Chapitre 28 (Partie 2)

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PARTIE 2

Dylan

La femme traîtresse tend alors la main afin de recueillir la joue blême d'albâtres de l'enfant. Le petit garçon, de son regard emplis d'innocences dévore les traits jeunes et beaux de l'Illusionniste. Elle cachait d'obscures secrets, derrière le Masque, le voile démoniaque invisible qui la couvre des clameurs de la nuit. Telle une mère, elle borde harmonieusement le corps émacié du garçon,qui enfermait dans ses draps ne pouvait bouger ne ce-serait qu'un doigt.

Tu es ma maman, Maydee ?

Oui, Dylan, je le serai toujours.

Mais, pourquoi la maîtresse à l'école, elle dit que je suis différent des autres.Pourquoi je n'ai pas de Papa ?

Le visage peiné de Margaret était joliment joué, artifice de l'Art de la mise en scène.Derrière l'ouverture bleutée de ses iris, on pouvait admettre l'existence d'un grain de noirceur, si infiniment caché que l'on pourrait l'omettre. Elle soupire calmement avant de prendre un air placide comme maternel en replaçant ses mains parallèlement sur les genoux.

Mon garçon, un jour tu pourras avoir ce que tu désires. C'est pour ça que la vie t'a dérobé ton Papa. Mais tu es quelqu'un qui pourra tout posséder et je te jure, je te protégerai de ce qu'ils pourront faire de toi.C'est de ma faute, mais ne t'inquiète pas, Maman est là.

Le petit garçon, les yeux obliques et écarquillés, gonfle ses lèvres et ses narine qui sous la force de son inspiration, se rétractent. Il était au bord des larmes, il ne savait pas vraiment si c'était de bonheur ou de peine,ou tout simplement qu'il ne comprenait rien à ce que la Traîtresse venait de lui dire. Il était coincé comme un renard dans les dents scintillantes et affûtées d'un piège.

Mais, pourquoi ? Je ne comprend pas ! Qui sont mes vrais parents ? Toi ? Ou celui qui est parti ? On se moque de moi à l'école...

Je suis ta mère, Dylan.Je serai toujours là pour toi, jusqu'à la fin je me battrai pour ta survie. Ils ne te feront rien. Tu as eu de véritables parents, ils t'ont aimé mais ils sont partis en te laissant seul. Sur ce monde rempli de soucis, tu étais là. Et j'étais là. Ils sont tes géniteurs, mais tu ne les connaîtras jamais, hélas. Maintenant,c'est moi ta maman tu te souviens ?

Oui, mais je comprend pas...

Elle bat des cils harmonieusement, stoïque, et figée sur les rebords du matelas du petit garçon. Ses doigts valsent sur les plis de la couverture, d'un toucher doux aussi agréable qu'une caresse ou qu'un fougueux baiser.Les yeux de Margaret brillent maintenant, le bleu de son iris vient alors de se nuancer en une énorme palette de couleur. Cyan,Turquoise, une pointe de vert foncée, surplombée par une veinure d'un bleu azur aussi lointain et profond que l'horizon de la mer en plein crépuscule. Le point de noirceur se disloque dans les voiles épais de la supercherie.

Tu comprendras plus tard,quand tu seras plus grand. Tu comprendras que tu es quelqu'un qui changera les choses, celui qui me sauvera j'en suis sûre. Tu comprendras plus tard, au moment venu. Quand tu auras 19 ans, tu pourras toucher la fortune qui t'ont laissé.

Comment ?

La jeune femme fabulait, mais elle savait les risques qu'elle prenait. Elle se disait bêtement que le petit garçon oublierait sans doute sa remarque, qu'elle sera en sécurité avec ses mensonges pour encore une dizaine d'années de plus. La question ne reviendra plus.

Oui, à 19 ans. Tes parents te laisseront leurs fortunes, tu seras l'homme le plus riche d'Angleterre. L'argent est en sécurité dans un compte à la banque. Tu te rappelles le grand bâtiment blanc avec de larges colonnes ?

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