LACKING IN

565 19 5
                                    

PROLOGUE 

P 100 H 100 L 075

Est-ce que vous connaissez ces moments où la vie vous file entres les doigts comme de l'eau ? Que la simple incartade pourrait résulter une fin éternelle. Que cette erreur n'est pas votre, mais que vous en êtes la raison, voire même la cause. Connaissez-vous ce sentiment de culpabilité ? Ce moment précis, où l'esprit vous corrompt, et vous fait voir ce qu'il lui chante.

C'est bien comme ça que les choses commencent, dans l'erreur, le doute,l'ignorance. Dans le hasard, elles trouvent des chemins plus tragiques ; plus directs.

Le vieux modèle coupé de Maydee grondait alors que mon pieds s'enfonçait un peu plus sur l'accélérateur. L'interminable nationale n'était occupée que par des camionnettes grinçantes, qui rentraient d'une partie de chasse pauvre, ou d'une pêche mauvaise.Les périphéries de Liverpool n'abritaient jamais de grandes familles bourges, ayant d'imposants modèles de voiture lustrés au chrome. Ma ville est morne, et triste.

En fait, je la déteste.

Je voulais partir loin, très loin ; ne plus jamais revenir.

Ma violente colère redouble de coups dans mon être, saisissant ma peau d 'un puissant frisson. La jointure de mes doigts blêmit tant je les serre autour du volant en cuir.

Le contrôle. Il fallait que je contrôle. L'équilibre était la seule solution ; retrouver la paix et la prospérité en quittant les lieux annihilés par le conflit. Je partais pour échapper à mon destin, bien que trop vil ici.

Les routes viennent se vider peu à peu ; et bientôt plus personne.La voiture s'emporte dans un élan de vitesse irrépressible,commandé par ma haine. Je ne voulais plus être la souris de laboratoire, le sujet expérimental dont tout le monde se régalait de pouvoir affaiblir, ruiner.

Les choix pénibles ont parfois un goût péniblement amer. L'amertume de ces choix est en réalité due à la bêtise de l'homme qu'il a de croire qu'il a toujours raison. L'inconfort est la seule chose quel'on vit si on n'apprend pas à survivre avec la souffrance.

Et le destin a voulu que la voiture arrive aux abords d'une intersection,je pose mon regard rapidement sur le feu vert qui m'indique que je peux traverser. Ne marquant aucun arrêt, le véhicule arrive à toute allure.

Mon téléphone vibre, j'ai un message.

23:56 Bonjour, c'est Émilie,tu sais la voisine d'en face. Je voulais simplement de proposer d'aller boire un verre un jour. Tiens moi au courant, xoxo.

Mon cœur bondit trois fois dans ma poitrine, or la destiné en avait déjà jugé.

Dans l'erreur de mon choix, une voiture noire me prit de pleins fouets, par ma droite. Dans la collision, je remarque que j'avais malheureusement oublié d'attacher ma ceinture. Dans la microseconde suivante, mon corps était proposé en avant, alors que ma voiture faisait encore de tonneaux. Mon corps putride vidé de vie frappe violemment le goudron chaud et maculé de minuscules morceaux de verres, une onde résonnant dans mon crâne,puis un sifflement.

Vide.

La voiture noire de l'Autre n'avait pas bronché. Ma joue fusionnant avec la douleur sanglante du sol, permet à mon regard de l'apercevoir.L'Autres'approche de moi, je ne vois que ce que je croyais être un pantalon noir. L'Autres'accroupit, et ancre ses yeux ocres surmoi, les ombres dansantes autour de ses lèvres rosées.

Il ouvrit la bouche, mais dans le hasard qu'avait été mon erreur, je n'entendais rien. Absolument rien et pourtant ; rien n'aurait pu commencer si je ne l'avais pas faite.

lacking in choiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant