Chapitre 27

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PDV Nader

Sa joie explose dans l'atmosphère et nous frappe tous. Ça fait longtemps que nous n'avons pas été enveloppés d'une telle dose de bien-être, qui semble, au-delà de lui faire du bien à elle, alléger le cœur de chaque membre de la meute.

Contre mon corps, elle profite de chaque minute sans pour autant essayer de s'éloigner. Elle pourrait, pourtant, aller s'amuser avec eux plus loin, mais elle ne fait pas mine d'en avoir besoin. Dans son dos, je capte quand même son visage, son sourire éclatant. Lorsqu'elle rit, son corps vibre contre le mien, et pour une raison étrange, je sens le mien vibrer de l'intérieur. Après l'avoir tant vu être habitée de douleur, la voir si pleine de joie est apaisant.

Il se passe un bon moment où nous restons tous dans l'eau, puis progressivement, la meute regagne le bateau. Je la laisse profiter encore, autant qu'elle le souhaite, même si je sens son énergie s'amenuiser. Elle a beau ne pas nager, elle se fatigue tout de même, et il y a bien un moment où son bonheur ne parviendra plus à compenser. Chaque fois que les dauphins s'éloignent, elle en profite pour laisser son corps peser un peu plus contre le mien. S'en rend t-elle compte ? J'ai l'impression qu'elle est si heureuse qu'elle n'entend pas son corps qui lui parle. Ses yeux pétillent, et si je voudrais la laisser rester des heures supplémentaires, je sais que ma présence ne suffira pas à la booster suffisamment.

Sa tête tombe en arrière contre mon épaule, et mon regard s'accroche au sien. Qui de ses yeux ou de ses lèvres affichent le plus grand sourire ? Je ne saurai dire. En revanche, je suis capable de dire que la fatigue habite son regard et que ses lèvres commencent à prendre une teinte bleutée qui m'encourage à mettre un terme à ce moment.

— Il va falloir sortir.

Elle n'en a aucune envie, je le sais, mais même les mammifères qui jouaient avec elle s'éloignent de plus en plus de nous, marquant la fin.

Elle me laisse la ramener vers l'embarcation et glisser mes mains sur ses hanches pour lui donner l'impulsion nécessaire afin d'atteindre l'échelle. Alors qu'elle avance dans le bateau, rayonnante, je perçois son corps commencer à trembler. En grognant, j'attrape le fil arrière de son gilet et la ramène contre moi. Elle bute contre mon torse en rougissant, mais je n'y fais pas attention. La seconde d'après, je lui ai retiré ce dernier, et l'ai emmitouflée dans une serviette. Elle y enfonce sa tête pour cacher la rougeur de ses joues avant d'aller s'asseoir, et d'observer tout le monde. Je me laisse tomber à côté d'elle, conscient qu'elle est capable de s'endormir et de passer par-dessus bord.

— On passe au cadeau ?

Elle écarquille les yeux, comme si il était impossible qu'il puisse y avoir en plus un cadeau. C'est mal connaître Emna. Elle voulait même prolonger la soirée jusqu'au bout de la nuit, avec un gâteau géant et un feu d'artifice. Vu l'état de fatigue de la jeune femme, je ne regrette pas d'avoir réfréné ses ardeurs. Hina n'a pas l'habitude de tout cela, et j'ai jugé inutile de la surcharger pour sa première fois. Je pense qu'elle garde d'aujourd'hui assez de souvenirs incroyables par rapport à ce qu'elle est capable d'encaisser.

Arman débarque avec un paquet cadeau et elle a les yeux qui pétillent. Je ne saurai dire si c'est d'impatience, de joie, d'émotion ou de fatigue. Un bon mélange, sûrement. Elle tremble encore en tentant de le déballer, mais je la laisse faire quand même. Quand elle comprend ce qu'elle a devant les yeux, une petite larme roule sur sa joue, qu'Emna essuie en riant.

— J'espère que c'est une larme de joie, sinon, je le prendrai mal. J'étais sûre que tu aimerais.

Elle hoche la tête de toutes ses forces, serrant contre elle la peluche à l'effigie des animaux qu'elle vient de rencontrer. Sa voix souffle un merci plein d'émotion, et elle semble incapable d'en dire plus pour l'instant.

Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant