Chapitre 31 (partie 2)

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Clap.

C'était le tintement argenté d'un puissant éclair, je sursaute laissant échapper un soupir de soulagement, comme si je me réveillais enfin d'un mauvais rêve. La toile de tente crisse sous les battements ardents de la pluie.

Finalement, la bagarre de Gabriel n'était qu'un mauvais rêve ? Et la mort de Lena, un rêve également ? J'aurai préféré mais lorsque mon doigt passe sous ma paupière, je sens poindre une énorme boule, c'était le seul coups que Gabriel avait réussi à me donner.

Les images s'échouent sur ma rétine comme des milliards de vagues après un énorme ouragan. Je reprend mon souffle comme si je manquais d'air entre ces deux murs étroits de toile opaque grisée qui laissait pourtant passerl'humidité. Le bras de Charles enroulait autour de mes hanches sedécale lentement aux creux de mes reins, presque sur mon fessier. Jepousse ses mains moites sur le côté en me retirant petit à petitde toutes les couvertures qu'il avait enroulé autour de mon corpsfroid. J'étais d'ailleurs étonné qu'il est autant pris soin demoi.

Un cri.

J'ouvre la tente, et daignetendre d'oreille à l'extérieur, et ne perçoit aucun bruit. J'ai ducertainement rêvé. Après tout, avec la dose extraordinaired'alcool qui circule encore dans mes veines, j'avais de quoi avoirdes hallucinations.

Un autre cri, plus long, plusaiguë.

Je savais que je ne rêvais pas,j'avais même réussi à décrypter un message A l'aide. Je neperds pas de temps, et sors vivement de la tente alors que mes yeuxs'habituent petit à petit à l'obscurité. Mon corps, à la rigueur,lui ce n'était pas encore habitué au froid de la nuit ainsi que dela pluie battante. Je suis à moitié nu, dehors sous la pluie, jedécide de prendre un couverture, afin de me protéger au mieux del'orage, en la mettant sur ma tête.

Charles se réveille, etbafouille à moitié endormi :

Où tu vas, Dylan ?

J'ai entendu quelqu'uncrier.

Oui et on n'est pas dansMassacre à la tronçonneuse. Reviens te coucher, il pleut.

Non, je vais voir. Mais jereviens vite.

Charles s'enfonce un peu plusdans la couette alors ma couverture est déjà trempée, sous lapluie torrentielle. Je crois orienter le cris du côté droit, dansles profondeurs de la forêt. Je marche alors que mes pieds nus sefaisaient piquer par les petites brindilles de bois humides, defeuilles mortes maculées certaines de limaces, ainsi que quelquesaiguillons de pins. Ma vue était considérablement mauvaise pourpouvoir distinguer les objets à moins de 50 cm autour de moi, car enplus de la pluie, une brouillard épais, opaque et bleuté sedensifie.

Je continue ma traverséetoujours dans les échos de la pluie, du moins si on ignorait lebruit de mes pas craquelant les feuilles. La couverture s'étaitgorgée d'eau, elle était beaucoup trop lourde et elle ne meprotégeait de rien. Je décide de la laisser tomber par terre. Jem'arrête.

Les arbres semblaient tous seressembler, les gouttelettes ruissellent le long de mon visagetremblotant de froid, claquant de la mâchoire. Tout était noir,obscur, funeste. L'air sent la terre mouillée, voire même battue.

Une branche craque.

Je me retourne, mon cœur se metà battre si fort. L'air que j'exhale, sort en vapeur tant il faitfroid. J'ai beau poser mon regard de partout autour de moi, mais jene vois rien. Absolument rien, et pourtant j'étais immobile, et j'aientendu une branche craquer. Le stress monte si rapidement dans matête, je me faisais des milliards de films dans ma tête. Peut-êtrequ'un Homme allait surgir des petits bois, pour m'égorger. De peur,je me met à courir. Mes respirations deviennent saccadées, et l'airqui entre dans mes poumons me saisit et me brûle de froid.

lacking in choiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant