(final)
Dylan
Après le match, Charles m'avaitraccompagné jusqu'à ma fraternité. Il m'avait expliqué ce qu'ils'était passé à l'extérieur du gymnase. Vincent avait trinqué,Gabriel avait réussi à l'assener de nombreux coups encore. Maispeu m'importait ce conflit, car je savais que ce soir était ladernière soirée avant que les cours finissent par réellementcommencer. Mr Glue, mon professeur de Science avait été trèsrigoureux à cet effet et nous avait prononcé un long et pompeuxdiscourt digne d'un véritable président : Le supplice vavéritablement commencé.
Je ne savais pas encore quecette affirmation décelait une double énonciation. Que le suppliceallait commencer aujourd'hui, que le bonheur allait d'essoufflerbientôt, que l'eau se transformerait en puissant poison dans macoupe à moitié pleine, que la fin approchait, que sous peu mesveines allaient me brûler, que sous peu j'allais mourir.
On a tous de mauvaispressentiments. Moi, je sentais que j'allais dire au revoir au mondeextérieur, aujourd'hui.
Le traître tuera deux fois.
Les lumières vespérales deslampadaires vaporisaient le long des trottoirs grisés de béton arméet d'un goudron fuligineux. Mes pas animent petit à petit leseffluves bleutées de la nuit glaciale, alors que nos corpschaleureux n'étaient séparés que d'un espace infime et intime.Charles avait le regard rivé sur l'horizon, je le sentais préoccupé.Sa main aboutée à la mienne était moite, à la place de safroideur de marbre habituelle.
– Qu'est-ce qu'il ne va pasCharles ? Questionné-je l'air inquiet en arquant le sourcildroit. Je te sens furax, ce n'est pas à cause de cette soiréej'espère ?
– Ne t'en fais pas, murmuret-il alors que je vois dans son regard une pointe de mensonge. Jeréalise seulement que c'est la fin des vacances et que les coursvont véritablement commencer.
– Oui mais nous seronsensemble, tenté-je de le rassurer.
Sa main se serre frénétiquementà la mienne, ramollissant mes os. Son toucher perd en lubricité,tant l'éclat vif de sa peau laissant aux ombres dansantes.
– Oui, nous seronsensemble, affirme t-il en fronçant un sourcil et embrasse mesdoigts encore liés aux siens. J'ai un peu de mal à la tête çate dérange pas si on rentre pas trop tard ce soir ?
– Non, ne t'inquiète pas,après tout demain c'est la véritable rentrée. Il faut que noussoyons en forme. Surtout si tu veux que l'on s'amuse un peu ce soir, insinué-je le regard malicieux et plein de suggestions.
Il ne répond pas et entreprendl'observation du paysage, même obscure. Ses yeux droitementconvergent et pénètrent les formes mouvantes de la noirceur et desbrumes épaisses du silence s'entrechoquant. Même l'ocre de ses irissemblait se délester de toutes vivacités ; s'entichant avecles branches mortes qui s'enchevêtrent du vieux saule à côté denous. On devrait bientôt arriver à destination : au pontd'Oakcrick.
Charles voulait retrouver Émilieet Nathan. La soirée de la fin des cours préparatoires n'était pastrès loin du pont après tout : d'après la rumeur, elle sedéroulerait clandestinement dans un musée d'art moderne. J'espèrequ'ils ne vont rien d'annoncer de graves, et que ce rendez-vousconsiste seulement à une mise au point. Après tout Charles et moiallions bien et on le sera pour longtemps maintenant. C'est ce queje croyais.
Le trajet reste aussi froid quel'air qui glace ma peau nue et frémissante. Seules les mains deCharles fusaient les barres de glaces, les stalactites que l'on nommedoigts. Lorsque nous sommes arrivés au bord du pont, Charles prendplace sur un banc avant de commencer à parler, tout en m'accueillantprès de lui :
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lacking in choice
RomanceDepuis que Émilie Clearwaters s'est installée dans le quartier, Dylan Hopeful fantasme sur elle, en secret. Timide, le garçon n'ose pas lui adresser un mot. Elle, l'aime depuis toujours, envers et contre tout. Mais, Dylan tombe sur Charles, un jeune...