Émilie
Je me suis levée dans les combles de mon sommeil, encore étourdie par la vitesse de mon réveil. Mes muscles ne répondant qu'à très peu de mes commandes,ma première action a été de me recoucher près de Nathan.
J'ouvris la bouche sans qu'aucun son ne puisse sortir. Il me regarde béa, assis sur le canapé, en essayant désespéramment de comprendre.
Depuis le départ de Dylan, ce matin, j'étais restée dans la salle de bain encore deux heures.Nathan avait essayé de rentrer sur les coups de midi. Il m'a aidé à me lever du sol froid avec lequel je faisais communion. Je ne m'étais jamais sentie aussi humiliée.
Les images me reviennent maintenant, la vidéo, Gabriel embrassa son corps sans consentement.Je le revois sur moi, me torturant de douleurs, me brisant la moindre dignité qu'il me restait. La vision de mon père au travers du miroir, de ces mots tordant et sombres. Chacun de ses coups fictivement réels m'avaient achevé. Et à cause de quoi ?Nathan et Marina. Ma jalousie en avait trop fait.
Une larme coule, incontrôlable.
Nathan me regarde et presse ses deux mains sur mon visage.
– Ne me touche pas !Hurle-je, ses mains avaient sur moi la même sensation que celles de Gabriel. Il faut plus que l'on me touche.
– Dylan l'a pourtant fait lui.
Nathan s'était décalé le long de la baquette du canapé.
– Nathan, tu ne peux pas comprendre. Tu ne sais rien...
– Dis-moi, Émilie. J'en ai marre des mystères.
Il se rapproche de moi, sans me toucher. Son regard pénètre en moi.
– Je ne peux pas, étant donné qu'il y a encore tant de mystères sur toi, Nathan.
– Je veux simplement savoir ce qu'il s'est passé hier soir ?
Sa voix descendait en octave,elle devenait plus clair et basse. Ses sourcils tombèrent, en manque d'expression. Il est livide. Mon corps bouillonne, mes yeux étaient restés si longtemps immobiles sur point fixe qu'ils me paraissaient étrangers. Je ferme les paupières mais ça me brûle. Son interrogation avait beau être posé gentiment, sur un bon fond, elle fait monter ma haine.
– Nathan, je ne sais pas ce qu'il se passe entre toi et cette Marina. Vous me riez au nez, tant vos retrouvailles étaient remplis de bonheur. Tu ne me dis rien, tune m'as pas adressé la parole de la soirée. Toi, ton frère et Marina, vous êtes restés ensemble en me laissant de côté. Le même sacré frère qui a invité Gabriel et cette – je n'ai pas de mot pour la décrire – Marina. Charles m'a volé toutes dignités.
– Quoi ? Mais pourquoi tu parles de dignités ? On t'a fait quoi Émilie ?
– Je ne peux pas te dire,Nathan. C'est bien assez horrible de me revoir cette scène encore et encore dans ma tête.
– Qui t'a fait quoi, Émilie Clearwaters ?
– Je ne dirai rien.
Il se lève, furieux. Dans sa forte colère, il fit valdinguer la table basse en verre. Elle se fendit en des milliers de morceaux sur le sol. Le son scintillant se parut familier, celui de la bouteille de mon père qu'il avait explosé sur moi. Le son strident, les minuscules morceaux de verres s'incrustaient dans ma peau infantile et délicate, j'étais fragile comme de la porcelaine. La colère est le déclencheur de ma démence. Nathan fut étonné de la force dont il avait fait part.
Mes yeux se mirent à se vider d'expression ne fixant aucun objets, comment auparavant. J'étais redevenue la fillette faible et morne.
– Non, Émilie. Excuse-moi, ne te referme pas !
Je le regarde enfin, les yeux épris par la haine. Tous les événements remontèrent dans mon cortex. Tous les souvenirs venaient se parapher. Mon expression était nourrie par la fureur, chassant mes faiblesses, comme l'enfant a peur du noir, je ne fais qu'un avec l'obscurité. Je me lève face à lui.
– Je ne me referme pas Nathan,car je suis déjà fermée. Je l'ai toujours été, quand tu m'as rencontrée j'étais close. Tu es arrivé dans ma vie dans des circonstances tragiques. Seattle était horrible. Tu es arrivé après ça, après la douleur familiale. En arrivant ici, j'avais foi en l'amour mais j'ai été détruite. Je m'enfonçais un peu plus dans le noir. Je me refermais vraiment. Ma carapace forçait tellement qu'elle en fut brisée. Tu es arrivé à ce moment-là, au moment où j'étais brisée. Tu as été mon espoir, et tu joues avec ça !Tu m'as brisée une nouvelle fois alors que la reconstruction de moi-même n'était pas achevé. Tu as profité que j'avais un pied à terre, pour me planter l'épée plus profondément dans ma plaie.Donc, oui Nathan Desgenetez, je suis fermée et maintenant détruite.Tu demanderas des compte à Marina, Charles ou bien encore avec ta propre conscience. Je ne m'ouvrirai que lorsque tu me diras la vérité sur toi et Marina !
Ma tirade m'avait essoufflée,cela n'avait pas empêché Nathan de rebondir.
– Tu veux que je te dise quoi ?Je suis sorti avec, point. Je lui ai fait du mal, certes, mais c'est du passé. On est ami maintenant.
– Explique-moi, pourquoi cette« amie » m'a dit que tu allais me détruire et que j'allais la rejoindre dans sa peine. Si tu crois qu'elle te pardonne de ce que tu lui as fait subir, je crois que tu te trompes. Elle t'en veux toujours, elle est emplis d'une vive vengeance, elle voudra te faire souffrir Nathan. Me rendre jalouse était son but, je l'ai vue dans la manière qu'elle avait d'ajuster ses cheveux, si arrogante et pleines de vertus.
– Quand elle t'a dit ça ?
– Hier dans les toilettes, tu sais avant que j'apprenne que l'on mangeait avec Dylan.
– Émilie...
– C'est à cause de Charles tout ça !Continué-je, Il m'aurait jamais dû les inviter, je suis sûre qu'il savait ce qu'il allait se passer.
– Impossible, Charles ne ferait jamais ça... Marina est un peu – comment dire – comédienne ?Elle se prend pour celle qui souffre toujours trop.
– Je ne te crois pas, et cela n'explique rien du tout !
– Toi non plus, tu me dis rien et tu caches des choses.
Il croise ses bras, comme résigné. Il se ferme déjà au dialogue.
– Il n'y a pas de « toi non plus » étant donné que je ne cache rien contrairement à toi, et tu viens de me l'affirmer. Je ne te dirai rien tant que je n'aurai pas une explication.
– J'irai demandé à ton père de te résonner.
Il avait prononcé ces paroles,comme s'il savait très bien ce que je cachais au fond de mes souvenirs. Une petite fille battue. Les mots avaient planté à chacune de leurs syllabes, un poignard. Mon père ne me résonnerait pas, il me détruirait. Je passe mon doigt sur la légère cicatrice que j'avais laissé mon père la dernière fois.
– Que sais-tu de mon père ?
– Rien justement.
– Arrête de parler de lui alors, et puis tu sais quoi, je me barre.
– Non, tu dors dans la chambre si tu veux, je dormirai sur le canapé.
Je pars sans même lui dire au revoir, je le laisse s'occuper du verre par terre.
Je me couche sur le lit, et je flotte.
Je n'ai pas de mal à m'endormir, je ne rêve pas.
Nathan va vouloir me reparler,je sais.
Je lui pardonne, cette fois.
La seconde sera la dernière.
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lacking in choice
RomanceDepuis que Émilie Clearwaters s'est installée dans le quartier, Dylan Hopeful fantasme sur elle, en secret. Timide, le garçon n'ose pas lui adresser un mot. Elle, l'aime depuis toujours, envers et contre tout. Mais, Dylan tombe sur Charles, un jeune...