Chapitre 19

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Les policiers étaient partis depuis 5 minutes, j'avais l'impression que ça en faisait 20. Le temps passaient tellement lentement et je n'arrivais pas à trouver le sommeil, pareil pour Bakugo visiblement, il fixait toujours l'horizon.
Je tournai le regard vers lui pour lui parler :

- Ta jambe... ça a l'air d'aller.

- ...

- Tu t'es blessé en nous sauvant, désolée j'aurais dû être plus réactive. J'..

- T'es lourde. Ferme là.

- Quoi?

- Je t'ai dit de la fermer.

Ma première écoute fut la bonne mais je devais me persuader du contraire. Et quand il la confirma, je ne pu même pas décrire ce que je ressentais, ce n'était pas de la colère, ni de la tristesse. Ses mots, ou plutôt son ton si virulent et haineux m'avait laissé sans voix. Moi qui pensais m'être rapprochée de lui, ce fut une désillusion soudaine ...

Alors je me suis tue et j'ai lentement tourné ma tête vers le plafond, noyée sous le choc.
Après quelques secondes, il reprit la parole d'une voix calme, il avait enfin daigné tourner son visage vers moi :

- Ferme-là (t/n)...

- J'avais entendu la première et la deuxième fois, tu..

- Ne l'ouvre pas si c'est pour t'excuser. J'agis toujours comme je veux donc si j'suis blessé, ça n'tient qu'à moi et à personne d'autre. Mais si t'es là, ça c'est d'ma faute et si All Might... il s'arrêta

Je me tournai vers lui et alors que nos regards allaient se croiser, Bakugo détourna le regard et se remis droit. Son ton était toujours aussi sec et froid mais cette fois-ci, j'avais cru desceller une pointe de ressentiment dans sa voix.
« Alors c'est ça, ce à quoi il pense... il ressent de la culpabilité? »

- Ecoute... je voulais le rassurer de mon mieux mais le blond m'interrompit.

- Je nous ai sauvés au QG, il se retourna subitement vers moi, son regard ne renvoyait plus aucune culpabilité, il était redevenu menaçant et repoussant, mais si c'était à refaire, je ne t'aurais jamais...

La porte s'ouvrit à nouveau. Ses parents avaient coupé notre discussion au pire moment, me laissant sur une note de frustration intense. Alors qu'ils se réjouissaient de le retrouver, ses paroles tournaient en continue dans ma tête :
« Si c'était à refaire, il aurait fait quoi? Il allait dire quoi là tout de suite? Il ne m'aurait jamais sauvée, jamais aidée? »

Je perdais patience à mesure qu'il se rapprochait de la porte de sortie. Il me laissait avec beaucoup d'interrogations et se permettait de partir sans avoir répondu à une seule d'entre elles.

Je brûlais d'envie de savoir la suite, cela me rongea jusqu'à l'arrivée de ma grand-mère, 30 minutes après. Je m'étais levée pour contempler la vue de la ville, il était 4h15 quand elle poussa la porte de la chambre. Elle entra et se précipita tant bien que mal vers moi, boiteuse. Je fis quelques pas vers elle pour la prendre dans mes bras quand elle trébucha. Un vieil homme la rattrapa de peu, c'était mon grand-père paternel.

Je ne l'avais pas revu depuis que mon père s'est fait interner, il ne m'avait plus donné de nouvelles depuis lors. Je devais lui rappeler des mauvais souvenirs, pareil pour mes grands-parents maternels qui s'était éclipsés à la mort de ma mère. Il est vrai qu'avec leur soutien, je n'aurais pas eu à endurer sa mort et la folie de mon père seule, j'aurais peut-être pu tisser des liens avec des personnes de mon âge et construire des souvenirs d'enfance joyeux.

Je ferai de ses rêves une réalitéOù les histoires vivent. Découvrez maintenant