Chapitre 15

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Émilie

Je n'aurais jamais cru que ça ce passerait comme ça. Nathan est tellement adorable, mais je n'arrête pas de penser à Dylan. Durant tout le repas, nous avons discuté, et ri. Il me laisse dormir chez lui, ce soir. Je n'ai pas encore la mienne, mais il m'en a proposée beaucoup. Il est le propriétaire de nombreux établissements universitaires. Il est attentionné. Dans le restaurant, les musiciens ont joué pratiquement toutes mes chansons préférés. Le dîner était très bons.

Nous arrivons devant la porte vitrée de sa fraternité. Il est une heure du matin. Nathan est si élégant avec son blouson noir, il souligne davantage le bleu grisé qui avisent mes tentations. Il ouvre la porte en un geste, et me laisse passer devant, avec un geste de révérence. J'aime tellement les garçons galants. Mais je ne peux m'empêcher de rire, même s'il est absolument parfait et qu'il cumule tout ce dont je rêve chez un mec, Dylan me laisse l'avantage du doute. Je me demande s'il est comme si lui aussi. Ou bien, le Dylan que j'imagine dans ma tête n'est pas du tout celui qu'il est en réalité. Il est peut être un de ses garçons extravagants, ne pensant qu'au sexe et aux opulentes poitrines féminines. Non. Il n'est pas de ce genre, il est travailleur et sérieux. Je me demande ce qu'il fait. Il doit sûrement être encore chez lui, à dormir. La simple fait de l'imaginer dormir me provoque un léger frisson. C'est un peu mon coup de foudre, et l'évidence même de l'amour parfait.

Nathan ferme la porte silencieusement, et j'ajuste les plis de ma robe. Je me tiens droite.

– C'est quoi le numéro de ta chambre ? Questionnai-je, alors qu'une mèche blonde vient siniser dans l'axe de mon nez.

– Suivez moi, princesse.

Il me tend son bras, et le prend volontiers. Le tissu de son blouson est si doux que je crus que mes doigts allaient s'enfoncer. Le couloir est dans le noir complet. J'ai peur de la noirceur et de l'ombre. C'est débile, mais je n'ose pas lui dire. Je surmonte cela, et agrippe mon bras plus fortement en plantant mes ongles dans sa peau au travers du tissu épais.

– Tu as peur, Émilie ? Murmure t-il, alors qu'il vient de s'arrêter d'avancer.

Il se met face à moi, mes yeux ne sont pas encore habituées au noir. Il ne voit que la clarté du blanc de ses deux iris bleutées.

– Oui, j'ai peur du noir.

– Je vais t'apprendre à ne plus avoir peur. Susurre t-il.

Il approche sa bouche de mon cou. Je sursaute lorsqu'il commence à embrasser ma peau frémissante et fragile. Il pose ses mains, sur mes joues. Il ferme les yeux et je ne vois plus rien. Il va m'embrasser, sûrement. Mais je ne veux pas. Il est adorable, et c'est quelqu'un de trop bien pour moi. Je pense trop à Dylan. J'hésite beaucoup. Je ne dois pas le laisser faire, il m'avait beaucoup manqué, et je ne veux pas tout gâcher avec un futile baiser.

– Nathan, j'aime quelqu'un. Protestai-je, rapidement.

Ces paroles le crispèrent.

– Je suis désolé, je suis un peu fatigué après cette soirée chargée en émotion. Argumente t-il, un peu gêné. Nous sommes arrivés, je te laisse entrer la première.

Il me montre une porte. Je m'avance. Je suis profondément désolée, mais c'est Dylan que je choisis. Je veux apprendre à le connaître, et je vais trouver son numéro, l'inviter, parler. J'ouvre la porte vigoureusement, d'un trait.

La scène est affreusement gênante de tomber sur deux amants en train de faire l'amour. Encore plus entre deux garçons. Et encore plus quand un de ces garçons est Dylan Hopeful. J'ai reconnu la forme de son dos, alors qu'il était sur ce mec frêle. Dylan et ce mec étaient ensembles... dans la même chambre. Mon cœur s'emballe et me fait d'énormes pointes dans la poitrine, comme un trou béé dans ma poitrine. Mes respirations sont saccadées, je me revoyais petite fille, alors que mon père s'apprête à me frapper. La souffrance est presque aussi intense. Tout ce que j'avais imaginer fut détruit sous les yeux. Tout ce que je pensais, tout ce que je croyais, envolés dans cette odeur de transpiration. Il me regarde. Il me brise encore plus. Ses yeux marrons sont si compatissants, comme s'il était déjà désolé. Il ne me connaît pas, moi je le connais. Et je suis brisée. J'en fais trop, je me sens ridicule, d'avoir aimée une personne qui ne me connaît même pas. Nathan est derrière moi, et recule pour passer dans la chambre d'à coté. Je tourne des talons, en pleurs. Nathan ouvre la porte rapidement. Je cours me réfugier dans la bonne chambre. Il ne me connaît pas.

– Émilie ! Hurle Dylan.

Comment connaît-il mon prénom ? Nathan ferme la porte, alors que je vois Dylan devant. Il toque, de plus en plus fort. Il hurle mon prénom.

– Émilie, je voulais te dire un truc. S'il te plaît, je suis désolé, on ne se connaît pas, tu ne me connais pas. Mais je t'aime. Je t'aime depuis le début que je t'ai vu aménager en face de chez moi. Je sais que tu as eu une vie difficile. Je sais que tu rentres tard le soir des cours, et que tu commences à lire jusqu'aux aurores. Je te regardais, par la fenêtre, caché derrière mes rideaux. Je t'ai aimée, et je t'aime. Mais, je ne peux pas t'expliquer ce qu'il s'est passé, du moins ce que tu as vu, je ne peux pas t'expliquer ça.

Il crie toujours, et toque aussi fort qu'il ne peut. Je pleure en sanglot. Tout ce que je viens d'entendre me sidère. Il ne peut pas mentir, et j'avoue que je suis profondément touchée par sa déclaration. Mais j'ai des valeurs et des principes. Je suis pas très ouverte à ce genre de relation. Je le vois toujours sur ce mec, à deux centimètre de sa bouche. Je ne peux pas le tirer vers moi, comme ça. Je me lève, et me place derrière sa porte.

– Je ne vous connais pas. Et je ne sais même pas comment vous me connaissez, ni même comment vous pouvez m'aimer, si vous ne me connaissez pas. Je vous conseille de partit avant que j'appelle la police pour harcèlement. Vous m'espionnez, et je trouve ça flippant. Partez, ne veut plus vous revoir ! Je ne vous connais pas, et je ne veux jamais apprendre à vous connaître.

Je mens si bien. Je n'entend plus aucun bruit derrière la porte. Il est parti. J'ai si bien menti que Nathan m'avait cru. Je me dirige vers lui, tel un lion, les yeux encore inondés de larmes. Je ne veux vraiment plus revoir Dylan. Je suis déçue de ce qu'il est, il n'est pas ce que je croyais. Et il ne le sera jamais. Je tourne la page définitivement mais avec douleur, sur lui. Je me jette sur Nathan.

– Enlève-moi cette foutue robe, Nathan ! Je sais que tu en meurs d'envie depuis que je suis arrivée.

– Oh que oui !

Il sourit, et il est si parfait quand il sourit. Plus rien ne peut stopper mes pensées et mes envies maintenant que Dylan ne fait que exister. Un mur nous sépare mais je m'en fous, il a sa vie, j'ai la mienne. Je m'étonne moi-même, j'avais guéri de Dylan, tellement rapidement.

Nathan retire ma robe sensuellement, en me baisant l'épaule. Je suis presque nue, et je m'ouvre à lui. Je frisonne d'envie, je succombe à la tentation, sans me poser de questions. Je réfléchis fortement sur le sujet. Et en arrive à cette conclusion, Si j'ai aimé Dylan, ce n'est que pour oublier à quel point Nathan était ce que je voulais réellement. En aimant Dylan, je voulais oublier Nathan. Maintenant que Dylan a montré son vrai visage, Nathan se révèle être celui que j'aime. J'aime Nathan et je compte bien lui prouver, cette nuit. En espérant, qu'elle ne sera que la première d'une longue lignée. J'efface le dossier Dylan de ma tête, et m'ouvre à Nathan. Nathan Desgenetez, celui que j'aime en réalité.  

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