30/ Dégoût

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    Je souriais douloureusement, le visage baigné de larmes, comme si je venais seulement de le réaliser. De l'accepter.

      - C'est idiot hein ? ironisais-je.

      - Non ça ne l'est pas...

      - Non ! fis-je, en repoussant sa main tendue.

  Je n'ai pas besoin d'ai- !. Réflexe.

      - Enfin, pas maintenant... je ne veux pas... y penser maintenant.

Y penser tout court.

       - D'accord... soupira-t-il.

       - Il y a... plus important hoquetais-je. J'en ai besoin... il faut que je sache. Si c'est toi... si tu...

   Je serrais mes poings, et me lançais d'une traite.

       - Il faut que tu me jures, que tu me promettes... que tu n'avais rien à voir avec tout ça. Avec tout... tout ce qui m'est arrivé et que... que tout ce que tu... tu m'as fait... même si je ne comprenais pas encore pourquoi... c'était pour mon bien ?! Dis-le moi... jure le moi... promets moi que c'est ça, je t'en prie... dis-moi que tout n'as pas été que mensonges !

       - Lane !? Qu'est-ce que-

       - S'il te plaît. Jure le moi.

  Ses yeux gris contemplèrent les miens, si désespérés, et il vit à quel point c'était important.

       - Je te le jure Lane. Sur... ce que j'ai de plus cher.

   Et ce faisant, il posa sa main sur ma joue, essuyant mes larmes.

       - Sur ce que j'ai de plus cher.

  Je réalisais à peine ce qu'il se passait, mais je n'avais envie que d'une chose. Être une enfant encore, et pouvoir, une dernière fois, aussi longtemps qu'il me le fallait, me blottir dans des bras réconfortants, et ne plus penser au reste.

Tu n'as pas le droit. Tu te dois d'être forte. Tu es seule, et nul ne peut t'aider. C'est ta punition.

   Mais je fis le vide dans mon esprit. Et je me jetais dans les bras de William. Je le serrais, fort, si fort contre moi, jusqu'à en entendre battre son cœur. Il était là. Pour moi. J'acceptais son aide.

      - Merci d'être là. 

   

🧭

    

    - Tu voulais me parler ?

Micker, assis près de la fenêtre de la cantine venait de me poser cette question.

     - Oui. Oui, merci d'être venu...

     - Normal.

  Je déposais mon plateau, un peu hésitante. Je n'avais pas assisté aux cours de la veille et je m'en étais voulu d'avoir laissé mon meilleur ami tout seul.

    Tu me dégoûtes. Tu es si égoïste, Lane. 

   Et je n'avais pas vraiment pu lui reparler depuis, puisque ce matin, j'avais eu cours d'espagnol, et lui d'italien. Ensuite, il y avait eu le plan de classe en anglais (où j'avais d'ailleurs dû supporter le professeur) et après... 2h de SVT où notre binôme de TP était déjà désigné (n'étant autre que Lina).

Le Jeu T1 : AloneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant