32. Il me manque...

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(18 juillet) La jeune blonde raccrocha et alla nettoyer le mascara qui dégoulinait. Elle avait complètement oublié cette histoire de mélodie qu'elle avait piquée à Jérémy dans un accès de folie. Heureusement qu'Arnaud Joyet lui avait fait prendre conscience de l'erreur.

Elle s'effondra sur son lit. Ce soir, les fans allaient attendre un long moment avant qu'elle soit de nouveau présentable.

Car décevoir Jérémy Ferrari était la pire chose qui pouvait lui arriver.

*** 

chapitre 34

Il me manque...

***

Quelques jours après, Samedi 23 Juillet, au stade de la plaine à Clamart (92), 9h45

Arnaud ferma les yeux et prit une profonde inspiration. Il défit les sangles qui retenaient les vélos de courses sur la galerie de sa voiture, le visage fermé. Il s'était senti observé par sa mère pendant tout le trajet, c'était agaçant. A présent, la voilà qui aidait son petit-fils Albert à ajuster la lanière de son casque à vélo. " Il n'est pas assez serré, disait-elle. Viens me voir que je te le règle"

Pendant ce temps, Arnaud vérifiait soigneusement le gonflage des pneus, la tenue de la selle, les freins et les vitesses.

A huit ans, Albert participait à sa dernière compétition de cyclo en tant que Poussins. L'année prochaine, il intégrerait la section des Pupilles.

– Comment tu te sens, Albert ? demanda son Papa.

– Ça va, ça va... Oh regarde, Paul est arrivé !

– Allez, prends ton vélo et va le rejoindre. Tu as un peu le temps, ils n'ont pas fini d'installer le stand pour les dossards. Mais faites très attention aux voitures sur le parking, mettez-vous plutôt vers la pelouse.

– Oui Papa !

Arnaud regarda s'éloigner son fils non sans un dernier " Albert ! Tu restes bien dans mon champ de vision !" Il soupira quand il constata que Maïco - c'était le diminutif que tout le monde donnait à sa mère, lui compris – le regardait encore :

– Arnaud, je vois bien que tu n'as pas le moral. Que se passe-t-il ?

– Rien Maman. Rien.


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Même endroit 13h

– Bravo mon fils ! Tu es le meilleur ! fit Arnaud dés qu'Albert courut vers lui, au moment de la remise des récompenses.

Albert ne dit rien, mais son visage rayonnant parlait de lui-même. Le coeur gonflé de fierté paternelle, Arnaud immortalisa le détenteur de la médaille d'argent catégorie Poussins.

– Tu l'envoies à Jérémy, la photo, hein papa ?

Arnaud ne répondit rien et fourra son téléphone dans sa poche. Cela faisait des semaines que Albert ne perdait pas une occasion de lui parler de Jérémy. Las, Arnaud ne daignait même plus lui répondre. Aux yeux que fit sa mère, Arnaud sut qu'elle avait remarqué son mutisme mais elle eut le bon goût de ne pas relever. Mieux, elle tenta une divertion :

– Tu dois avoir une faim de loup, Albert ! Tu viens ? On va se prendre des frites à la buvette !

– Merci Mamie mais je préfère m'asseoir, dit Albert en se laissant tomber sur un banc de bois à côté de son père.

Le Vol de la CoccinelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant