43.<INEDIT> La crème de La Crème

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Chers lecteurs de la 1ere heure, Vous franchissez officiellement le seuil de la porte magique, celle des épisodes 100% inédits.... Ça vous fait quoi ? Oui, je sais, quelle émotion ! ... Non non, je n'en fais pas des caisses... Vous êtes prêts ????? C'est partiiiiiii....

🤗😍❤️. 💖😚🎈🎁🎊😍


Des Mains gênées sur un dos ailé,

et deux respirations figées

l'espace d'un instant.

***

chapitre 43

La crème de la crème

***

Les Cigales, dimanche 14 août, 8h

L'ange Arnaud. Jérémy mit quelques secondes pour se ressaisir. Ce n'est pas en regardant ces ailes dans le dos qu'il allait sortir plus vite de cette chambre. Il frotta ses mains l'une contre l'autre pour les réchauffer un peu, ôta sa montre, puis commença par répartir la pommade sur toute la surface du dos, de la nuque jusqu'aux reins, en utilisant la tranche de sa main comme un couteau à beurre, un peu dégoûté par la quantité de pommade. "Ah il y en a des litres, je vais en avoir pour des heures, c'est une catastrophe" se disait-il.

Il pensait aux Duos Impossibles, à ce weekend gâché par cet accident stupide. Il repensait aux grimaces de douleur d'Arnaud. Il se dit qu'il lui devait bien ça, à Arnaud. Le soigner, le soulager. Alors il prit son mal en patience et commença à poser ses mains de part et d'autre de la colonne vertébrale et à effleurer la peau enduite de pommade, maladroitement, en effectuant des mouvements circulaires.

Jamais deux fois d'affilée au même endroit, c'est une amie masseuse qui lui avait dit ça un jour.

La pulpe de ses doigts dérapait dans la crème. Jérémy, excédé, finit par en prélever une bonne quantité pour accéder plus rapidement à l'épiderme et, ne sachant qu'en faire, s'en tartina le ventre. Il fut content lorsqu'enfin lui apparaissait la couleur de peau d'Arnaud.

Le dos d'Arnaud. Jérémy réalisa qu'il ne l'avait jamais remarqué auparavant. Des muscles fins, dessinés aux épaules, des bras fermes. Deux points de beauté en bas du dos semblaient le fixer, tels des yeux inquisiteurs. Jérémy avait observé le torse d'Arnaud lors de leur jogging en juin dernier et l'avait trouvé plutôt sexy, en vérité. Mais son dos... Il ne l'avait jamais tellement vu.

Pendant un long moment, Jérémy se remémora ces deux jours de vacances à Bordeaux. Cet arrêt dans l'Indre, à l'aller. Où ils avaient couru torse nu. Cet arrêt dans un village au bord de l'autoroute, où Arnaud lui avait donné une coccinelle, ce fou rire sur la dune du Pilat, à chercher une punaise qui n'existait pas. Cette soirée à Bordeaux, où il avait commenté la déco kitch de la vieille dame chez qui Arnaud avait loué un appart'hôtel. Où Arnaud avait parlé de son spectacle sur le thème de la station spatiale. Jérémy ne put s'empêcher de rire en revoyant la tête d'Arnaud qui mimait l'astronaute.

-- Aïe, putain !

Jérémy fit brusquement face à la réalité : le Arnaud de maintenant, celui dont il est en train de masser le dos, ressent de la colère envers lui, et évite tout simplement de lui parler. Le contraste entre le souvenir joyeux et les échanges monosyllabiques auxquels ils en étaient réduits aujourd'hui lui faisait froid dans le dos. Lui revint encore en mémoire l'humiliation du jeune à la gare, et ce que lui-même avait fait à Arnaud.

Arnaud, qui, en ce moment même, offrait son dos à son ancien agresseur. Lui-même, j'ai nommé Jérémy Ferrari, le roi Connard Premier.

Jérémy ressentit un courant d'air froid lui glisser le long de la gorge.

Le Vol de la CoccinelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant