33. Madame de Vernon

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Ce chapitre est indépendant : vous pouvez lire, comprendre et aimer même si vous n'avez pas lu le reste de l'histoire et que n'avez pas l'intention de lire la suite. Bienvenue ! 

 ( Et pour ceux qui l'ont lue, ne vous inquiétez pas, il s'intègre à l'histoire : vous trouverez des références aux chapitres précédents et des indices pour les chapitres suivants... )

Bonne lecture à tous !

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Chapitre 28 

Madame de Vernon 

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Jeudi 11 août, 17h, Draguignan, Var. 

J - 1 avant le weekend de préparation des Duos Impossibles 10 

Une voiture s'engouffra dans une longue allée de cyprès, au bout de laquelle se dressait une haute bâtisse bourgeoise. Le conducteur coupa le moteur à hauteur du perron. Aussitôt, deux lévriers surgirent. Ils s'approchèrent de l'Alfa Roméo et aboyèrent en direction des deux chiens qui se trouvaient à l'intérieur.

– Oui, vous aviez hâte de retrouver Marly et Joker... fit Jérémy en caressant la tête des grands chiens racés. Mais si vous ne me laissez pas sortir de la voiture, vous n'êtes pas prêts de leur lécher le cul, à mes chiens !

– Monsieur Ferrari, je vous prie... ! fit une voix courroucée qui s'approchait.

Ce reproche venait d'une nonagénaire distinguée qui progressait lentement, le port de tête digne mais le pas mal assuré. Ses jambes semblaient aussi fines que la canne qui l'aidait à marcher. Quand elle s'arrêta, les lévriers s'assirent respectueusement de chaque côté d'elle.

– Bonjour Madame de Vernon. Mais qu'est-ce que vous faites à marcher dans les graviers dans votre état ? Vous allez encore vous péter quelque chose comme l'an dernier ! A quoi ça sert que vos petits-fils se soient cotisés pour vous acheter une "mamimobile" si vous ne vous en servez pas ?

– Bonjour mon petit Jérémy. Et pourtant, je reviens d'une petite promenade autour de la propriété. Vous avez fait bonne route ? répondit la vieille dame, ignorant son regard désapprobateur. Allez, venez, vous allez prendre un petit rafraîchissement avant de partir aux Cigales.

Jérémy, qui venait de faire huit heures de route, se plia de bonne grâce au rituel immuable. Cela faisait cinq ans qu'il louait une merveilleuse maison pendant tout le mois d'août dans le Sud la France- les Cigales -, non loin de chez ses parents. Cette année hélas, des rendez-vous professionnels l'avaient obligé à repousser à aujourd'hui, 11 août, le début de ce séjour enchanteur. 

Cinq ans que la propriétaire, une vieille et riche dracenoise, le recevait une heure chez elle, lui proposait un thé et des jeux de société, puis lui donnait quelques recommandations, lui rappelait où était le compteur d'électricité et dans quel sens il fallait tourner le robinet de la salle de bain. Autant dire pour Jérémy, une pure perte de temps, d'autant que l'un de ses fils l'accompagnait ensuite aux Cigales pour l'état des lieux. Mais cette intrusion annuelle dans le monde de la bourgeoisie l'amusait bien.

– Marly ! Joker ! Vous vous souvenez de vos copains les lévriers ? Ah oui Joker, ils sont grands ! Mais c'est pas la taille qui compte, mon bébé, dit-il en caressant son petit chien blanc, tout en proposant son bras à la vieille femme. Comment ils s'appellent, déjà ?

Le Vol de la CoccinelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant