Chapitre 18

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Des tensions avaient éclaté au Nord. Inquiet que cela vienne troubler la quiétude de son royaume, Thranduil a décidé de s'y rendre avec des soldats. Aryana, Legolas dans les bras, est venu près du roi avant qu'il ne se mette en scelle.

Thranduil : « Où est Evranï ? »

Aryana : « Elle m'a dit qu'elle était avec vous. »

Thranduil : « Elle m'a salué il y a plusieurs minutes... »

Aryana : « Elle doit être dans votre chambre. Elle est inquiète pour vous. »

Thranduil : « Hm. »

Aryana : « Faites attention. »

Thranduil : « Je le ferais. »

Dit-il en venant effleurer le visage de son fils avant de partir. Aryana retourna dans le palais, le prince dans ses bras, et se dirigea vers les appartements du roi où elle croisa Feren.

Aryana : « La reine est là ? »

Feren : « Non, justement je la cherchais. »

Aryana : « C'est étrange. Le roi vient de partir et m'a dit qu'elle l'a salué y a quelques minutes... »

Feren : « Allons voir la bibliothèque. »

Elle acquiesça et le suivit. L'inquiétude monta à mesure qu'ils retournaient tout le palais à sa recherche.

Feren : « Ce n'est pas normal... »

Aryana : « Et si elle est partie avec eux ? »

Feren : « Pardon ? »

Aryana : « Elle semblait très nerveuse de savoir Thranduil prendre chemin pour cette bataille. »

Feren : « Elle est alors en danger, elle ne sait pas se battre suffisamment pour cela. »

Aryana : « Envoyons un cavalier. »

Feren : « J'y vais. »

Elle l'observa partir avant de baisser son attention vers le nourrisson qui dormait calmement. Elle, elle ne se sentait pas sereine à cet instant. Et face à l'absence de retour de messager, ça n'allait pas se calmer. La seconde nuit tombant, elle décida de prendre un peu de repos.

Allongée sur son lit, Legolas contre elle, elle ouvrit subitement les yeux lorsqu'il se mit à pleurer. Rapidement, elle le détailla et comprit qu'il ne pleurait ni de faim, ni d'autre besoin.

Aryana : « Je suis là. »

Souffla-t-elle tendrement en venant le prendre contre son cœur et l'enfermant dans ses bras. Au bout de plusieurs minutes de cris et de larmes, il finit par s'endormir, agrippé à elle. Au matin, voyant qu'il ne voulait pas la lâcher, elle le garda contre elle et alla retrouver des gardes.

Aryana : « Des nouvelles ? »

Anar : « Aucunes pour l'instant. »

Il abaissa son attention sur le prince.

Aryana : « Il a beaucoup pleuré cette nuit... J'ai un mauvais présentiment. »

Le garde détourna le visage, lui aussi visiblement n'était pas serein. Une brume retentit et ils se précipitèrent vers les ouvertures, au loin, des silhouettes et cavaliers revenaient.

Mais les nouvelles n'allaient pas être bonnes.

Alors sur un balcon à observer le paysage, Feren vient à ses côtés.

Feren : « Voilà trois jours qu'il est enfermé et ne veut voir personne. »

Elle abaissa le regard sur le nourrisson.

Aryana : « Je m'en occupe. »

Elle se dirigea droit vers les appartements du roi. Elle jeta un bref coup d'œil aux gardes qui n'allaient guère la retenir. Du pouce, elle caressa le front du prince qui s'agita, s'éveillant doucement. Elle toqua contre la porte mais aucun son ne lui parvient. Elle se risqua à ouvrir la porte.

Thranduil : « SORTEZ ! »

Elle tendit sa main libre et rattrapa de justesse ce morceau de bois qu'il venait de lui lancer. Elle referma la porte du pied et observa brièvement la pièce. Elle était sans dessous de sous. Les armoires fracassées, le lit brisé, et le roi, là, au sol, qui se redressa lentement, le regard rougit des larmes de sa douleur, les traits tiraillés de colère.

Thranduil : « Dégagez. »

Aryana : « Non. »

Thranduil : « Comment osez-vous ?! »

Elle ne trembla pas face à lui et sa carrure intimidante. Il venait de se planter devant elle.

Aryana : « Je peux comprendre la peine qui vous habite. Mais vous ne devez pas vous laisser sombrer. »

Thranduil : « A quoi bon ? Je n'ai plus de raison de vivre ! Plus aucune. »

Aryana : « Vous nous avez nous. Nous tous. Mais surtout, vous avez votre fils. »

Thranduil : « Je serais incapable de le protéger... »

Aryana : « Vous êtes capable de bien plus, mon seigneur. »

Thranduil : « Je n'ai pas su la protéger elle ! Comment pourrais-je le protéger lui ?! »

Aryana : « Vous le pourrez. »

Thranduil : « Non ! Sortez ! »

Discrètement, elle pinça le prince qui se mit à pleurer et dans un réflexe, Thranduil se précipita pour le saisir. Son cœur battait à toute rompe et il se mit à trembler en croisant son regard se lever vers lui tout en cessant de pleurer.

Thranduil : « Mon fils... »

Souffla-t-il alors que le bébé vient agiter un bras, cherchant à toucher son visage. Ce qu'il parvient à faire et cela suffit à ce petit bébé à se satisfaire au point de sourire et rire. Thranduil ne put retenir un sanglot et il l'étreignit avec tendresse. Aryana pivota pour quitter la pièce, elle jeta un dernier coup d'œil vers eux et murmura au roi.

Aryana : « Il a besoin de vous. »


La gouvernanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant