Chapitre 28 (Partie 1)

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Dylan

PARTIE 1

Mon réveil a été difficile.M'étant endormi de mon long, encore tout habillé sur le lit,j'avais de méchantes douleurs au niveau de la colonne vertébrale.La pièce, ma chambre était encore plongée dans l'obscurité de la douce aube d'été. L'air était étrangement frais, ça ne me gênait pas. Ma tête oscille, mon corps sentait que je m'étais levé trop rapidement, presque en un sursaut en fait.

Mon esprit était tourmenté depuis la nuit dernière, et je m'inquiétais fortement pour Lena.Elle me rappelle Émilie, dans les moments où elle est heureuse bien que moindres ces dernières temps. J'ai l'impression d'être dans un tourbillon marin déferlant, ou même un labyrinthe longeant de hauts et épais murs de béton armé. J'étais enfermé.

La lettre, et la photo de la coupure de journal. Je devais savoir la vérité sur moi, sur ma vie,sur mon passé. Comment puis-je prévoir mon futur, sans apprendre à connaître ma propre histoire ?

Charles. Il fallait que je le garde près de moi. Il m'aide à me guider dans les couloirs étroits du labyrinthe, il est mon navire, ma voile sur l'océan noirci de péchés. Je l'aime, malgré tout ce qu'il pourra faire, tout ce qu'il me fera subir. Je lui pardonnerai parce qu'il est la source de mon bonheur, il est mon point d'ancrage. Celui qui sait comment me calmer, et lénifier mes craintes.

Il lit en moi comme dans un livre ouvert, il connaît mes mimiques, mes nombreuses expressions faciales. Son regard pénètre en moi à chaque moi, comme une lame finement aiguisée me transperçant lentement l'estomac. Mais la douleur n'est rien avec lui, il m'apaise.

Mes pieds cognent le sol. Je traîne ma carcasse, afin d'atteindre mon smartphone. Charles m'avait laissé un message vocal sur ma messagerie. Je tape le numéro afin de l'écouter. La voix du téléphone reprit donc :

Vous avez –UN –nouveau message, hier à vingt-trois heure quarante quatre

La voix mécanique de l'appareil lance sa place à la voix fébrile de Charles :

Oui, allô ? Dylan,euh... C'est Charles, je voulais juste te dire...

Le discourt se coupe alors subitement d'un bip sonore, la voix se met à rire. À rire, si fort,comme une moquerie blessante, et cinglante. D'autres voix riantes s'entremêlent à celle qui me semble être Charles.

Désolé mais c'est trop... dit-il en ricanant, la joie le consume. Il rayonne d'un rire éclatant.

Fin du nouveau message –

Je lâche mon téléphone parterre. La lame portée dans mon estomac venait de faire trois tours dans la plaie. J'avale mécaniquement ma salive, ferme les yeux et respire. « Respire, Dylan. Putain, respire, c'est tout ce que tu dois faire. Garde le contrôle » Songé-je, intérieurement.Je retiens mes larmes aussi lourdes soient-elles.

Je lève la tête, et me dirige dans la salle de bain et tape sur l'interrupteur claquant, les lumières brisant mon regard, mes yeux en deux points rouges et injectés de sang. Je regarde sévèrement le reflet du miroir. Le spectacle est ignoble, un amas de dégoûts et de pourritures que je vois. Je regarde le garçon qui invertit dans le miroir, je le déteste tellement. Il est si inutile, il est vain dans ce monde, il ne pourra rien faire de bien, jamais. Les rires résonnent comme un refrain entêtant, la voix triste puis ironique de Charles me désole.

Je pose violemment mes mains sur les rebords du lavabo, d'un froid aussi douloureux qu'un bain de milliards de poignards. Ma peau brûle, je lâche alors un soupir baissant les yeux en direction du robinet. Mes pieds tapent nerveusement le sol, ce mouvement involontaire que je ne pouvais contrôler malgré ma profonde volonté. Ma main pousse le manche du robinet vers la droite, en direction de l'eau froide, glaciale. L'eau coule et mon esprit la laisse couler.

lacking in choiceOù les histoires vivent. Découvrez maintenant