Chapitre 10

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Dylan

Le Celebrate Coffee était un bar comme les autres, il était ses petits habitués. Ici, l'humeur était si morne, que même les rires de la troupe de Clara ne changeait quelques choses. Les habitués étaient à leurs comptoirs, avachis sur leurs tabourets, le verre dans les mains encore noirs de crasse. Ils sentaient tellement l'alcool que je pouvais les sentir de la petite table où nous étions tous ensemble. La lumière est suffisante. Finalement, mon look décontracté est bien passé. De plus, je n'étais pas le seul à ne connaître personne. Je quitte du regard, les vieux alcooliques, pour me concentrer sur la discussion qui était en cours.

– De toute manière, toi Eva, t'es un pute. Ricane un jeune homme vêtu d'un large pull vert foncé.

– Ta gueule, Gabriel. Tu préférais que je parle de la dernière proie de ton tableau de chasse personnelle. Elle t'a laissé comme une merde. Donc chut ! Riposte certainement Eva, avec de grands gestes amples presque aussi théâtraux que ceux de Clara.

– Ne me parle pas, de cette meuf. Laisse tomber c'est une folle. Soupire Gabriel, buvant d'un trait la bière qui gisait sur la table.

– C'est qui ? Demande-je un peu troublé et perdu dans la conversation.

– Ce n'est d'autre que Chloé Willies, une pauvre pucelle. Répondit, encore un peu assommé de sa dernière gorgée.

– Tu l'as dit, Gab, cette fille, il n'y a pas plus prude. Mais tu as bien réussi à la dévergonder. Résonne la voix d'une meuf, avec un débardeur si plongeant que je pouvais en déduire la taille de son soutien-gorge.

– Ta gueule, Victoria. Grogne Eva, ajustant sa chevelure blonde.

– J'ai rien dit de méchant, je dis seulement la vérité. Se défend t-elle, avec un peu de mal à prononcer chacune des syllabes.

– Et je dis ça, parce que tu es bourrée et je veux que tu restes cool. Se moque Eva, riant aux éclats, ne pouvant retenir ses larmes de joie. Tu es vraiment une salope quand tu es soûle.

– Moi aussi je t'aime. Victoria envoie un magnifique baiser de loin à Eva, ainsi qu'un clin d'œil.

– Mais qu'es-ce qu'elle vous a fait Chloé ? Me questionne-je.

– Tu la défends ? Dit Gabriel, levant un sourcil, étonné.

Il avait de grands yeux noirs, aussi énigmatiques que banals.

– Parce que si c'est pour défendre une merde comme elle, ici, autant que tu dégages. Poursuivit-il d'un ton plus ferme, comme si c'était une menace.

– Je ne la connais pas. Dis-je d'un ton résolu. Je pense simplement qu'elle a dû faire quelques choses de grave pour en arriver à de tels insultes.

Ma réponse roidit Gabriel, il avait brusquement changé de personnage. Je pouvais voir d'où je me trouvais, son pull vert mais aussi son jean bleu nuit un peu délavé. Il avait un visage fin, souligné par de longs traits faciaux. Sa chevelure était courte presque rasé, l'éclairage fait refléter un châtain clair derrière sa couleur auburn. Victoria agacée, relève légèrement son décolleté, afin de cacher l'encolure de sa poitrine, d'un teint mate tellement uniforme que je pouvais deviner le douceur de sa peau en sa simple vue. Elle paraissait si sage, comme si toutes vulgarités l'avaient quittée.

– Gabriel « sortait » avec Chloé. Explique Victoria en soulignant les guillemets du verbe « sortait ». Fin, le terme plus correcte serait « jouait ». Gab lui a dit qu'il l'aimait, fin ça c'est du mito mais il avait envie de baiser un coups. Et cette salope a accepté, sauf que maintenant elle et son papounet chéri ont porté plainte pour viol.

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