Chapitre 10

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Des éclaireurs avaient remarqué l'agitation de groupes de Gobelin qui se rapprochaient, comme s'ils suivaient quelques choses, et ont donné l'alerte à leurs dirigeants. Elrond, curieux et ayant quelque peu envie de se défouler, demanda l'autorisation à Gil-Galad d'aller voir ce qu'il se tramait. L'elfe accepta et le futur seigneur de Fondcombe partit avec une petite poignée de soldats, à pied afin d'être plus discret.

Alors sur ce chemin caillouteux, Aryana se stoppa net. Orëa, ressentit sa crispation et s'arrêta aussi. Elle observa autour d'elles mais ne voyant rien, elle se tourna vers son aînée qui expira lourdement.

Orëa : « Qu'il y a-t-il ?

Aryana : « On est surveillé. »

Orëa : « Des gobelins ? Encore ? »

Aryana : « Pas cette fois. »

Elle n'était pas sûr. Elle ressentait des présences, des regards, mais aucune odeur. Soit, ils étaient dans le sens du vent, soit... Elle tourna son attention vers les arbres à peine plus loin et leva son regard vers leurs cimes. Là, elle perçu une silhouette, discrète, mais pas assez, dont elle croisa le regard. Un regard profond, lunaire. Un regard qu'elle connaissait.

Orëa, inquiète, commença à sortir sa lame, mais Aryana vient brusquement poser sa main sur la sienne afin de l'y arrêter. La première voulut la questionner, seulement l'aînée se tourna vers elle et à son regard plus doux, elle comprit qu'il n'y avait pas de danger.

Aryana : « C'est ici que nos chemins se séparent. »

Orëa : « Comment ça ? »

Aryana : « Ils sont là. Ils vont t'amener à leur cité. »

Orëa : « Mais, et toi ? »

Aryana : « Je te l'ai dit, je ne peux pas y aller et encore moins rester. »

Orëa : « Je suis sûre qu'ils accepteraient aussi. »

Aryana : « Tu comprendras quand tu en sauras plus sur notre fonctionnement. »

Orëa : « Je ne peux pas croire que tu ais fait quelque chose de mal... »

Elle lui saisit les poignets.

Orëa : « Je t'en prie. »

Aryana : « Non, Orëa. Ce chemin est le tien désormais. Tu seras bien avec eux. »

Orëa : « Mais tu as encore tant à m'apprendre. »

Aryana : « Ils t'apprendrons encore bien plus. Je te le demande. Ne rends pas les choses plus difficiles. »

Difficile ? Alors, c'était difficile pour elle aussi ? Elle le cachait bien mieux qu'elle dont la vue se troublait déjà.

Aryana : « Ne leur donne pas mon nom. »

Orëa : « Cela t'attirerais des ennuis ? »

Aryana : « Peut-être. »

En tout cas, elle avait peur que celui lui en apporte à elle. Orëa acquiesça d'un mouvement de tête.

Aryana : « Parmi eux se trouve Elrond. Tu le reconnaitras facilement, il a le regard comme la lune et a une présence plus forte que les soldats. A lui, tu peux lui confier le courrier. »

Orëa : « D'accord... »

Toutes deux perçurent des présences proches et entendirent des pas. Seule Orëa détourna son attention et se crispa en voyant ces elfes qui étaient sortis de leurs cachettes pour s'approcher.

Après avoir compris qu'il avait été repéré, Elrond a fait signe aux siens de se préparer. Mais en la voyant empêcher sa camarade de sortir son épée, il comprit qu'il n'y avait pas de danger. Alors autant sortir de cette cachette qui n'en était plus une et venir se présenter poliment, non ? Il croisa le regard clair de l'elfine. Seulement, l'autre personne ne semblait pas se tourner vers eux, l'intrigant.

La gouvernanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant