait, il restait concentré sur le combat.
« Ouais ça va ... bougez, vous me gênez j'arrive pas à voir. » leur avait il répondu.

Mon ami, lui ne m'avait toujours pas dit un mot. Il tira une chaise, s'assit près de mon lit, enlaça ses mains entre elles et soupira en baissant la tête. Il dégageait beaucoup d'inquiétude et une once d'énervement mais semblait par dessus tout soulagé.
Pour le rassurer, je posa lentement ma main sur son épaule, il plaça sa main sur la mienne et releva la tête pour me laisser voir son visage, calme et apaisé, marqué par un regard doux et un léger sourire en coin.

« DETROIT SMASH ! » All Might avait lancé un coup de poing phénoménal à l'adversaire et l'avait cloué au sol. Alors que nous pensions qu'il lui avait asséné le coup final, le héros encaissa une attaque tout aussi dévastatrice, la riposte du vilain avait remué toute la poussière de la zone. Et, quand elle retomba, All Might n'était plus. Enfin, il y avait bien une frêle personne, sans les muscles et sans la hauteur d'All Might pourtant, c'était bien lui. Nous n'en revenions pas. Le symbole de la paix avait perdu tout charisme. Toutefois, il n'abandonna pas. Même en étant diminué, il ne délaisse pas ses principes de héros, il rassembla ses dernières forces.
Le dénouement du combat se faisait de plus en plus ressentir, ce sera leur dernière attaque.

« GAGNEZ, ALL MIGHT ! »

Sous nos cris d'encouragement, les deux adversaires s'élançaient l'un vers l'autre, le point armé et...

« UNITED STATES OF SMASH ! »

All Might enfonça la tête du vilain à plusieurs mètres dans le sol, provoquant une tempête de vent.
Nous nous emportions de joie et d'engouement, nos cris résonnaient à l'unisson lorsque ce dernier pris la pose de la victoire.

« Le prochain, c'est toi »

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


« Le prochain, c'est toi ». De dos, le héros pointa du doigt la caméra en s'adressant sûrement aux prochains vilains qui oseraient se pointer après cette démonstration de force. Nous brûlions tous d'admiration devant lui, il dégageait beaucoup d'assurance. Sous l'émotion, Izuku Midoriya avait même versé des larmes.

Quelques minutes plus tard, quand l'euphorie fut redescendue, des policiers entrèrent dans notre chambre d'hôpital et demandèrent aux visiteurs de bien vouloir quitter les lieux pour recueillir nos dépositions. Nous nous saluèrent tous pour nous dire au revoir et quand ils furent partis, les officiers se divisèrent pour nous interroger séparément :

- Pouvez-vous nous raconter en détail ce dont vous vous souvenez avant d'avoir été enlevée ?

Je me remémorais les circonstances avant de lui répondre :

- J'étais sur le point de sauver l'un d'entre eux, Fumikage ou Bakugo, j'avais l'une des billes dans la main quand ...

- Des billes ?

Je lui raconta tout, sans omettre le moindre détail. Le blond fit de même et les policiers s'en allèrent après une quinzaine de minutes en nous remerciant pour notre coopération.
En sortant, ils eurent quelques mots sur All Might :
« N'empêche, il a vraiment pris cher. Si vous voulez mon avis, il ne s'en remettra pas. »

À ce moment, il se faisait tard, l'horloge indiquait 3h45. Tout s'était enchaîné, depuis le début du test de courage à 19 heures. Nous avions appris plus tôt par nos camarades qu'ils avaient réussi à récupérer la bille de Fumikage avant qu'elle ne soit emportée dans le portail, par lequel les vilains se sont enfuis.

Bakugo et moi ne nous étions toujours pas parlés depuis notre arrivée, il était étrangement calme et semblait pensif. Je lui jetais de temps en temps des regards, qu'il ne me rendait pas, il regardait l'horizon par delà la fenêtre qui donnait sur une vue en hauteur de la ville, éclairée par des lampadaires et les phares des véhicules.

Il est difficile de lire en lui, de savoir à quoi il pense mais pour ma part, j'ai l'intime conviction que cet événement nous a lié. Non pas que nous sommes devenus les meilleurs amis du monde, loin de là. Mais quand je le regarde, je repense aux moments où l'on s'est entraidé coûte que coûte et je vois en lui un frère d'armes. Un peu comme un lien de solidarité où la protection de l'un et de l'autre prime qu'importe la situation.

J'étais allongée sur le dos avec un léger drap sur moi, mes bras bandés dépassaient. J'avais également un pansement sur ma nuque mais n'avais plus mal. Je n'attendais plus que ma grand-mère pour pouvoir rentrer. Le blond attendait également un tuteur, il avait le bas de la jambe bandé.

Les policiers étaient partis depuis 5 minutes, j'avais l'impression que ça en faisait 20. Le temps passaient tellement lentement et je n'arrivais pas à trouver le sommeil, pareil pour Bakugo visiblement, il fixait toujours l'horizon.
Je tourna le regard vers lui pour lui parler :

- Ta jambe... ça a l'air d'aller.

- ...

- Tu t'es blessé en nous sauvant, désolée j'aurais dû être plus réactive. J'..

- T'es lourde, ferme là.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant