Chapitre 40

86 13 1
                                    

*Non corrigé*

PDV Hina

Je lève tellement la tête que j'en ai mal au cou. Je n'ai jamais vu de maison aussi haute. Comment font-ils pour ne pas être épuisés après avoir monté tant de marches ? Je crois que je ne pourrais pas. Les lumières clignotantes de partout me donnent mal aux yeux, et je trouve qu'il y a trop de monde autour de nous. Le bruit de leur discussion venant de tous les coins me bourdonne dans les oreilles, et c'est plutôt dérangeant.

Je ne suis pas forcément à l'aise, et je préfère de loin le calme environnant du village de la meute, pourtant, j'ai une envie folle de découvrir la ville.

Il a fallu bien trois jours d'intenses négociations pour réussir à faire accepter l'idée de sortir du camps à Nader. Je crois bien qu'il n'est toujours pas d'accord, mais que mon regard pétillant à l'évocation du restaurant dans lequel nous allons dîner l'a fait céder. Je glisse un œil vers lui, deux mètres derrière moi, et me met à rougir quand je constate qu'il me regarde, les bras croisés. Il n'est pas content d'être là. Mais il le fait, pour moi. L'idée me paralyse de l'intérieur, autant qu'elle me gonfle de joie. C'est très ambivalent, comme sentiment.

La présence d'Emna à mes côtés qui me prend le bras me fait détourner le regard de ces deux aimants.

— Alors, comment tu trouves ?

— C'est... animé. Et ces maisons sont tellement grandes !

Elle laisse échapper un petit rire et me couve du regard, me permettant de comprendre qu'elle ne se manque pas de mon manque d'expérience. Je ne me suis jamais rendu dans une ville, et si je l'avais fait, celles de mon enfance n'aurait pas ressemblées à celle que je contemple plusieurs siècles plus tard.

— Ce sont des immeubles. Parfois, avec des appartements, parfois des bureaux. Tu sais, comme dans le dernier film qu'on a regardé, avec des ascenseurs pour monter.

L'image de ce dernier me revient, et je saisis mieux. Il est vrai que je regarde rarement des scénarios se passant dans la société actuelle. Peut-être devrais-je, afin d'en apprendre plus sur ce qu'il me manque.

— Maintenant, nous allons faire les boutiques ! Il est grand temps que tu choisisses toi-même tes vêtements !

L'envie me prend de sautiller sur moi-même, mais je me retiens. En revanche, je suis incapable de cacher l'énorme sourire qui prend place sur mon visage, tandis qu'elle me tire dans un des immeubles, vers une porte surmontée d'un mot en lumière rouge vif. Mes yeux s'écarquillent devant les étalonnages et le nombre impressionnant de pièce de tissus qui se trouvent devant moi. Ma réaction tire un rire à Maï, qui nous rejoint, et je crois capter un sourire sur le visage de Yuki. Elle n'est pas fan des magasins, de ce qu'on m'a dit, mais elle est là, comme toujours. Protectrice envers les siens, elle les quitte rarement des yeux. Si Jeiran participe avec grand plaisir à notre « séance shopping » comme le dit sa compagne, les autres hommes de la meute restent en retrait. Arman s'éloigne un peu dans la partie homme du magasin avec Cyrus, sans pour autant perdre du regard leur femme, tandis que les jumeaux, soigneusement aux opposés l'un de l'autre, nous observent en silence.

Nous y passons du temps, dans ce magasin. Tantôt, les filles me laissent flâner dans les rayons, m'aidant à trouver ma taille dans ce qui me plaît, tantôt, elles glissent une tonne d'articles dans un panier déjà trop rempli, en ajoutant des commentaires « cette couleur t'ira à ravir », « tu dois absolument essayer cette robe ». Si nos accompagnants en disent rien, je vois certains visages pâlir à mesure que le tas de vêtements à essayer grandi. Surtout que je ne suis pas la seule à avoir un panier rempli.

— Tu n'as pas déjà assez de vêtements Em' ?

— On vient si peu souvent en ville que toute occasion est bonne à prendre. Ne me frustre pas mon loup, si je veux m'acheter des fringues, je n'ai pas besoin de ton avis.

Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant