Chapitre 2

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Arrivant au pied du palais, elle s'arrêta et vit débarquer d'un pas rapide cet elfe intimidant au regard de la couleur du ciel en été.

Haldir : « Aryana ! »

Son inquiétude était sincère, tout comme le soulagement de l'elfine de le voir vivant.

Aryana : « Haldir. »

Souffla-t-elle en sentant ses mains contre ses bras.

Haldir : « Tu vas bien ? »

Sa vue était troublée, mais elle ne devait pas laisser son émotivité prendre le dessus. Elle acquiesça énergiquement de la tête avant d'inspirer profondément.

Aryana : « Oui, et toi ? »

Haldir : « Oui »

Assez rapidement, elle vit son visage devenir plus grave, plus sombre. Ce qu'il allait dire n'allait pas l'enchanter.

Haldir : « Tes parents... »

Cela suffit. Elle le contourna et parti en courant en direction de leurs appartements. Ils étaient sans dessus-dessous. Là, sous l'armoire, dépassait le corps de sa mère. Aryana repoussa le meuble afin de la dégager puis elle vient la prendre dans ses bras. Laissant cette fois des larmes lui échapper. Toutefois, sa conscience lui rappela qu'Haldir avait parlé de ses parents, pas seulement sa mère.

Un frison glacial la saisit et elle délaissa un instant sa mère avant de se lever. A peine quitta-t-elle la chambre qu'elle vit cet elfe se mettre sur son chemin.

Aryana : « Mon père ? Où est-il ? »

Elle le vit se pincer les lèvres et se dit que par l'alerte, il a dû se diriger vers les appartements de la reine ou des seigneurs. Elle se mit alors en route vers l'étage.

Haldir : « Aryana, attend. »

Tenta-t-il de l'avertir en la suivant. Elle comprit qu'elle était dans la bonne direction en voyant la double porte du bureau de Celeborn ouverte. Haldir vient rapidement lui saisir le bras puis se mit devant elle.

Haldir : « Tu ne devrais pas. »

Aryana : « Pourquoi ? »

Haldir : « Ils... »

Aryana : « Pourquoi ?! »

Haldir : « Il n'est pas reconnaissable. »

Finit-il par avouer. Son cœur ressentait la peine qui émanait de l'elfine et en voyant son regard s'arrondir en comprenant, il tenta de chercher les mots pour la réconforter, mais rien ne venait. Il la vit tenter de le contourner, alors il reposa sa main contre son bras, elle le repoussa et passa. Faisant quelque pas, elle se retrouva face à ce corps vidé de son sang, un bras arraché par une hache, la gorge à moitié coupé, le visage et le reste du corps lacéré. Elle se mit à trembler et tomba à genou à côté de lui.

Sa main voulue s'en approcher, seulement elle réalisa qu'elle ne pourrait pas le toucher sans sentir une plaie sous ses doigts.

Aryana : « Père... »

Gémit-elle de douleur avant de sentir une présence à côté d'elle et une main amicale sur son épaule. Aussitôt, elle pivota et plongea dans ces bras, contre ce torse chaud et vivant. Il la serra contre lui avec tendresse, la laissant déverser sa peine sur son épaule.

Haldir : « Je suis là. »

Chuchota-t-il, sans penser que c'était les mots dont elle avait justement besoin. Agrippée à lui, elle ne voulut pas reculer, ni même songer à s'en détacher. Elle se sentait si bien, là. Contre lui.

La gouvernanteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant