Il la veilla.
Et à l'aube, elle s'éveilla.William Jones était dans son salon, accoudé à sa fenêtre lorsqu'il entendit quelques pas légers. Il se retourna, une tasse à la main, souriant avec bienveillance.
- Tu as bien dormi, Lane ?
Il se maudit aussitôt pour sa question.
Enfin William réfléchit, tu as passé la nuit à l'entendre faire des cauchemars et tu lui demandes si elle va bien ?!!
La jeune fille qui lui faisait face avait beau être pâle et fatiguée, elle avait pourtant l'air d'être un peu plus en confiance que la veille.
- Oui. souffla-t-elle, presque comme si elle voulait s'en convaincre elle même.
Malgré l'angoisse de ses rêves, elle préférait se battre, changer et ne pas s'apitoyer sur son propre destin.
Et William respectait beaucoup cela.
- Bien, je vais te faire un chocolat chaud, tu veux ?
Pour toute réponse, elle hocha la tête et se dirigea vers la table à manger. William s'affaira alors, assez heureux qu'elle accepte de manger. Comme si inconsciemment, elle commençait, elle essayait de lui faire confiance.
Quand il eut fini de préparer la boisson, il la versa dans une tasse à motif de flocon, qu'il lui tendit. Elle prit rapidement le récipient, en l'observant attentivement. Ses yeux bleus-gris scrutaient chaque dessin avec une attention particulière.
- Ce sont des flocons annonça William tandis qu'elle relevait brusquement la tête vers lui, comme si elle venait de se souvenir de sa présence. Tu verras, il neige beaucoup ici.
Ses yeux interrogateurs, brillant d'une lueur inexplicable, elle tourna sa tête vers la fenêtre.
William ignorait pourquoi elle accordait une valeur si particulière au temps dehors, et encore plus à la neige. Neige qu'il avait vu dessinée dans les quelques dessins que l'orphelinat lui avait confié.
Mais il se dit qu'après tout, lui aussi adorait le paysage, les montagnes et qu'on avait pas besoin de raison à cela.
Lane approcha ses lèvres du liquide et but une petite gorgée, serrant la tasse entre ses mains fines.
- C'est bon ?
- Oui monsieur.
Le regard de Monsieur Jones changea, mêlant à la fois impatience et douceur.
- Tu n'as pas à m'appeler "monsieur" tu sais. Je ne suis pas de ceux qui s'occupait de toi, là-bas. Pas de formules de politesse forcées et grandiloquentes avec moi.
Devant le mutisme de la fillette, cherchant lui-même la raison de cette persistance à l'appeler "monsieur", il réalisa que si elle ne l'appelait pas par son prénom, c'est parce qu'elle pensait qu'il ne la garderait pas.
Voulant éviter qu'elle se braque, (déjà qu'il la voyait commencer à se crisper légèrement)et face à son incompréhension, il décida de ne pas insister et de trouver la réponse par lui-même.
Cette jeune fille n'est pas bavarde de part son passé mais aussi de nature je pense, alors il faudra m'y faire et être très perspicace pour déchiffrer les mystères qui l'entourent. Et qui sait, peut-être qu'un jour je finirai par tout savoir ? Ou pas.
- Tu veux des tartines avec ? proposa-t-il, changeant de sujet.
Elle hésita, comme si elle le voulait mais n'osait pas accepter, ayant sûrement peur d'un quelconque piège.
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Le Jeu T1 : Alone
Misterio / Suspenso"J'avais tout. Rien d'exceptionnel, mais tout à mes yeux. Et ce "tout", IL me l'a enlevé. Arraché. Laissant un Vide béant en moi. IL m'a tout pris. IL m'a retiré la vie. ...