45 | Akira Yamaguchi

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Cela faisait bien quatre mois que l'affaire avec Akira Yamaguchi avait été classée. Sodjo Allen avait d'ailleurs perdu et bien qu'elle ait repris le travail malgré la défaite, toute cette histoire lui restait encore en travers de la gorge. Elle qui voulait tant racheter ses erreurs passées, voilà qu'elle s'était pris un énorme mur.

C'était un dimanche matin et l'avocate rentrait enfin chez elle après avoir veillé toute la nuit. À peine avait-elle posé un pied dans la maison que trois bambins lui tombaient dessus en criant « Maman, maman ! ».

L'aînée des trois enfants essayait tout de même de calmer ses deux petites sœurs qui étaient complètement euphoriques.

Sodjo comprenait qu'elle n'allait pas avoir la paix de sitôt !

Elle s'accroupissait et passait une main dans les cheveux de ses filles qui continuaient de sautiller dans tous les sens. Elles étaient totalement synchronisées, ça en serait presque effrayant.

Des jumelles quasiment identiques quoique leur caractère restaient bien distincts. Sodjo pensait sans arrêt qu'elle se complétait parfaitement.

« Allons, allons, rit la brune. Et si on se calmait, maintenant.

- Maman papa a fait des pancakes !, dit une des filles.

- Oui, pis il a aussi fait des yeux brouillés !

- Des œufs brouillés, corrigea Allen avec amusement. Mais c'est qu'il doit être en forme votre père, là ! »

Le regard de la maman s'inclinait en même temps que son visage. Elle posait ses yeux sur son fils aîné qui était resté en retrait. Il était souvent dans sa bulle et n'osait pas forcément montrer une quelconque marque d'affection. C'était comme ça qu'il était.

Sodjo aussi avait longtemps été comme ainsi. Distante, froide... et ça lui avait bien réussi. Alors, elle ne s'en faisait pas pour lui.

Elle voulait tout de même que l'amour qu'elle avait pour ses enfants parvienne à chacun d'eux. Il fallait qu'ils sachent qu'elle serait toujours là pour les soutenir et qu'ils pouvaient lui faire confiance.

Elle lui dit en plissant les yeux ;

« Salut mon grand.

- Salut maman.

- T'es peut-être devenu trop grand pour un câlin ? »

Le sourire du petit garçon s'élargissait soudainement et il se mit à rire en remuant négativement de la tête. Il s'avança vers sa mère qu'il enlaçait immédiatement. Allen le serrait contre elle dû mieux qu'elle pouvait, son étreinte était si douce. C'était pour des moments comme celui-ci qu'elle était heureuse d'être en vie.

Sodjo s'était relevé, son fils dans les bras alors que ses filles couraient en cercle tout autour d'elle. Leur débit de parole était, comme à chaque fois, très impressionnant. Sodjo souffla du nez. Elles étaient marrantes.

Elle arrivait dans la cuisine et posait l'enfant sur une chaise se trouvant autour du bar de la pièce.

Maverick qui était toujours au fourneau se mit à chantonner ;

« Coucou chérie !

- Coucou mon coeur, soupira Sodjo.

- Eh bien, la nuit a été si longue que ça ?

- M'en parle pas, j'y retourne encore demain. Je crois que cette affaire va me rendre folle !

- Mais non, ricana-t-il. Ne dis pas ça, enfin !

- Hum... »

Le téléphone du domicile se mettait à sonner et puisque Maverick semblait très occupé, Sodjo se daignait à lever. Quand elle décrochait, c'était la voix de Curtis Clore qu'elle attendit et cela ne la ravit pas du tout, elle avait vu sa tête tout le week-end et n'avait plus du tout envie de penser à son travail !

Nicky Larson \/ Quel est notre lien ? | TERMINÉEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant