Chapitre 42

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 PDV Hina

— Quand comptes-tu me faire le plaisir d'être grand-père Maï ?

Fubuki, de retour parmi nous au siège de la meute, offre un grand sourire à sa fille adoptive, qui ne lui rend pas. Elle glisse à la place un sourire exaspéré à son compagnon, qui fait mine de rien.

— Tu as lancé mon père dans tes conneries ?

— J'ai simplement évoqué une envie avec mon beau-père.

Elle lève les yeux au ciel et répond à son père que ce n'est pas clairement pas d'actualité. Le plus vieux glisse un bras autour des épaules de sa fille avant de reprendre ses taquineries.

— Je serai un grand-père merveilleux.

— Et bien tu le seras avec celui de Yuki, moi, tu devras attendre encore quelques décennies.

— Décennies ?!

Arman place une main sur son cœur et se laisse tomber dans le canapé.

— C'est si long.

— Je serai peut-être mort d'ici là ma puce.

— Tu seras loin de rendre l'âme et tu le sais très bien. Arrêtez donc vos gamineries tous les deux, on a mieux à faire.

Son loup lui sourit et vient lui déposer un baiser sur le front, avant de lui caresser la joue. Il y a un tel lien entre eux, une douceur et un amour qui se ressentent dans l'air. J'adore le voir et le ressentir.

— Je te taquine, mon cœur. Si il te faut mille ans pour être prête, je les passerai à tes côtés et j'attendrai autant qu'il le faut.

Elle paraît satisfaite, et plonge son regard dans celui de son chef de clan qui fini par lever les mains en signe de reddition.

— Bien, j'attendrai aussi. Suis-je vraiment à quelques décennies prêts ?

J'aurai aimé être adoptée par un homme comme Fubuki. Me retrouver dans une famille aimante, entourée de personnes qui ne veulent que mon bonheur et mon épanouissement. A la place, j'ai eu une vie de torture au fond d'un laboratoire, quand ce n'était pas une cave ou une grotte aménagée en prison. Même si j'ai connaissance du fait que leur « mère » était loin d'être une bonne personne, je crois que j'aurai pu aisément m'en accoutumer, afin d'éviter tout ce qu'on a pu tenter sur mon corps, et mon esprit. Y repenser me fait du mal, comme penser à quel point tout aurait pu être différent pour moi si j'étais tombée sur les bonnes personnes. Si ce vieil homme n'avait pas succombé, par exemple. Je suppose qu'avec des si, on pourrait refaire le monde. Parfois, j'aimerai pouvoir refaire le mien.

La noirceur de mes pensées doit se ressentir, puisque Nader s'approche de moi et glisse sa main sur ma hanche, pour attirer mon attention. Il cherche à plonger son regard dans le mien, et je le laisse faire. A quoi bon tenter de lui cacher quoi que ce soit ? Il lit en moi comme dans un livre ouvert. Quand il estime avoir tout lu, ses doigts se referment avec un peu plus de force sur ma peau. Je pourrais presque jurer qu'il parvient à absorber un peu de ce qui me travaille, par ce geste. Je relève le regard vers les autres personnes de la pièce, et remarque qu'elles m'observent sans rien dire. Gênée de cette attention, je barbouille quelques excuses.

— Désolée, c'est juste que... j'aurai aimé appartenir à une famille comme la vôtre. Je ne pensais pas que cela se ressentirai.

Emna s'approche de moi et se glisse sur le côté que le loup n'occupe pas déjà. Il n'a pas l'air décidé à s'écarter.

— Ce n'est rien. Plus tes dons se développent, plus tes capacités surnaturelles le font. Ton aura en fait partie. Tes émotions débordent de toi et peuvent avoir un impact sur les autres. Bon, ou mauvais. La contrôler, cela s'apprend.

Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant