Chapitre 19

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Une petite journée de retard, désolée ^^

PDV Nader

 — Tu comptes descendre combien de fois à la cuisine ?

Hina m'observe, rougissante alors que je lui fais face dans le couloir de l'étage. Elle vient à peine de remonter les escaliers, les bras plein de cochonneries. Il est plus d'une heure du matin, et c'est au moins la cinquième fois qu'elle effectue ces allers-retours. A ce rythme, elle va soit vider les placards, soit finir en hyper glycémie.

— Je ne voulais pas te réveiller.

— Ce n'est pas la question.

De toute façon, ce n'est pas comme-ci je dormais énormément. Les cauchemars sur sa vie ont peut-être cessés, mais pas ceux de mon passé. Parce que je ne peux ramener Tala et ma famille ici comme je l'ai fait pour elle. Ils sont à un endroit inaccessible.

— Je n'arrive pas à dormir.

Je n'aurais pas deviné. Elle a pourtant tout l'air de dormir à cet instant, des pépito plein les bras. J'ai envie de lui dire d'aller au lit, car je suis persuadé qu'elle n'osera pas se relever. Mais c'est plus fort que moi, je ne parviens pas à la renvoyer dans sa chambre. Je me retrouve à lui grogner de me suivre, et descends les escaliers vers le salon. Elle met quelques secondes avant d'assimiler l'information et de prendre ma suite.

Je lui prends des mains les boîtes de gâteaux, considérant qu'elle a eut sa dose, et vais les remettre à leur place pendant qu'elle s'assoit comme je lui indique dans le canapé.

Je sais qu'elle ne connaît pas la télévision. Elle a été inventée après qu'elle ne soit enfermée, alors je lui explique en quelques mots l'idée.

— Il y a des gens dans ce petit carré ?

— Tu te souviens de l'invention de la caméra ?

— Vaguement.

Ça devait être à peine avant sa capture, et je suppose que son intérêt pour la matière n'était pas le plus développé vu son contexte de vie.

— C'est un appareil qui capte les images. Des personnes jouent devant, comme au théâtre. Et on peut revoir ces images. Comme si tu pouvais voir la pièce encore et encore, quand tu veux. On appelle ça des films.

— J'ai déjà entendu des gardes en parler, de film. Ça avait l'air amusant.

Je lui montre comment actionner la télévision et aller sur une plateforme de VOD, en lui expliquant comment trouver ce qu'elle cherche. Je me contente pour beaucoup de la laisser observer mes mouvements, plutôt avare de conversation.

Pour sa première expérience, je décide de lui mettre une comédie, histoire de commencer en douceur. Je devrais remonter dans ma chambre, mais une étrange impulsion me pousse à rester. Et observer.

Son rire, lorsque le personnage, sans que l'on si attende, se prend une porte.

Ses sourires, lorsqu'il enchaîne les gaffes.

Sa façon de lui parler comme si il pouvait l'entendre.

Ses réactions toutes plus diverses et variées à chaque scène. C'est presque hypnotisant.

Cette petite fossette qui apparaît au coin de sa joue quand elle tente de se retenir de rire.

Cette mèche de cheveux qu'elle fait semblant de remettre en place pour cacher la rougeur de ses joues.

Ce jeu avec ses doigts quand elle stresse devant une scène.

Ses yeux qui se plissent lorsqu'elle tente de saisir une énigme, et qui s'illuminent lorsqu'elle comprend.

Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant