Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2

Chapitre 31

Oups, j'ai oublié le chapitre hier x)

PDV Nader

Je sais où elle est. Je sais que cela fait sept putain de jours qu'elle est barricadée dans la maison d'Emna et Jeiran, et qu'elle n'en sort même pas un instant. Je sais que mes mots ont été trop loin et que je l'ai blessée. Je voudrais dire que je m'en fous. Que les sentiments que ressentent les autres ne sont pas mes affaires. Ce n'est pas faux. Sauf pour elle. La protéger n'implique-t-il pas le fait de ne pas la faire souffrir moi-même ?

Je déteste ne pas l'avoir sous les yeux.

Mais j'ai trop d'égo pour aller à la chercher. Trop d'idées contraires dans ma tête pour faire ce pas. Ça ne me ressemble pas, de faire marche arrière. De m'excuser. Alors je ne bouge pas. Je la laisse se terrer loin de moi, quand bien même toute cette situation ne me plaît absolument pas.

Surtout vu la maison dans laquelle elle se trouve. Je n'imagine pas quelles idées saugrenues Jeiran peut lui transmettre. Je préfère ne pas y penser, pour ne pas sentir mon sang bouillir. Ma colère contre Ramin est redescendue, pas celle contre moi-même. Et elle pourrait me faire faire des trucs tout aussi con que ce que j'ai fait la dernière fois.

— Tu as prévu de te terrer ici longtemps ?

Je l'écoute à peine, tirant sur une nouvelle clope que je viens d'allumer. Combien en ai-je fumé, ces derniers jours ? Je ne les compte plus.

— Tu redeviens taciturne, loup.

— Je n'ai jamais cessé de l'être.

— Si tu le dis.

Elle vient s'asseoir en face de moi, sur le rebord de la fenêtre aux volets fermés. Je préfère vivre dans le noir, que de glisser mon regard par l'ouverture. Si elle passait devant mes yeux, je ne suis pas sûr que je parvienne à me retenir de la jeter sur mon épaule et de la ramener ici. Mais c'est hors de question.

— Pourquoi tu as explosé, cette fois ? Ça ne te ressemble pas.

Et c'est bien là le problème. Je sais exactement pourquoi j'ai explosé. A cause de l'inquiétude que j'ai ressentie en les voyant ensemble. Je suis à peu près certain que si j'avais croisé Ramin seul en la cherchant, et qu'il avait lancé une de ces nombreuses disputes, je n'aurais pas réagi. Comme d'habitude. Mais c'était différent de d'habitude. Parce qu'elle était là, et qu'il s'agissait de sa sécurité.

— Ne répond pas si ça te fait plaisir, loup grognon, mais tu ne me tromperas pas. Elle m'a raconté. Et je l'ai senti. Je sais exactement d'où tout cela part.

— Pourquoi je répondrais si tu sais tout, vampire.

— Tu aurais nié, en temps normal.

Mais y a-t-il quoi que ce soit de normal, ces derniers temps ? J'ai l'impression que la définition de la normalité ne s'applique plus à nous, à moi, depuis qu'on l'a trouvée dans cette espèce de cave.

— Tu comptes la laisser rester longtemps avec Jeiran ? Qui sait, il lui a peut-être fait essayer la drogue, après l'alcool.

Je grogne, tout de même conscient qu'elle est en train d'essayer de me faire vriller, et non pas de m'énoncer une vérité. Si cet idiot osait, je lui percerais peut-être l'autre œil. Ma réaction lui tire un sourire, qui ne me fait ni chaud ni froid.

— Elle n'aurait sûrement pas dû insister et elle le sait. Mais est-ce que c'était nécessaire de réagir de cette façon ?

— Qu'est-ce que tu veux que je te dise ?

Ma clope terminée, j'en allume directement une nouvelle, ce qui ne semble pas lui plaire, bien qu'elle ne dise rien sur ce sujet.

— Elle n'avait pas tout à fait tort, Nader.