L'infiltrée (FxF)

Chapitre 12

CHAPIRE XII

Clara

J'ouvre les yeux et ma vue met quelques secondes à devenir nette. Les draps du lit dans lequel je suis allongée sentent une odeur de lessive parfumée et il est évident que je n'ai pas les moyens de m'acheter ce genre de produit. Je me redresse mais ma tête fait des siennes et il me faut quelques secondes pour me stabiliser. La chambre est immense et dispose de sa propre salle de bain. Je ne sais pas où je suis, mais il est clair que quelqu'un de fortuné habite cette maison. Je mets quelque temps à me lever mais j'y parviens finalement, réalisant que je suis entièrement nue. Putain, qu'est-ce que j'ai fait, hier soir ? Où est-ce que je suis ? La seule chose rassurante, c'est que personne n'était allongé à côté de moi. J'enfile le premier peignoir qui me passe sous la main et sort de la pièce. Je suis aussitôt éblouie par la lumière du jour qui me brûle les yeux. Je ferme un œil en avançant lentement. Le salon est immense et décoré de magnifiques tableaux. Il faut absolument que je sache qui habite ici, il est évident que cette personne a des goûts très raffinés.

— Il y a quelqu'un ?

Comme par un heureux hasard, la porte d'entrée s'ouvre au moment où je pose ma question. Un chien se rue vers moi et je lève les mains en l'air, par réflexe. Il me sent rapidement et va s'allonger dans son panier.

— Tu as de la chance, d'habitude il déteste les nouveaux visages.

Je relève ma tête et je vois Jessy devant moi. Son short épouse parfaitement ses cuisses musclées et son maillot est assez échancré pour laisser mon imagination faire le reste. Bordel, cette fille est une vraie bombe. Même ses cheveux désorganisés lui apportent un certain charme.

Elle s'approche de moi en s'essuyant le visage sur une serviette en coton posée là et me dit :

— Je t'ai préparé du café, si tu veux.

— Euh, merci.

— Avec deux aspirines, ajoute-t-elle.

Je souris, elle est attentionnée, c'est vraiment gentil de sa part, bien que je ne sache toujours pas comment j'ai atterri ici. Oh putain, on a couché ensemble la nuit dernière. C'est la seule explication logique pour que je me sois réveillée dans son lit.

Je pense qu'elle voit à quel point je suis perdue puisqu'elle m'apporte une tasse qu'elle pose sur la table basse. Elle me désigne le canapé du doigt et me propose de m'asseoir le temps qu'elle aille se laver. En une seconde, me voilà de nouveau seule et perdue. Je n'ai quand même pas autant bu hier soir, si ? Il est inutile que je me torture, Jessy m'expliquera tout dès son retour.

Je me laisse tomber sur son canapé et note la présence d'une couverture et d'un oreiller. Si elle a dormi ici, ça veut dire que nous n'avons rien fait hier soir. C'est à la fois rassurant et frustrant, bien que s'il se passe quelque chose avec elle, j'aimerais m'en souvenir. Elle a l'air d'être dans une forme olympique et ce serait un vrai régal de la voir totalement nue.

Je suis ramenée à la réalité par le retour de Jessy dans le salon et je reste bouche bée. Elle est encore plus belle les cheveux détachés.

— Si tu as besoin d'utiliser la salle de bains, il y en a une dans ma chambre et une...

— On a couché ensemble ?

Elle crache l'eau qu'elle était en train de boire et je me rends compte que cette question était bien mieux formulée dans ma tête. Elle me torture, à son sourire je suis incapable de deviner sa réponse.

— Ce ne méritait pas que tu t'en souviennes, apparemment.

— Non, non, c'était très bien, c'est...

— Il ne s'est rien passé, Clara, dit-elle en riant. Je suis repassée au boulot pour récupérer Jack et tu as voulu venir avec moi. Quand j'ai proposé de te raccompagner chez toi, tu m'as dit que tu préférais dormir dans une des chambres du casino plutôt que de croiser ton coloc, alors je t'ai proposé de venir chez moi et tu as accepté.

Je pousse un soupire. Je suis soulagée. En plus d'être attentionnée, elle est adorable.

— Et euh...

Je ne sais vraiment pas comment formuler cette question alors je ne vais pas y aller par quatre chemins.

— J'étais toute nue à mon réveil. Est-ce que tu sais où...

Elle rit, se dirige vers la cuisine et me montre mon chemisier et mon soutien-gorge posé sur le plan de travail en marbre. Je ne sais plus où me cacher et je sens mes joues devenir brûlantes en une fraction de seconde.

— Tu voulais aller dans la piscine, m'explique-t-elle.

— Tu as une piscine ?

— Pas du tout.

Oh, bordel. Je plaque mes mains sur mon visage en suppliant le canapé de m'avaler et je sursaute lorsque Jessy pose ses mains sur ma cuisse.

— Ne t'en fais pas, chuchote-t-elle, j'ai bien rigolé. En fait, ça m'a même donné une idée, si ça t'intéresse de passer la journée avec moi.

Soit je rêve éveillée, soit elle est en train de flirter. Malgré ma débauche d'hier soir, si elle veut passer du temps avec moi, j'en conclus que c'est que je lui plais. Cela tombe bien, elle me plaît aussi. Son sourire est si tendre que j'ai simplement envie de me blottir au creux de ses bras et de ne jamais plus bouger. Même si j'ai bien envie de savoir ce qu'elle a prévu, ma migraine me paralyse et cette journée est beaucoup trop ensoleillée.

— Ou je peux aussi te ramener chez toi, me dit-elle à voix basse.

— Non, non, je veux rester avec toi, c'est juste que j'ai une gueule de bois énorme.

Je voir l'air déçu de son visage disparaître aussi vite qu'il était apparu et elle me dit :

— On peut aussi rester ici, si tu préfères.

— Ce sera parfait.

Elle allume la télévision et nous nous installons confortablement. Peut-être que je ne devrais pas être si proche d'elle, mais je meurs d'envie de me coller à elle.

Les minutes défilent rapidement et je sens mes paupières devenir lourdes. L'aspirine dévoile son efficacité mais je ne veux pas bouger. Mon corps glisse sur le canapé et ma tête se blottit d'elle-même contre la poitrine de Jessy. Je peux entendre les battements de son cœur et je sens son torse se soulever. Bordel, elle sent bon. Détendue comme je ne l'avais pas été depuis longtemps, je m'assoupis.