Le Jeu T1 : Alone

3/L'alerte

   C'était une autre de ces journées de cours, Mick et moi étions assis sous notre érable attitré. On parlait des cours et de la note (catastrophique) de mon ami au contrôle de SVT.

    C'est alors que l'alarme sonna. J'avais dû l'entendre une ou deux fois quand on faisait les exercices d'évacuation (incendie, intrusion etc). Mais là, c'était une qui était... différente, spéciale. On ne pouvait l'entendre que dans quelques lycées se situant dans un environnement particulier. C'était rare de l'entendre, si rare... Et heureusement, parce que cette alarme voulait dire...

      - Mais !? s'étrangla Mick en se relevant brusquement.

   Il se mit debout et regarda les alentours, interloqué. Quant à moi, je fermai les yeux en espérant simplement que c'était une erreur.

       - C'est vraiment... vrai ? me demanda Mick.
...Tu sais, s'amusa-t-il en me regardant, c'est pas parce que tu fermes les yeux que tu vas plus entendre l'alarme... on entend avec les o-r-e-i-l-l-e-s !

        - Je sais... soupirai-je. Mais j'avais toujours l'espoir que ce soit un rêve. Au final... j'ai raison. Le monde est avec moi.

        - Euh... oui ? répondit-il sans comprendre. Tu voulais gâcher notre douce pause ? Qu'on perde 10 points d'ouïe ?

        - Non, rétorquai-je en prenant mon sac. J'ai simplement eu raison face à la bête l'autre jour. Je vois l'avenir mec.

        - Ah oui ! capta Mick, son visage s'illuminant. Bon allez la visionnaire, on est tellement paumés ici qu'on va nous oublier, allons les rejoindre.

    Ça, ça m'étonnerait, peu importe si on est loin du lycée, impossible de pas entendre cette alerte qui casse les oreilles.

  Ah et pour les nouveaux au lycée... cette alarme...

  C'est l'alerte avalanche.

🧭

    Nous nous étions tous réunis dans la cour intérieure. Moi qui fuyait le monde, j'étais servie. Un brouhaha assez énorme retentissait dans le lycée. Tout le monde se demandait pourquoi y avait-il une alarme avalanche alors... qu'on était bientôt en été. Le bruit des hypothèses cessa quand le proviseur ("Stéphane Plaza") demanda le silence.

         - Silence, silence, s'il vous plait. Bien. Vous êtes réunis ici parce que eh bien... l'alarme avalanche a sonné...

         - On avait à peine entendu... cria quelqu'un dans la foule.

    Tout le monde ricana. Moi aussi, c'était digne d'une des blagues de Mick (qui avait l'air outré qu'il ait été pris de vitesse).

         - Nous hum... ignorons pourquoi... continua le proviseur comme s'il n'avait rien entendu. Mais nous allons euh... nous allons...

    Manifestement, il n'avait aucune idée de ce qu'il allait faire. Il jetait un regard perplexe aux autres professeurs. Même M. Lagoust haussa les épaules.

         - Vous allez... les pompiers vont...

        - Nous allons, vous allez, ils vont... c'est pour la conjugaison qu'on est là ?