Chapitre 13

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3300, second âge, Lindon

Galadriel : « Je te trouve bien songeur Haldir en ce moment... »

Haldir : « Je suis désolé de vous donner cette impression, dame Galadriel, je suis tout à fait concentré. »

Galadriel : « Non, tu ne l'es pas. Mais ce n'est pas un mal. Dis-moi plutôt ce qui te tracasse. »

Haldir : « A dire vrai, madame, je ne suis pas bien sûr moi-même. »

Galadriel : « Hm... Tu es ainsi depuis l'union de Thanedris. »

Haldir : « Pourquoi cela me rongerait ? »

Galadriel : « Parce que ton âme essai de te dire qu'il est temps pour toi de songer à ton bonheur. Tu es un excellent bras droit, Haldir. Seulement, tu fais passer tout le monde avant toi. Tu as aussi le droit d'être heureux. »

Haldir : « Madame, je »

Galadriel, le coupant : « Ne vient pas me dire que cela te déconcentrerait. »

Il se pinça alors les lèvres, geste d'admission que c'était là ce qu'il allait dire.

Galadriel : « Il me semble d'ailleurs que tu es bien proche de Nyafra. »

Haldir : « Il est vrai que je l'apprécie. »

Galadriel : « Alors qu'attends-tu ? »

Haldir : « Pour ? »

Galadriel : « Voyons. »

Elle lui sourit, un sourire lourd de sens qui manqua de le faire rougir. Il se racla la gorge, entrouvrit la bouche pour répondre, seulement il ne savait quoi dire. Alors il referma ses lèvres, abaissa le visage, son regard se fit fuyant, son esprit semblait chercher quelque chose, comme une fuite. Pourquoi cherchait-il à fuir ? Il devait bien admettre qu'il l'appréciait. Il aimait passer du temps avec elle.

Haldir : « Est-ce que ce que je ressens pour elle est suffisant ? »

Galadriel : « Serais-tu prêt à veiller sur elle ? A veiller qu'elle soit heureuse ? Est-ce que tu as peur qu'elle se retrouve blesser ? »

Haldir : « Oui... Mais comme pour d'autres. Je veux dire, mes frères me sont tout aussi important. »

Galadriel : « Et tes frères sont un lien fort avec toi. »

Alors c'était donc cela ?

Galadriel : « Tu sais, toutes les âmes ne se réunissent pas dans de l'effervescence. Parfois, il faut du temps. Pour moi et Celeborn cela a été ainsi. »

Haldir : « Il est vrai... »

Galadriel : « Et c'est là quelque chose qu'elle souhaite. »

Haldir : « Comment ça ? »

Galadriel : « Nyafra souhaite être ton épouse. »

Haldir : « Vraiment ? Elle ne m'a pourtant jamais amené à penser qu'elle avait des sentiments autres qu'amicaux à mon égard. »

Galadriel : « Parce que tu es quelqu'un qui en aurait pris peur. »

Cela, il ne pouvait le nier. Là, ainsi, à imaginer Nyafra lui faire une déclaration... ça le mettait mal à l'aise. Avait-il donc peur de s'engager ?

Galadriel : « Elle m'a demandé l'autorisation de te demander en fiançailles. »

Haldir : « Elle... Elle souhaite m'épouser ? »

Galadriel : « Je ne vais pas m'y opposer. Je pense que vos âmes peuvent se concorder. »

Si elle les voyait bien ensemble, c'est que ça devait donc être le cas. Galadriel avait don de voyance après tout.

Galadriel : « Ne te sens pas au pied du mur. Elle ne te demande pas une réponse aujourd'hui. »

Haldir : « J'accepte. »

Cette réponse, elle ne s'y était pas attendu et cela vient créer comme une alerte dans l'esprit de la dame blanche.

Galadriel : « Tu as le temps. »

Haldir : « Nous nous connaissons depuis des millénaires, pourquoi attendre ? »

Elle a voulu répliquer, lui demander de prendre le temps pour réfléchir, mais il l'a salué poliment avant de partir retrouver l'elfine en question et lui parler fiançailles.

Nyafra avait le regard brillant et un sourire immense sur le visage. Elle se laissa passer l'anneau argenté au doigt et vient passer le second anneau sans une once d'hésitation au doigt d'Haldir.

Haldir : « Mais... Si tu le veux bien, j'aimerais que le mariage se passe une fois Sauron vaincu. »

Patience. Elle devait encore faire preuve de patience. Jusqu'ici cela avait porté ses fruits. Elle sourit et acquiesça d'un bref mouvement de tête.

Nyafra : « Lorsque nous seront appelé à Aman. »

Haldir : « Cela me semble bien. »

Elle vient lui prendre les mains et s'approcha de lui.

Nyafra : « Fermes les yeux. »

Il la fixa, silencieusement, essayant de comprendre ce qu'elle voulait. Elle lui sourit, visiblement amusée. Pas lui.

Nyafra : « S'il te plait~ »

Il abaissa les yeux sur leurs mains jointes et finit par se résigner à les fermer. Elle s'approcha en poussant sur la pointe de ses pieds afin de se redresser et, tendrement, elle vient poser ses lèvres contre les siennes. Il sursauta à ce contact et rouvrit les paupières. Elle recula doucement et lui sourit.

Nyafra : « Ne prends pas de risque inconsidéré en attendant. »

Haldir : « J'essayerais. »

Elle lâcha doucement ses mains et recula sagement. Il inclina la tête pour la saluer et partit. A peine ferma-t-il la porte qu'il partit d'un pas rapide. Très, trop peut-être. Il s'arrêta net et il vient effleurer ses lèvres du bout des doigts. Il tenta de réfléchir à ce qu'il venait de ressentir. Il n'était pas sûr. C'était embarrassant... Était-ce désagréable ? Non, ça ne l'était pas. Mais ça ne le répugnait pas non plus. Il éloigna légèrement sa main et la tourna afin d'avoir son dos vers lui et il observa cette bague à son doigt. C'était une étape importante de la vie, c'était donc normal qu'il se sente nerveux. N'est-ce pas ?


La gouvernanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant