9. l'appel à un ami

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Après avoir pris congé d'un Gabriel revigoré, les deux compères rentraient à pied direction un appart'hôtel bordelais qu'Arnaud avait réservé pour deux nuits - dont une avec Jérémy.

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chapitre 9

L'appel à un ami 

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Ils firent un crochet par la voiture garée dans le parking souterrain du centre ville, ( pour le plus grand bonheur de Jérémy) afin de reprendre leur sac de voyage. Puis se dirigèrent vers l'artère principale de la ville.

-En ce moment, dit Jérémy pour rompre le silence, j'ai une chouette mélodie qui me trotte dans la tête. Faut que je me dépêche de trouver un piano pour essayer de la retrouver.

-Zut, j'ai oublié de cocher la case "piano à queue" sur le site de recherche d'hôtel. Mais bon, ça fait partie du mobilier essentiel. Télé/micro-onde/piano à queue. C'est souvent fourni, je ne m'inquiète pas pour ta mélodie. Au pire, dans les gîtes, il y a toujours une flûte de pan dans le tiroir à couverts.

- Toujours. Une flûte de pan et une plume de paon pour écrire. T'abuses, j'espère au moins qu'il y a un lit à baldaquin.

- Évidemment, c'est la base ! En vrai, tiens, je ne sais même pas si c'est " lit double" ou "deux lits séparés"... Attends voir... il y a... une chambre, un salon, une cuisine avec terrasse, une salle de bain, énuméra Arnaud en lisant le descriptif sur le site de réservation. Il eut un drôle de rictus en contemplant les photos. Humm.. Non, je ne trouve pas d'indication sur les lits. Et rien non plus sur le piano à queue!

Ils marchèrent silencieusement dans la tiédeur de la nuit. En se remémorant tout ce qu'il venait de vivre avec Jérémy, Arnaud se sentit soudain retrouver le courage nécessaire pour oser parler. C'était la dernière chance. Demain matin, ils se quitteraient, car Jérémy devait retourner tout seul à Paris, et Arnaud restait pour sa date de spectacle demain soir à Bordeaux.

Arnaud alluma une cigarette, prit une grande bouffée et prononça :

"-Bon Jérémy, faut que je me lance. Voilà, j'ai le p....

-Attends, attends, stop, Arnaud, répondit précipitamment son ami. Il faut absolument que je rappelle Mickaël. Il a essayé de me joindre toute la journée et je n'ai pas eu le temps, je te signale, j'avais un connard qui m'a offert une coccinelle sous un olivier et que j'ai tenté de sauver de la noyade en surf...

- Ca peut pas attendre demain, ton coup de fil ?

- Demain, je suis au volant toute la journée.

- Et en rentrant ?

- J'ai pas mal de choses de prévu... Ecoute, j'en ai pas pour longtemps. J'appelle Micka avant qu'il ne se couche, j'ai ignoré son appel toute la journée. Imagine qu'il le prenne mal et qu'il vende les sociétés derrière mon dos... Je l'appelle, et après, tu me dis ce que tu tiens tant à me dire, d'accord ?

-Vas-y, appelle-le, concéda Arnaud. Tu veux que je m'éloigne ?

-Non, il n'y a rien à te cacher.

Jérémy souffla de soulagement et chercha Mickaël dans les contacts de son téléphone, pendant qu'Arnaud, de son côté, cherchait  où se trouvait l'appart hôtel. 

"Voyons, se disait-il, les yeux naviguant entre les plaques de rues et son téléphone. Où est-ce... 2eme à droite... Ah, ce soit être ici. Espérons que le code d'entrée fonctionne" se dit-il, se remémorant les explications du propriétaire.

"Non, trop tard. qu'il dégage, disait Jérémy au téléphone. J'en ai rien à foutre, on a pas besoin de lui. On a d'autres artistes, qui eux sont honnêtes et créatifs.... Je veux rien savoir...... Putain, Micka!....."

Arnaud entra dans l'appartement. Resté à l'extérieur, Jérémy mit fin à la conversation téléphonique puis s'essuya les pieds sur le paillasson.

Il pénétra à son tour dans l'entrée et laissa s'échapper un cri. 

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Le prochain chapitre s'appelle " le vase ébréché", vous pouvez le retrouver dés maintenant !

Le Vol de la CoccinelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant