1851, second âge, Lorien
Les mois étaient passées. Vite. Si vite. Trop vite. Haldir venait de quitter le bureau de ses dirigeants et ses pas le firent passer une énième fois devant cette porte. Tant de fois il était passé sans s'arrêter, déterminé.
Mais aujourd'hui, cela faisait un an.
Une année venait de s'écouler.
Depuis plusieurs semaines déjà Celeborn avait ordonné le nettoyage de cette pièce. Cette chambre qui avait perdu son habitante.
Lentement, il s'en approcha et abaissa les yeux sur la poignée. Propre. Il pouvait pourtant encore revoir le sang la tacher, ce même sang qui s'était trouvé au sol. Il prit la poignée, l'effleura avant de la faire tourner et pousser cette porte, le regard toujours au sol. Ses souvenirs voulaient lui faire suivre ses taches qui n'étaient plus.
Il entra dans la pièce et lentement releva le visage.
Tout était propre, lisse, bien rangé, mais surtout vide. Si vide.
Après être sortie du bureau, elle s'est précipitée dans ses appartements qui n'en étaient pas loin pour récupérer son épée, sa cape et une besace de voyage toujours prête au cas où, avant de partir. Elle est partie tant précipitamment, qu'elle n'a même pas récupéré sa monture. Le reste de ses affaires ont été brulées. Il n'y avait ici plus aucune trace d'elle. Seuls les souvenirs persistaient. Ils étaient là, encrés, comme sa détermination à la croire innocente.
Malheureusement, il n'avait en une année trouvé strictement aucune piste. Aucun chemin. Il avait fini par interroger tout le monde, à la recherche de cette personne qui l'avait vendu à Celeborn. Mais rien. Pas un ne semblait savoir de quoi il leur parlait.
Une année.
Il crut percevoir des pas se rapprocher de lui avant de sentir une main familière sur son épaule.
Rúmil : « Ça fait un an aujourd'hui. »
Haldir : « Hm. »
Rúmil : « Tu n'as toujours pas fait ton deuil. »
Haldir : « Il n'y a pas de deuil à faire... »
Rúmil : « Haldir... Il n'est pas possible qu'elle ait survécu à une telle blessure, surtout... Seule. »
Il avait fait une brève pause avant de prononcer ce mot. Seule. Oui, elle était seule désormais. Et cela faisait mal à Haldir. Il avait eu mal, ses années durant à la savoir si loin. Un temps qui lui a permis d'ouvrir les yeux sur le fait qu'il ne voulait pas être séparer d'elle. Pas un instant. Son égo la voulait tant à ses côtés, qu'il a réalisé par cette séparation que toutes ses années, il s'était sentit bien parce qu'elle était là, toujours là. Presque chaque jour il voyait son visage. Et son cœur lui a fait comprendre qu'il ne voulait plus être séparé de sa présence. Qu'il voulait autre chose. Quelque chose de plus fusionnel, de plus fort. Au point qu'une partie de lui se réjouissait de la mort de Celebrimbor. De cela, il n'en parlait pas, à personne, il en avait honte.
Il abaissa le visage, essayant de se l'admettre, de se le répéter... Cette fois, il n'allait pas pouvoir la revoir. Elle n'allait pas revenir. Un tremblement le prit et aussitôt il fit taire cette pensée.
Haldir : « Je ne peux pas... Je préfère l'imaginer dans un autre royaume, cachée, que... Morte. »
Ce mot était tant difficile à prononcer. Il inspira profondément et se tourna vers son frère avec un air sûr de lui et déterminé.
Haldir : « Fait-moi ton rapport de la journée. »
Demanda-t-il avant de sortir de la chambre et la refermer derrière lui, comme pour clôturer cette discussion sur l'elfine. En parler était trop douloureux, il préférait qu'elle reste dans ses songes.
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La gouvernante
FanfictionHaldir : « Mon seigneur... Vous ne songez tout de même pas qu'ils auraient pu... » Celeborn : « Les faits sont là, Haldir. » [...] Idriel : « Il m'a demandé de faire route vers le sud, prochainement. » Aryana : « Pourquoi cela ? » Idriel : « Il n'a...