Chapitre 20

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Dylan

Bourdonnements. C'est la première chose que je perçois. Je suis couché sur mon lit, soigneusement enveloppé dans ma couette. Le température est agréable. Ma tête me fait mal, mais finalement je commence à m'y habituer au gueule de bois. Depuis que je suis ici, je ne fais que boire et faire n'importe quoi. Je perd totalement le contrôle. Il faut que je me ressaisisse, et que j'arrête tout ça. J'ai l'impression que mes neurones se battent à l'intérieur même de mon cortex cérébral, ce qui me rend le tournis. Je ne sais pas comment de temps j'ai dormi, sûrement beaucoup, sens sur la fine peau de mon visage les violentes traces que l'oreiller m'a fait.

Je suis seul. Je tourne la tête et je ne vois personne. Dans ma chambre, il n'y a personne, même pas Charles. Je tire lourdement les draps, pour s'extirper du lit. Lorsque je me lève, ma tête tourne encore plus. La lumière que laisse entrevoir les stores m'éblouit, me brûle la rétine. Je me suis habituer à l'obscurité.

Que s'est-il passé ? Je ne me souviens que de Gabriel qui m'a foncé dessus, et cette vision de Victoria avec Charles... Je suis en caleçon, comment j'ai fini comme ça ? Qui m'a ramené. Charles ? Je ne sais pas comment j'aurai pu le laisser, après qu'il m'est trompé. Je serai à ce point débile. Je fixe un moment, le vide. Et je me concentre sur le vague silence, perturbé insatiablement par les bourdonnements de mes oreilles.

La porte de la salle de bain s'ouvre. Je lève la tête. Charles apparaît, le dos encore mouillé. Il sourit largement.

– Alors tu as bien dormi, chaton ? Demande t-il, alors qu'il essuie, la serviette en main, les minuscules gouttes d'eau qui ruissellent le long de son corps. L'ouverture de la porte avait laissé entrer les épaisses vapeurs de chaleurs. La température augmente dans une humidité tropicale.

– Mouais. Es-ce qu'on a... fait quelques choses ? Du moins, ce soir ?

Je prend un air inquiet, et fait tourner mon pouce autour de chacun de mes doigts un par un.

– Non, tu étais complètement soûl. Je ne voulais pas abuser de toi.

Il jette la serviette sur son lit, et il enfile un tee-shirt rouge aux motifs noirs, en total désaccord avec les couleurs de son sous-vêtement, d'un bleu vif. Il s'approche, et se laisse tomber sur mon lit. Il rebondit, sous le poids. Son dos se courbe, pour approcher lentement sa tête sur ma jambe, alors que je reste assis immobile. Son menton planté dans la chair de ma cuisse m'humidifie, et il me lance avec fougue l'ébullition qui subit ses deux iris ocres, au contact d'autant d'envies.

– Mais, on peut faire... des trucs maintenant que tu es sobre.

– Non, je suis toujours énervé contre toi.

Il arque un sourcil. Ma réponse avait figé l'expression de son visage, il reste ahuri dans l'incompréhension.

– C'est moi qui était énervé contre toi à la base. J'ai fait quoi pour gagner ta fureur ?

Il nie, et essaye de me duper. Comme si son acte pouvait être méprisé, et qu'il était donc sans importance capitale.

– Victoria ? Toi ? Gabriel ? L'autre soir ? Ça te dit rien ?

Il sourit bêtement laissant échapper un rire symphonique.

– Tu m'as dit que tu ne m'aimais pas, que tu ne voulais pas de moi. C'est pour ça que j'étais en colère contre toi. Et puis, je suppose que tu es jaloux de Victoria maintenant ? Ou bien même de Gabriel ?

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