Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2

Chapitre 25

Joyeux Noël ! Me revoilà, et on reprend les publications ^^

PDV Nader

Je passe à peine la porte que j'ai envie de faire demi-tour. Mon salon est dans un état déplorable. Des DVD étalés de partout, des plaids dépliés dans tous les sens, sans parler des sachets de nourritures ouverts et abandonnés aux quatre coins de la pièce. Je me serais fait cambrioler que ce serait plus propre. Je râle, et je récolte simplement le rire de ma dominante, qui attend comme à son habitude dans la cuisine, son éternelle tasse fumante à la main. Non seulement ma maison devient bien trop souvent le repère de leurs soirées filles, mais cette vision devient répétitive. Yuki qui m'attend, seule, probablement pendant que le reste des filles dort à point fermé quelque part, et n'a qu'une seule idée en tête : me rendre fou. Je le lis à son sourire en coin, et à la malice dans ses yeux.

— Attends cinq minutes avant de me faire chier.

J'attrape un verre d'eau et l'avale d'une traite, prenant le temps de respirer un bout coup à la suite.

— Suis-je un démon à ce point, loup ?

— Depuis quelques mois, en effet. Tu as remplacé Ramin dans le rôle du chieur de service.

— Je m'amuse simplement de tes expressions. Je n'ai pas de mission sur le feu pour me défouler, il faut que je m'occupe.

— J'aimais assez la Shadow taciturne des débuts.

— Que veux-tu, vous m'avez transformée.

Ou révélée. La vie de Yuki était telle auparavant que je me demande si elle avait vraiment l'occasion d'être elle-même. Elle était Shadow. Maintenant, elle parvient à être Yuki. Deux personnalités dans une seule et même personne, qui forme un tout. Un tout agaçant par moment, mais un tout quand même. Et quand bien même j'exècre lorsqu'elle cherche à me rendre fou – parce qu'elle y arrive toujours – j'aime l'idée qu'elle ait pu se trouver. Parce que je sens son cœur complet, au fond d'elle. Un cœur qui souffre souvent, mais qui ne manque de rien et ne se ment plus à lui-même.

— Vous avez décidé de faire de ma maison une déchetterie ?

— Elles rangeront demain. Elles étaient fatiguées. Mais je crois qu'Hina est encore éveillée. Elle ne devrait pas tarder à descendre.

Je me contente d'un haussement de sourcil interrogateur, certain que cela sera bien suffisant pour la faire parler.

Et son sourire machiavélique revient.

— Elle a des courbatures.

Je grogne, avant de la fusiller du regard. Bordel, elle connaît les limites de la jeune femme, et elle passe son temps à la laisser les dépasser. Et je suis certain que c'est dans le seul but de m'emmerder.

— Tu aurais dû la tempérer.

— Elle avait l'air bien trop intéressée pour que je n'ai le cœur à l'arrêter.

Intéressée ? Oh, je sens que je ne vais pas aimer. Encore. Et vu le rire que je parviens à lui tirer, c'est plus qu'une sensation, mais une certitude.

— On l'a fait descendre de son tapis, et on a commencé à lui apprendre à se défendre dans un combat.

Si ça avait été n'importe qui en face de moi, j'aurais sorti les griffes. Parce que ça me fout en rogne l'idée qu'elles aient fait ça en dehors de ma présence, maintenant qu'il est acté que c'est moi qui lui permets de guérir. La moindre blessure lui aurait fait un mal de chien, bon sang !

— Où est ta raison, Shadow ?

— Je sais exactement ce que je fais, loup. Avec elle, comme avec toi.