Je ne discernais plus rien.
Plus rien à part la réalité qui n'aurait jamais dû exister.
C'était fini.
Il était parti.
J'étais à nouveau seule.
J'avais à nouveau perdu, la personne la plus chère, celle qui avait tout donné pour moi.
Tout appris, tout compris.
Qu'allais-je devenir ?
Cela n'avait aucune importance.
L'avenir n'avait plus aucun sens.
À quoi bon vivre dans un futur sans lui ?
En existait-il seulement un ?
Le temps semblait figé.
Seule la neige de cendres tombant imperturbablement troublait cette immobilité.
Aussi, quelques gouttes tombaient parfois.
Ce n'était pas de la pluie ordinaire.
En fait, ce n'était pas même de la pluie.
Non, ces gouttes là étaient emplies d'une tristesse, d'un désespoir, d'un amour brisé et d'une horreur si grands qu'on aurait pu se demander, comment de si petites gouttes pouvaient-elles contenir autant d'émotions.
Et ces gouttes tombaient de deux ciels.
Des ciels qui ne reflétaient plus ni joie, ni Soleil ni lumière.
Non, les ciels pleuraient.
On y voyait le reflet de souvenirs passés.
D'un amour si intense, d'une peine si profonde, d'une Douleur si puissante, que les ciels ne pouvaient s'empêcher de tenter de s'en vider.
Des nuages gris et épais se formaient alors.
Et d'eux, tombaient donc cette pluie.Cette pluie qui ne s'arrêta pas même lorsque les ciels furent fermés.
Cette pluie qui ne s'arrêta pas même lorsque les ciels furent recouverts.
Non, oh non, impossibles pour eux de se tarir, ils avaient accumulé trop de pluie, ce trop grand choc ne pouvait cesser au bout de quelques heures.
D'ailleurs s'arrêterait-il ?
Même lorsque les ciels réapparaissaient, il restait toujours dans un coin, voire en toute leur immensité, un coin de nuage pouvant à tout moment complètement recouvrir les ciels, les submerger, par cette petite pluie, dépassant, surpassant toutes les barrières.
Même lorsque, d'un grand tissu blanc, on tenterait d'éponger, d'assécher les cieux,
cela demeurerait inarrêtable.L'espace, conserverait dans un coin plus ou moins grand, cette si immense Douleur, tous ces grandioses et terribles souvenirs.
Mais serait-il seulement assez grand pour ?
Le visage de William était submergé par cette douce pluie.
S'il avait encore pu la voir, la sentir, il aurait souri.

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Le Jeu T1 : Alone
Gizem / Gerilim"J'avais tout. Rien d'exceptionnel, mais tout à mes yeux. Et ce "tout", IL me l'a enlevé. Arraché. Laissant un Vide béant en moi. IL m'a tout pris. IL m'a retiré la vie. ...