23/ Réveil

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   J'ouvrais les yeux.

Doucement, mes paupières s'entrouvrirent, laissant la lumière gagner mes rétines. 

   Il faisait jour. 

  Je battais des cils, pour m'habituer à la lumière, que je trouvais trop vive. 

  J'inspirais profondément. Si tous mes sens avaient été éveillés, ils auraient entendus ce sifflement, ils auraient sentis la gêne dans ma cage thoracique.

    Mais ils sentirent seulement une odeur étrange inhabituelle.

     Je n'étais pas chez moi.   

  Mais ça ne m'inquiéta pas.

  Peu à peu, je reprenais conscience de mon corps. Je sentais contre ma peau ce tissu, assez doux.

  Il y avait ce drap posé sur moi, me couvrant à peu près jusqu'à la taille. J'apercevais en dessous des habits, qui n'étaient pas les miens. 

  On aurait dit... une robe, comme celles des patients d'un hôpital

 N'importe quand, cela m'aurait surprise, voir inquiétée. Mais j'étais calme. Très calme.

  J'étais calme, si calme, comme pour contraster avec les fracas métalliques et les pas précipités qui me parvenaient.

    Mais où pouvait bien se trouver la source de tout ce bruit, ce bruit angoissé et angoissant qui gagnait mes oreilles ?

  Mais je n'angoissais pas. Comme si j'étais trop loin pour me sentir concernée.

  Oui, j'étais calme, si calme, comme pour contraster avec les fracas métalliques et les pas précipités qui me parvenaient, depuis le couloir.

Mais quel couloir ?

Et c'est seulement à cet instant que je songeais à regarder autour de moi. 

  Il n'y avait pas de fenêtre. J'éprouvais une pointe de déception, bien que cela me sembla très diffus.

  La lumière provenait du plafond, d'un blanc immaculé, d'une lampe blanche, qui distillait une lumière pâle, contre les pâles murs de la chambre. 

 Il y avait quelqu'un d'autre, allongé dans un lit à côté de moi. C'était une vieille femme, qui me sourit gentiment. 

  Mais elle ne dit rien de plus, comme pour ne pas troubler mon réveil

  Je ne m'en apercevais pas tout de suite, mais il y avait encore un autre lit, derrière un rideau. Sûrement quelqu'un qui dormait. 

   Ou cherchait à fuir la douleur. 

   Et alors, pour finir, je tournais ma tête vers ma gauche, où un homme somnolait dans un fauteuil. 

  Je souriais, mais cela me fit comme une drôle d'impression aux lèvres. Je sentais un goût métallique dans ma bouche. 

  Je devais avoir les lèvres gercées, à cause de la déshydratation. 

  Mais quelle déshydratation ? Pourquoi aurais-je manqué d'eau ? Et pourquoi étais-je ici ?

  Mais mon attention fut détournée par un mouvement de l'homme sur le fauteuil. 

   Ce n'était sûrement pas important, après tout, tant que William était là, il ne m'arriverait rien. Rien d'autre n'était important. 

Le Jeu T1 : AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant