31 | Coup de pression concluant

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La femme hocha la tête amusée et regarda à nouveau le milliardaire. Ses iris perçant essayant de le disséquer sans délicatesse aucune. L'homme sentit un frisson couler le long de sa colonne vertébrale.

Personne ne dit quoi que ce soit pendant près d'une minute mais madame Allen reprenait la parole avec ferveur. Elle fit avec rire ;

« Vous voulez que je vous dise ce que vous êtes ? Vous êtes un pauvre animal politique sauvage. Le bien ou le mal ne compte pas pour vous. Tout ce qui compte, tout ce qui a de la valeur à vos yeux, c'est votre chiffre d'affaires à la fin du mois. Est-il inférieur à celui du mois précédent ? Est-il égal ? Ou mieux, est-il supérieur ? L'argent... L'argent. L'argent ! Encore de l'argent. Encore et toujours de l'argent. Dans votre monde, tout est une question d'argent. Dans votre monde, tout tourne autour de l'argent. Dans votre monde, monsieur... »

Sodjo s'arrêtait un instant et reprenait son souffle en riant de plus belle.

« Vous vivez pour l'argent et vous pourriez mourir pour lui. L'argent est votre baromètre. Ce que n'est pas mon cas. Nous sommes différents, c'est vrai. Tant mieux, cela m'amuse. Lorsque tout se ressemble, c'est lassant. Ne trouvez-vous pas ? Oh non, ne me répondez pas. Pour être honnête, votre avis m'importe peu. Et bien que je vous méprise, je me permets de vous donner un conseil. Alors écoutez. Monsieur Bokuto, ne m'ayez pas comme ennemie. Je ne suis pas dans votre camp, je ne suis pas contre vous. Je ne suis pas votre amie, je n'irais pas prendre un verre avec vous après cette discussion. Ni demain, ni jamais. Je ne suis pas votre amie. Seulement, je vous assure que vous ne voulez pas m'avoir comme ennemie. Si vous souhaitez conserver votre précieux petit confort, préserver votre intégrité et garder la confiance de votre famille, ne m'ayez pas comme ennemie. Signez ce papier monsieur.

- Vous ne me faites pas peur.

- Et pourtant vous tremblez. Je parle au présent, car c'est le cas actuellement. Vous n'avez peut être pas remarqué mais moi si. Eh oui, vous tremblez. Ma présence vous terrifie. Ne me dites pas que vous n'avez pas peur de moi. Ne mentez pas. Vous avez peur de moi. Et vous avez raison. Je suis un bulldozer. J'arrive dans un endroit et si je le souhaite, je le réduis en miettes. Vous voyez le mur qui est derrière vous ? N'est-il pas beau ? N'est-il pas solide ? Eh bien sachez qu'aussi robuste soit-il, je peux le détruire. Tout comme le sol sous nos pieds. Je peux également le détruire. Je peux tout détruire. Je peux vous détruire.

- Est-ce une menace ?

- C'est ce que je ferai, poursuit-elle en l'ignorant. En un claquement de doigt, je peux faire apparaître une horde de journalistes. Non, je ne suis pas magicienne. Oui, j'ai beaucoup d'influence. Vous n'avez pas envie que j'utilise cette influence. Si ? »

Hizahomo n'arrêtait pas de la regarder périodiquement avec un air très confus sur son visage.

Sodjo prit un moment pour rassembler ses pensées, choisissant soigneusement ses prochains mots. Elle voulut faire comprendre à l'homme assis à la même table qu'elle, que ses paroles n'étaient ni une blague, ni une raillerie. Qu'elle était très sérieuse et qu'elle le ferait sans regret.

Avachie son siège, elle redressa sa posture. Sa bouche s'étirant en un sourire malicieux et effrayant, elle entama sa tirade avec plus de clarté et de calme.

« Brique par brique, j'anéantirais votre empire. Je ferais de votre existence un véritable enfer qui brûlera encore et encore jusqu'à ce qu'il n'en reste rien. Et que d'un battement d'ailes d'oiseau, je puisse observer les cendres de chacun de vos investissements, s'envoler et s'évaporer dans les airs comme s'ils n'avaient jamais existé. Enfin quand vous n'aurez plus rien, je serais assise dans mon canapé, savourant un thé bien chaud, m'assurant de votre longue et douloureuse agonie. »

Nicky Larson \/ Quel est notre lien ? | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant