Chapitre 22

113 8 2
                                    


                                                                                           Émilie

– Nathan m'a beaucoup parlé de toi, je suis profondément désolée. Affirmé-je, alors que je me lève pour quitter la cabine.

– Non, c'est moi qui est désolée pour toi, tu vas souffrir ma pauvre Émilie et tu ne te relèveras jamais. On se retrouvera toutes les deux ne t'inquiète pas, quand il t'aura détruis comme il l'a fait pour moi, on se reverra ici toutes les deux dans notre destruction. Tu seras l'une de mes meilleures amies, la seule qui pourra me comprendre. Mais je te plains fortement.

J'ouvre la porte silencieusement, avant qu'elle reprenne.

– A bientôt Émilie, j'espère que tu pourras distinguer le bon du mauvais sinon il te détruira comme moi.

Je quitte rapidement la pièce. Marina est si étrange. Je me fiche de ses mises en garde car je sais qui je suis et je ne me laisserai jamais détruire par Nathan. Je suis quelqu'un de fort, et totalement différente de Marina. Le résonnement de la seringue emplit mes tympans, comme un ultime sonar, un appel de détresse. Elle voulait peut-être me montrer où j'en arriverais si je reste avec lui, je serais une droguée. Nathan serait-il aussi dangereux ? Je n'en pense pas un mot. Nathan est tout ce que l'on peut imaginer, mais ce n'est pas quelqu'un de mauvais. Il utilise son libre arbitre avec impartialité et objectivité. Il n'est point égoïste dans n'importe quelles décisions, et reste altruiste et philanthrope. 

Marina était si détruis par la violence de sa passion qu'elle avait complètement oublié la bonté de Nathan, j'en arrive à cette conclusion. Mais une part de doute subsiste en moi, et si Nathan était vraiment mauvais pour moi, es-ce qu'il essayera de me détruire comme il l'a fait pour Marina ? Je veux qu'il me rassure, qu'il me dise ce qu'il faut pour me faire oublier toutes ces suppositions obscènes.

Je pousse la porte, d'un misérable geste de main. Lorsque je tourne la tête, je vois Nathan attendant son téléphone en main. Son regard était si malheureux mais aussi vide. Il gisait là d'un air oisif et roide, comme un être inanimé. Mon attitude l'avait complètement réifié en un simple automate sans émotion ayant un regard livide et les joues blêmes. Son visage s'illumina lorsque je me suis approché gracieusement près de lui, en tendant ma main. Elle tremble d'ailleurs, mon anxiété prend le dessus. Mon esprit me condamne à la vision de Marina aux bras de Nathan. Je les vois maintenant ensemble, bien que le visage de cette inconnue ne m'est point du tout familier. Sous son regard droit qui semble me pénétrer, j'éprouve un profond malaise. Il a l'air si amoureux, mais peut-être qu'il me ment et qu'il me ment à chaque fois.

– Tu n'es plus fâchée ? Me questionne t-il premièrement dans un calme suffoquant.

– Je n'ai jamais été fâchée.

Il se relève, et me glisse ses deux mains le long de mes hanches faisant plisser le tissu de ma longue robe blanche en satin. Il place sa bouche près de mon oreille.

– Tu es sûre ? Parce que je ne veux pas te forcer à faire quelques choses dont tu ne veux pas. Charles m'a pratiquement obligé à manger avec lui. Je suis désolé. Susurre t-il.

– Je vais bien, je t'assure. On va aller là-bas et leur montrer que nous sommes heureux.

Ses lèvres effleurent les miennes, elles n'ont pas perdu de leurs douceurs. Sous cette énorme couche de euphorie, je trouve enfin la volonté de mettre fin à ce baiser et à me diriger avec Nathan main dans la main vers Charles et Dylan, le mec qui je déteste au plus haut point.


*

– Et bien on a cru que vous ne viendrez jamais ! Heureusement que l'on vous a attendu ! S'extasie Charles, alors qu'il retire les sacs qu'il avait méticuleusement mis sur les chaises afin de les réserver.

lacking in choiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant