Chapitre 7

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« Alors j'ai raté.. c'est ça? »
Tout mon corps se relâcha, je ne luttais plus. Mes bras retombèrent et ma main dépassait du lit. L'infirmier m'avait endormi.

Le lendemain matin, je me réveillais sous les rayons du soleil qui tapaient sur mes paupières. Instinctivement, je commençais à m'étirer mais au moindre mouvement, une vive douleur m'y fit renoncer. Je posai mes mains sur mes côtes fracturées et lâchai quelques gémissements de douleur.

Ma grand-mère entra à cet instant avec un plateau de nourriture. Elle ferma la porte de la chambre à l'aide de son pied, s'approcha de moi en boitant puis tira une table coulissante pour poser le plateau dessus. Elle repris sa canne qu'elle avait laissée près de mon lit, s'assit sur le canapé en face de moi, me regarda et sourit.

Son visage souriant, éclairé par le soleil était si pur, il me fit alors penser à celui de ma mère.
Le parallèle que j'avais effectué me mis automatiquement les larmes aux yeux et dans un élan de nostalgie je fondis en larme. Il était temps de tout lâcher, le deuil de ma mère puis ces années à endurer la tristesse de mon père en refoulant la mienne, la solitude, la pression, tout.

Mais plus encore, si mon échec à l'examen était avéré, si j'avais échoué à concrétiser son rêve, alors là mon monde s'effondrerait. Il fallait en avoir le cœur net alors entre deux reniflements je me lançai :

- Dis moi grand-mère, je reniflai à nouveau, dis moi que j'ai réussi.

Les yeux pleins de larmes je la regardais en attendant une réponse mais elle souriait. Elle n'était pas bavarde et ne parlait que quand elle le jugeait nécessaire. À cet instant, elle a jugé que son visage parlerait pour elle-même. Petit à petit, son sourire s'effaça, elle enlaça ses deux mains ensemble pour finalement secouer horizontalement la tête.

Mon monde s'effondra.

Les larmes ne me vinrent pas instantanément, ce n'est qu'après avoir décrypté son geste et après un rire incontrôlé, que j'enfonça ma tête dans mes mains pour pleurer et pleurer. Je me sentais honteuse, triste et incapable. Même après m'être acharnée à l'entraînement pendant une année entière, j'ai échoué.
C'est lamentable..

Obaachan avait fini par s'endormir au même endroit. Plus tôt, elle s'était levée plusieurs fois pour m'embrasser le front ou simplement pour englober ma main dans les siennes. Elle m'a dit que j'étais à l'hôpital depuis 3 ou 4 jours. Aujourd'hui c'est le cinquième, il est 17 heures et le soleil se couche. J'allume la télé pour pallier à l'ennuie et tombe sur une chaîne d'infos.

« Nous savons de sources sûres, que l'examen d'entrée à Yuei se déroulait il y a 5 jours à Yuei. L'événement est passé sous silence par soucis de sécurité mais au sein même de l'établissement celle-ci ne semble pas avoir été la priorité. En effet, nous avons appris qu'un bâtiment s'est effondré alors même qu'un élève se trouvait à l'intérieur. Il serait aujourd'hui plongé dans le coma avec peu de chance de survie! Nous nous rappelons de l'attaque du gluant à l'encontre d'un élève il y a environ 6 mois, souvenons-nous aussi de cet incident qui a eu lieu au sein de la meilleure école de super-héros. Où sommes-nous réellement en sécurit..»

- Qu'est-ce qu'ils racontent... bande d'idiots.

Inasa était arrivé et avait manuellement éteint la télé. Il portait l'uniforme du lycée Shikestu. La chemise blanche rentrée dans son pantalon bleu, marquait ses muscles et sa carrure, sans le mouler pour autant. La ceinture faite de cuir noir était accordée à ses chaussures et un chapeau bleu façon militaire avec l'emblème de Shikestu, un S doré, venait parfaire son uniforme.

- Ça va (t/p)? Moi ça va, j'étais à la rentrée aujourd'hui. dit-il de bonne humeur, tout sourire.

- ...

Je le regardais sans aucune expression particulière, envieuse et triste de ne pas pouvoir faire ma rentrée à Yuei.

L'échange de regard continua pendant quelques secondes avant qu'il ne prenne une expression plus sérieuse mais toutefois chaleureuse. Il fit tomber son sac et s'approcha lentement vers moi, l'une de ses mains était dans sa poche. Une fois à mon niveau, il me regarda de haut et continua :

- Peu importe la façon dont c'est tourné, c'est fini (t/p), t'as raté. Minute tristesse... il s'arrêta de parler et ferma les yeux puis les rouvrit. Elle est finie, viens à Shikestu maintenant. répliqua t il sèchement.

Son franc-parler me remis les pieds sur terre, c'était ce dont j'avais besoin pour réaliser que la vie continue.

Mais pour le moment, en plus d'être immobilisée physiquement, je l'étais aussi mentalement. J'avais besoin de diriger la défaite. Et j'allais avoir tout le temps nécessaire pour cela car selon les médecins, il me fallait 2 semaines pour guérir complètement la contusion cérébrale et 2 semaines supplémentaires de rééducation physique et alterique.

La médecine avait connu une avancée considérable depuis l'apparition des alters. D'autant plus que je suis sous les soins des professionnels de Yuei, connus pour leur qualité.

En fait, plusieurs chaînes d'informations avaient relayé la rumeur de l'incident lors de l'examen, le lycée avait donné une conférence de presse à ce sujet.

D'ailleurs, l'un des infirmiers était sûrement la source de la fuite.

Donc durant 2 semaines et quelques je restais alitée.

J'ai reçu la visite d'Ayane, d'Ina et de ma grand-mère. Elle venait presque tous les jours me rendre visite malgré mon désaccord.
Pour prendre des nouvelles de mon père, j'appelais Komi.

Ensuite, durant les 2 semaines de rééducation, je repris l'habitude de marcher, puis de courir à l'aide d'un tapis de course. L'intensité de la rééducation augmentait au fur et à mesure des jours.

Inasa avait repris le rôle de partenaire d'entraînement. Il m'aidait à reprendre mes habitudes de combat avec et sans alter. Il n'était pas tendre avec moi, il disait que je devais être prête pour la rentrée à Shikestu, le niveau y est élevé.

Après ces deux semaines, nul doute, j'étais prête physiquement, il vaut mieux aller à Shiketsu qu'être déscolarisée.

De par mes résultats scolaires de troisième, tant écrits et qu'alteriques, je suis éligible à Shikestu. Je faisais parti du top trois des meilleurs élèves du collège et celui-ci était réputé pour son excellence. Ça me rassure quand même de savoir que je n'ai pas perdu mon temps. Shikestu est tout de même le lycée numéro 2 dans la formation de super-héros.

Me voilà devant ce lycée !
Un ciel bleu et un soleil doux accompagnait cette journée ensoleillée, je portais une jupe mi-courte couleur bleue, de longues chaussettes de la même couleur et la classique chemise blanche. J'avais attaché mes cheveux en queue de cheval et avais tressé la queue.

Inasa m'a attendue devant le portail d'entrée pour mon premier jour.

Tout excité, il répliqua :

« Tu tombes bien (t/p). On nous a organisé un entraînement particulier aujourd'hui. »

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant