Chapitre 11

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PDV Nader

Le jour s'est levé depuis un bon moment déjà. Mes yeux se sont ouverts aux premiers rayons du soleil, si tant et qu'on puisse dire qu'ils se sont fermés un instant. Les questions ont empêché mon esprit de s'apaiser, et pourtant, je ne ressens pas de sensation de fatigue particulière. Un loup peut tenir plusieurs jours sans dormir. Même si dans mon cas, les nuits s'enchaînent, aussi peu réparatrices les unes que les autres.

Je sais que cette fois, c'est l'impatience, qui éclipse la fatigue. Celle de savoir ce qui a bien pu lui arriver. De tout connaître de cet enfer qu'elle a dû vivre, quand bien même je sens déjà ma rage percer à cette simple idée. Pourtant, j'attends. Depuis deux bonnes heures, j'attends qu'elle se réveille, conscient qu'elle, plus que moi, avait besoin de repos. Si la situation n'était pas telle, je laisserais encore plusieurs heures couler. Si nous n'avions pas besoin de réponses.

Et si elle n'avait pas des blessures qui nécessitent qu'on s'y attarde.

Pourtant, lorsque je me lève et que je commence à sortir le nécessaire pour changer ses bandages, une force au fond de moi me pousse à lui accorder quelques instants supplémentaires. Je quitte la maison pendant un petit moment, retrouvant sans trop de mal mon couple de dominants, sortant à peine du lit. Il faut croire que la grasse matinée était pour tout le monde, sauf moi.

— Hina dort encore ?

Je me contente de hocher la tête pendant que Yuki se fait un café. Elle me glisse que tant mieux, de cette façon le petit déjeuner servira à l'introduire auprès de tout le monde.

— Je suis étonnée que tu aies patiemment attendu sans la réveiller.

Je hausse un sourcil, tandis qu'elle laisse un sourire courir sur ses lèvres.

— Tu n'es pas un exemple de délicatesse. Étonnant que tu n'aies pas sonné le glas dès l'aube pour changer les bandages.

Je grogne pour lui signifier ma désapprobation, ce qui suffit à lui tirer un rire.

— Tu lui a donné de quoi manger hier ?

— Tu me prends pour un être sans cœur à ce point ?

Elle me tire la langue avant de me tendre une tasse fumante, que je n'accepte que parce que c'est elle. Cyrus s'appuie contre elle et lui dépose un baiser sur la joue.

— Cesses donc d'essayer de le rendre fou dès le matin.

— Pour une fois que j'ai de quoi embêter Nader.

Et je sens qu'elle va s'en donner à cœur joie pendant un bon moment. Et quand bien même cela m'agace, rien que pour ce sourire, je suis prêt à l'endurer. Foutu lien.

— Tu penses qu'elle va pouvoir se laver malgré les bandages ? Il faudrait qu'elle puisse avoir accès à la douche. Je doute qu'elle n'ait eu le loisir d'en prendre énormément ces dernières années.

La remarque de Cyrus à sa compagne me hérisse les poils, même si je me retiens de le montrer. Encore un élément de sa vie qu'elle a du endurer, et qui ne me plaît pas. La mine de mes dominants me laisse savoir qu'ils n'apprécient pas non plus l'idée de ce qu'elle a pu vivre.

— Ça ne sera peut-être pas très agréable de mettre de l'eau sur les blessures, mais je pense qu'elle a en besoin. Il ne faudrait pas qu'elles s'infectent.

— Il lui faut des vêtements.

Yuki hausse un sourcil dans ma direction. Surprise que j'intervienne ou que je pense à ce genre de détail ? Elle me donne vite la réponse.

— Tu commences à être prévenant.

Je pars simplement du principe qu'elle ne va pas porter les miens indéfiniment. Ils sont bien trop grand. Et c'est étrange de voir une femme porter ce qui m'appartient. Ça me paraît bien trop intime, de l'entourer de mon odeur. Et pas si dérangeant, mais je mets de côté cette pensée induite probablement par l'ordre de ma dominante, ou la fatigue de mon esprit.

Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant