10/Confiance

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Le lendemain matin

  J'avais enfin fini de raconter la totalité des événements à Mick. Il était à peine 8h, mais nous étions bien réveillés. Lui parce qu'il s'occupait toujours de sa mère avant qu'elle parte au travail.

  Moi parce que Morphée m'aime pas trop, contrairement à insomnie, mon amie !

De Mick Fantastique :
(Oui, il m'avait piqué mon tel et s'était renommé quand on était au lac...)
Putaing ! Il t'a aidé ? Vraiment ?

De Captaine Lane :
  Il a dû le faire par pitié... c'est sa faute après tout... enfin pas qu'à lui...

De Mick Fantastique :
Oui donc c'est un ange tu vas me dire ?

  Ouai un ange démentiel. Genre "le démon à la capuche..." ça lui va comme un gant. songai-je en répondant à Mick par un smiley diable.

  Je reposai mon téléphone sur mon lit après que mon meilleur ami m'ait dit qu'il devait travailler. Écouteurs dans les oreilles, yeux vissés au plafond sans vraiment le voir, je réfléchissais. Encore.

   Personne ne m'a jamais vraiment aidée, sortie de mes crises. C'est tellement... étrange ? J'étais si habituée à me débrouiller seule, à ne pas faire confiance aux autres... c'est si dur, après s'être tant endurcie, de faire le chemin inverse.

    Micker... il me disait souvent de partager ce que je ressentais... mais j'en étais carrément incapable. On.. on ne m'avait jamais laissé le loisir d'être faible. De compter sur quelqu'un. Sans qu'il ne me soit arraché par la suite.

     Enfin... personne... personne sauf... William ? Lui... oui, lui m'avait aidé c'est vrai. Sauvée, soutenue. Je lui confierai ma vie, il ferait toujours au mieux pour moi.
      Est-ce cela la confiance ? Sûrement.

   Mais cette confiance... cette confiance avait prit du temps. À exister. À s'installer. Tellement de temps.

   Willie... depuis combien de temps osai-je l'appeler ainsi ? Avant... il était pour moi...

    Monsieur... monsieur Jones...

" Et donc voici Lane ! annonça une dame en vert.
  Elle désignait une petite fille d'environ 5 ans, qui la regardait d'un air vide derrière ses mèches de cheveux châtains.

       - Tu viens dire bonjour ma petite ? demanda-t-elle d'un ton niais.

   L'enfant la fixa alors. Droit dans les yeux. Avec ce regard pénétrant et tant empli d'une douleur insondable, qu'il faisait à tous détourner le regard en premier. Mal à l'aise, l'assistante sociale grimaça, reportant son regard sur l'homme à ses côtés.

      - Oui elle euh... est un peu spéciale mais... n'est-elle pas mignonne ?

   Pour toute confirmation, la fillette se désintéressa des adultes, comme si elle était résignée, qu'ils la dérangeaient.

      - Ne... ne vous découragez pas elle... enfin vous savez, on a dû vous parler de son... "cas". De euh... eh bien "l'accident".

Le Jeu T1 : AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant