Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2

Chapitre 23

 PDV Nader

Je les sens avant qu'elles ne soient dans mon champ de vision. Et surtout, je sens que l'une d'elle est dans un petit état. Yuki et Hina m'apparaissent, rejointes par Maï et se dirigent vers nous. La deuxième est rouge comme une tomate, et encore un peu essoufflée, comme la toute première fois où elle a tenté de faire du sport, dépassant ses limites. Je hausse un sourcil, surpris que ma dominante n'ait pas adapté le niveau. A combien a-t-elle réglée la machine alors que ça ne fait que 10 ou 15 minutes qu'elles sont parties en direction de la salle de sport ?

Je ne m'en soucie pas trop, conscient qu'elle devrait être dans un meilleur état d'ici quelques minutes. Je continu de m'exercer au lancer de couteau tandis que la vampire la place devant Emna et lui demande d'observer les mouvements de la louve. Je trouve un peu tôt pour commencer à lui enseigner le combat, ne serait-ce que la théorie, mais vu son état, elle ne peut pas faire guère plus. Sa respiration sifflante s'insinue dans mes oreilles, autant que son cœur emballé. Pendant un moment, au rythme des lames qui volent de mes mains, je veille d'une oreille. Petit à petit, sa respiration se calme, tout comme son organe vital. Du coin de l'œil, je remarque que sa peau retrouve peu à peu sa colère d'origine, tandis qu'elle boit à grande gorgée une gourde que Maï lui a ramenée.

Je détourne mon intention, en partie du moins, lorsque je juge que son état est acceptable. Même si je reste conscient qu'en ma présence, elle n'aurait pas eu autant de mal. Il faut croire que personne ici ne fait attention aux limites de la jeune femme. L'alcool, et maintenant, une séance de sport bien trop intensive. En ordre de préoccupation, je ne m'attarde pas trop sur ce deuxième point, mais je le note tout de même dans un coin de ma tête. Il faut croire que même pour ça, je ne peux pas faire confiance aux autres. Où est passée la conscience de ma dominante, putain ? Elle est celle qui est censée avoir le plus de raison. Certains idiots ont peut-être un peu trop déteint sur elle, ces derniers temps.

La dénommée s'approche de moi sans que je ne tourne mon regard dans sa direction. Je l'écoute d'une oreille, toujours attentif quand il s'agit d'elle. Je ne dis rien sur ce que je pense de la séance de sport et me contente d'attendre qu'elle se décide à notifier ce qu'elle me veut. M'emmerder, encore ?

— Comment tu peux la mettre à un tel niveau sur le tapis roulant ? Elle a tenu 5 minutes !

Je hausse un sourcil, attendant qu'elle se décide à m'en dire plus. Car je ne vois pas franchement où elle veut en venir.

— Elle m'a dit que tu mettais le niveau 12. Pourtant elle ne l'a pas supporté, et même au 8, elle n'a pas tenu 10 minutes de plus. Tu veux la tuer ?

— Elle tenait très bien le 12 ces derniers jours. A peine essoufflée, sauf lorsqu'elle forçait trop lorsque je m'absentais un peu.

Elle ne dit rien. Si on pouvait voir le cerveau des autres, le sien serait en ébullition. Le mien ne saisit pas trop ce qui est en train de se passer. La seule chose que je sais, c'est que le fait qu'elle ne parvienne pas à faire ce qu'elle a effectué toute la semaine sans difficulté est plus qu'intriguant, et incompréhensible. Un éclair passe dans ses yeux, et pour une raison que j'ignore, j'ai l'impression qu'il va tout changer. Et je ne suis pas certain que l'idée me plaise.

— Hina.

Sa voix chuchote à peine son prénom, et je la regarde sans afficher mon interrogation. Elle sait très bien qu'elle n'entendra pas. Elle n'a pas notre ouïe. Et évidemment, la jeune femme ne réagit pas. Pourtant, la seconde d'après, elle me demande de faire de même. Voyant que je ne réagis pas à sa demande, elle insiste.

— Appelle-la, pas plus fort que moi.

J'ai envie de lui dire que c'est inutile, une information qu'elle ne peut pourtant pas ignorer. Mais son regard, et le fait qu'elle soit à l'origine de cette demande me pousse à accepter. Les loups et Maï nous regardent faire, et tendent l'oreille pour essayer de comprendre sans alerter la concernée. J'aimerais comprendre tout autant qu'eux. Ma voix souffle son prénom, déjà prêt à lancer à Yuki un regard exaspéré. Pourtant, à l'instant où je termine de l'appeler, elle tourne le visage vers moi.