lacking in choice

Chapitre 18

Dylan

12 rue Cromwell, c'est ce que m'a dit Clara. Charles tape les coordonnées sur son téléphone. Il me fait entrer dans sa voiture, une magnifique Porche noire. Il est peut être le mec le plus chiant de la terre, il a beaucoup de frics. Moi, je n'ai encore jamais eu ma propre voiture.

En ouvrant le portière, je me dis que c'est la première fois que je vois sa voiture, l'intérieur est si clean, et est immaculé d'un noir verni, des sièges en cuir au volant de sport. Je fais attention en claquant la porte, pour ne pas trop l'abîmer. Charles prend place du côté conducteur.

– C'est la première fois que j'entre dans ta voiture, je ne savais même pas que tu en avais une. Dis-je, fixant sa main tourner la clé, laissant un lourd bruit de moteur.

– Ah bon !? Euh... oui je l'ai acheté avant de venir ici te rejoindre, il y a deux jours.

Il y a deux jours. Ces mots me rappellent à quels points, je suis bête. Je vais trop vite. Je marque alors un long silence, alors qu'il lâche lentement le pied de la pédale, laissant la voiture avançait. Ses jambes se raidissent en vue de mon expression.

– Quoi ? Tu es furax, je le sens. Qu'es-ce qu'il ne va pas, chaton ? Bredouille t-il.

Le regard de Charles est attendrissant, et sa voix aussi douce que le velours. J'aime la manière dont il me parle et s'adresse à moi. Je trouve ça attentionné et presque romantique, venant de Charles c'est énorme.

– Je me dis que il y a deux jours, j'ai l'impression que c'est loin. Ces deux jours ont été les plus longs de toute ma vie mais aussi les plus beaux. Je me dis que je me laisse un peu trop aller, et que ça va un peu trop vite.

Charles reste concentré sur la route, mais accélère de plus en plus. Je sens qu'il se roidit de plus en plus, plus la voiture prend de vitesse, faisant chanter son magnifique moteur, plus ses sourcils se froncent. Il est alors difficile à déchiffrer. Le Charles doux et sensible commence à devenir aussi froid qu'un morceau de marbre. Je pose ma main sur son épaule, et il finit enfin par répondre.

– Ne dis pas que ça va trop vite, parce que moi j'ai l'impression que l'on n'avance pas. C'est juste le début, et puis tout ira mieux après... quand on se connaîtra un peu mieux et puis je te rappelle que l'on se connaît depuis bientôt 3 semaines.

– Oui, excuse-moi, bébé.

Son corps réagit à mon appel, d'un frémissement. Il secoue rapidement la tête avant de se concentrer sur la route, les paysages défilant.

– J'aime quand tu m'appelles « bébé ».

Je pose ma main sur la sienne qui tient fermement le levier de vitesse. Elles sont douces, et me font frisonner. Bébé, je t'aime. C'est ce que je pense profondément. Lorsqu'il finit par changer la vitesse, je retire ma main qui commençait à se réchauffer sous son impénétrable chaleur. Je colle alors ma joue sur le bord de la portière, je regarde l'horizon, qui nous offre un beau spectacle. Le soleil brille dans un ciel bleu azur lacté de petits nuages grisailles. Les maisons mitoyennes, les vieux immeubles, les cyprès verdoyants dominent le doux zéphyr d'une panache de spores. J'imagine d'où je suis son odeur. Je m'enfonce un peu plus dans le siège de sa Porche, et me rend compte de la douceur du cuir.

– Ton voiture est vraiment très confortable. Commentai-je.

– Ouais, mais j'ai pas encore baisé dedans je peux pas te dire encore formellement. Tu veux qu'on l'essaye maintenant ?

Nous étions arrivé à une intersection, qui allait nous mener directement chez Marina. Charles est beaucoup plus détendu après tout. Il reste calme, même si les conducteurs testent avec assiduité ses nerfs. Il serre fortement de volant, tellement que la jointure de ses doigts blanchissent. Je vois sur le cuir, l'humide sueur de ses mains moites. Pourquoi est-il dans cette état ? Il est peut-être stressé. Je ne sais pas. Mais je tâche de répondre à sa question même si elle est plutôt évidente.