Chapitre 8

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Dylan

Cela fait déjà deux semaines que je n'ai vu personne, ainsi que Charles. Oxford propose des cours d'été. Et je pars demain pour l'Angleterre, durant ces deux semaines j'ai trouvé une fraternité non loin de l'université. J'aurai donc une chambre double avec un colocataire. J'espère que ça se passera bien. J'ai préparé ma valise. Je suis bien prêt à partir et à ne plus jamais revenir. Pauvre Maydee, elle allait rester seule ainsi. Bien que je pense que mon départ lui facilitera la vie.

Durant ces deux semaines sans voir personne, je me suis préparer au programme de l'année à venir. J'aime bien avoir de l'avance sur les autres. C'est un moyen, de toujours mieux comprendre les choses. Ma quarantaine avait été si morne, que je n'ai pas vu Émilie. Maydee avait entendu dire qu'elle était reparti chez son père, aux états-unis.

Personnellement, je pers espoir. Je pense que je ne pourrais jamais avoir cette fille, je vais laisser tomber. Il est exactement 23h56. Et je n'arrive pas à dormir. Je suis tellement anxieux. Je dois me lever dans 4 heures et 4 minutes, pour prendre l'avion.

Ma chambre est encore plus vide, qu'elle ne l'était déjà. Je quitte mon foyer, là où j'ai grandi avec Maydee. Cette chambre est tellement pleine de souvenirs. L'évolution de ma taille marquait au feutre noir sur le mur de gauche. J'avais grandi d'un coups à l'âge de 15 an afin d'atteindre maintenant un parfait mètre quatre vingt-dix. On regarde maintenant, assis sur mon lit, la tâche rouge de sang cramoisie sur la moquette. Cette tâche fut la première fois que j'avais essayer de disséquer un cœur d'agneau, pour un devoir de Science. Malheureusement en voulant le trancher avec mon scalpel, je l'avais fait tomber.

J'ai du mal à me dire que j'entre dans un nouveau monde, la vie universitaire. Tout est nouveau pour moi. J'espère que je me ferai des amis et que je réussirai ma scolarité. C'est en pensant à la journée de demain que je ferme peu à peu les yeux.



Le réveil sonne. C'est le grand jour. Je me lève comme d'habitude. Je me lève rapidement avec une bonne humeur matinale. Je saute dans un vieux jean et enfile un tee-shirt. Avant de fermer pour la dernière fois la porte de ma chambre, je vérifie une dernière fois que tout est en ordre. Je prend mes valises. Je force pour l'ultime fois sur la poignée afin de l'abaisser. Je tire avec un peu d'inquiétude, la porte. Ainsi je passe le seuil de la porte, et jette un dernier coup d'œil au travers de la fenêtre qui avait pour longtemps était ma seule ouverture sur le monde, hormis les livres. Je me rappelle alors du jeune adolescent que j'étais. Je regardais le quartier s'éveillait à l'aube hivernale, alors que la neige cristallisait sur les vieilles toitures et sur les voitures garées sur le trottoir fraîchement débarrassé de son voile d'hiver. Je regardais le facteur distribuer le courrier, les chefs de famille quitter leurs foyers pour entretenir leurs familles en travaillant tôt le matin. Je me souviens aussi, en observant les traces sur le verre, de ces jours de novembre, où la pluie battait et ruisselle sur la vitre formant de minuscules gouttes. Que le bois gorgé d'humidité gonflait et on ne pouvait ouvrir la fenêtre qu'avec force et brutalité. Avec nostalgie, je ferme la porte ce qui l'a fait grincer. Je rejoins Maydee, qui avait d'habitude préparer le petit déjeuner. Comme toujours, l'air était embaumé de l'odeur des tartines grillées. Je pose mes valises dans l'entrée avant de m'installer sur la table. Je souris, je suis tellement heureux mais à la fois si triste de laisser Maydee seule.

Je mange mes tartines en silence attendant que Maydee engage la conversation. Je m'imagine bien qu'elle n'est pas très bien. Elle doit se sentir trahie. Je dois partir, c'est pour mon avenir. Je ne peux m'empêcher de me replonger dans le passé. Je la revoyais me crier dessus, sous ses traits sévères, parce que je venais de casser un verre. Ou encore, avec joie, lorsqu'elle sortait les pâtisseries du four.

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