Chapitre 5

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CHAPITRE V

Jessy

Je me réveille, apaisée et détendue. La jeune femme aux cheveux en bataille allongée à mes côtés dort encore. Le drap en satin couvre la moitié de son sein et je ne peux m'empêcher de sourire en me remémorant notre nuit.

Je me lève en prenant soin de ne pas émettre le moindre bruit et me dirige dans le salon en enfilant un t-shirt trop grand. Mon chien court vers moi pour me saluer, mais je le repousse doucement lorsque ses griffes m'éraflent quelque peu la jambe.

— Doucement, Jack, chuchoté-je en lui caressant la tête.

Un café réchauffé à la main, j'ouvre l'énorme baie vitrée et m'avance sur la terrasse, respirant l'air vivifiant d'une matinée d'été. J'allume une cigarette en contemplant l'église située de l'autre côté de la rue. Bien que je n'y sois jamais entrée, j'adore l'architecture de la bâtisse. Sa devanture blanche me fascine et le son de l'immense clocher me transporte. Je ferme les yeux un instant, impatiente que les neuf coups sonnent. Je soupire en retournant dans le salon lorsque je réalise que Jack est en train de rendre son dîner de la veille sur le tapis. Je me penche et note la présence d'une bague en or massif. Merde, je lui ai donné la mauvaise main. Je nettoie la petite flaque et dépose le bijou dans la poubelle, prenant bien soin de le dissimuler sous une tonne d'emballages de plats à emporter.

Je me laisse tomber sur le canapé et croise les jambes sur la table en verre. Je pousse un râle lorsque Jack me saute dessus. Cette bête est peut-être jeune, mais il pèse son poids, alors je lui ordonne de s'asseoir plus loin. Il s'exécute, mais ne manque pas de renverser le sac à main de Kate au passage. Je fais de mon mieux pour l'éduquer, mais c'est un idiot, je ne peux pas vraiment y faire quelque chose. Je me lève en soupirant et ramasse le contenu sans prêter attention à ce qui se trouve dans mes mains jusqu'à ce qu'une carte blanche attire mon attention. La salope, elle s'est bien jouée de moi. Sa photographie la met parfaitement en valeur et le drapeau américain y est représenté. Prise d'un élan de colère, je jette la carte à travers la pièce et me redresse d'un bond. Je cours presque vers mon téléphone posé près de la cafetière et compose nerveusement un numéro que je connais par cœur. J'enjoins à mon interlocuteur de me rejoindre immédiatement puis je raccroche. J'ouvre les tiroirs de la cuisine, fouillant parmi les fouets, spatules et autres ustensiles, jusqu'à ce que je trouve le revolver que j'y cherchais. Je le glisse dans mon short. Finalement, ce t-shirt trop grand va peut-être m'être utile.

Les minutes semblent me durer des heures, mais mon invité ne tarde pas à sonner à la porte. Je l'ouvre sans prendre le temps de m'adresser à lui. Son regard est aussi noir que sa veste de costume et il me suit sans dire un mot. Devant la porte de ma chambre, il m'agrippe par le bras et me demande :

— Que lui as-tu dit ?

— Rien du tout, je te le promets, le rassuré-je.

— Une journaliste t'accoste dans mon casino, vient chez toi et te saute sans essayer de te soutirer des informations ?

— Je t'assure que c'est la vérité, elle ne m'a posé aucune question sur toi.

Il m'adresse un regard qui me tétanise. Je sais de quoi il est capable quand il est en colère, je l'ai vu à l'œuvre plus d'une fois. Je dois admettre que s'il y a bien un homme qui me fait peur sur Terre, c'est lui. Il me pousse pour entrer en premier dans la pièce et je me laisse malmener. Il claque la porte si fort que la jeune femme endormie se redresse d'un bond, oubliant de cacher sa poitrine dénudée.

— Tu voulais des renseignements, pose tes questions, lui ordonne Jensen.

Kate pose ses yeux terrifiés sur moi. Je sais qu'elle me supplie en silence de lui venir en aide, mais je détourne le regard. Je savais bien qu'elle était trop parfaite pour être réelle. Elle balbutie :

L'infiltrée (FxF)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant