Chapitre 8

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Le lendemain, Orëa se remit en position, attendant sagement devant l'auberge. Si elle devait aller à la forge, elle devait s'y rendre tôt, pourquoi ne se montrait-elle pas ?!

Aryana : « Vous comptiez me suivre encore aujourd'hui ? »

Le regard claire d'Orëa s'arrondit de stupeur tandis que son cœur battait à toute rompe.

Orëa : « Je... »

Lentement, elle tourna le visage et chercha à se redresser face à cette silhouette sombre et intimidante.

Orëa : « C'est plutôt à moi de poser des questions ! Pourquoi me cherchez-vous ?! Qu'est-ce que vous me voulez ?! »

Aryana l'observa avec tendresse au point qu'un sourire lui échappa. Un sourire fin et sincère qui troubla cette fausse colère d'Orëa. Cette dernière tenta de porter plus d'attention sur le visage de son interlocutrice. Elle pouvait le percevoir malgré cette capuche, mais pas en entier, quelque chose assombrissait une partie de son visage.

Aryana : « C'est bien toi.... Ton regard n'a pas changé. »

Murmura-t-elle plus pour elle-même avant d'abaisser le visage.

Aryana : « Je ne voulais pas vous effrayer. »

Orëa : « Vous... Vous me connaissez ? »

Aryana : « Vous n'étiez qu'un bébé à cette époque. »

Orëa : « Vous m'avez connu avant que je n'arrive chez Nurrur ? »

Aryana : « En effet. »

Orëa : « Alors je n'ai rien à faire avec vous. »

Pesta-t-elle en la contournant et partant. Aryana sentit une certaine peine à cela. Elle s'efforça d'essayer de comprendre son point de vue et elle partit pour la forge. Espérant que le temps l'aiderait.

Orëa avait fini par s'arrêter dans une autre ruelle et s'adosser à un mur. Cette personne connaissait son passé ? Ses origines ? Elle... Savait ce qui était arrivé à ses parents ? Et pourquoi ? L'elfine se secoua la tête, se disant que ses parents étaient ces nains qui l'avaient élevé et aimé et qui désormais n'étaient plus. Elle n'avait rien à savoir sur ce qu'il s'était passé avant.

Et pourtant, le soir même, elle se rendit à l'auberge à une heure où c'était encore assez calme.

Dehta : « Tu l'as croisé alors ? »

Orëa : « Semblerait qu'elle sache d'où je viens vraiment. »

Dehta : « Et cela ne semble pas te réjouir. »

Orëa : « Je... Je me sens tellement confuse. »

Dehta : « Ah bah c'est sûr que ça s'coue. Mais en même temps... Tu t'es jamais posé des questions ? »

Orëa : « Si, des tas de fois. »

Dehta : « Et alors ? »

Orëa : « J'ai l'impression de trahir mes parents en voulant savoir. »

Dehta : « Si c'était le cas, ils t'auraient caché le plus possible que ce n'était pas tes vrais parents. »

Voilà qu'elle marquait un point. Orëa abaissa un regard sur cette tisane qu'elle avait entre les mains. Elle vit entrer dans son champ de vision la main de son amie qui lui pointa du doigt la porte. Elle se tourna alors et vit le sujet de leur conversation traverser la pièce avant de se rendre à l'escalier et enfin à sa chambre.

Dehta : « Crois-moi, ça va juste te ronger de louper l'occasion. »

Chuchota-t-elle avant d'aller voir des clients à une table. Orëa soupira lourdement et retourna chez elle. Seulement, Dehta avait raison, ça ne voulait pas quitter son esprit. Elle finit par se lever, en pleine nuit et alla sortir de sa commode, caché sous des vêtements, une pochette en cuire. Elle en sortir un papier, ancien, fragilisé par le temps qu'elle déplia avec précaution. Ils lui avaient dit, qu'ils ont trouvé ça avec elle. C'était une écriture elfique, un elfique ancien qu'aucun ne connaissait, ni ne pouvait lire dans le royaume de Nurrur. Peut-être que cette personne le pouvait ?

La gouvernanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant