Chapitre 3

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PDV Hina

Je me souviens de la sensation incroyable du sable sous mes pieds. Il était chaud, mais pas brûlant non plus. Juste ce qu'il faut. Au premier pas, les grains ont chatouillé ma peau. Un sourire s'est affiché sur mes lèvres, et a résonné au fond de mon cœur. Là, avec ce simple contact, je venais de trouver l'endroit que j'aimais le plus au monde. Mon âme me criait que c'était exactement là, qu'était ma place. Dans ce paysage incroyable qui s'étendait sous mes yeux.

Je n'étais pas très grande, mais j'avais suffisamment d'années à mon compteur pour comprendre ce que je ressentais.

Sans lâcher des yeux cette étendue dorée, j'ai enfoncé mes pieds dans le sable, jusqu'à les recouvrir complètement. Je ressens encore la chaleur réconfortante qui les avait entourés, à l'époque. C'était doux. Une caresse qui réchauffe le cœur, et l'âme.

L'air salé est une odeur que je ne saurais oublier. C'est assez particulier. Je suis d'avis que c'est apaisant. Sûrement moins que la douce mélodie jouée par les vagues, et cette mouette qui de temps en temps, vient briser le silence.

Je n'ai jamais trop aimé le silence. Pourtant, à ce moment là, je me souviens avoir pensé que c'était la meilleure chose au monde. Que je ne pouvais pas imaginer cet endroit autrement.

Il y avait du vent, ce jour là. Il faisait voler quelques grains invisibles venant piquer mes joues. Pourtant, ce n'était pas désagréable. Chaque piqûre me donnait au contraire l'impression d'être vivante, autant que chaque bouffée de cet air si particulier qui remplissait mes poumons. Je me suis penchée, et j'ai attrapé entre mes mains une poignée de ce qui remplaçait la terre terne sur laquelle j'avais toujours marché.

Pendant un moment, j'ai observé de près. Chaque petit grain. J'ai été émerveillé de découvrir qu'ils étaient loin d'être tous identiques. Des gros, des petits. De toutes les couleurs. Des morceaux de coquillages, aussi. Dans cette seule poignée, des millions d'identités différentes, pour former un tout. Un tout magnifique et chaleureux.

Je me souviens avoir pensé que ce serait merveilleux, si le monde des hommes était le même. Si chaque différence participait à la beauté de l'ensemble. Il faut croire que tout le monde ne partageait pas cet avis. Mais je n'y pensais pas tellement, à ce moment là.

Le regard chaleureux du vieil homme auprès de moi m'avait laissé entendre que je n'avais rien d'autre à penser qu'à moi. « Qu'est-ce que tu attends, vas-y ». Sa voix résonne encore au fond de moi. Elle était rauque, un brin vacillante, avec les années. Mais malgré son apparente dureté, elle était incroyablement douce, et chaleureuse.

Je me rappelle avoir laissé tomber la poignée de sable et l'avoir regardé un instant être emportée par le vent, avant de rejoindre ces milliards d'autres grains sous nos pieds.

Et j'ai avancé. Tout droit, presque déterminée à ne pas m'arrêter. Cette étendue bleue, plus d'une fois je me l'étais imaginée. Et pourtant, elle m'apparaissait bien plus belle que tout ce à quoi j'aurais pu songer.

A quelques mètres d'elle, le sable est devenu plus froid, et plus dur. Rapidement, j'ai laissé derrière moi les traces de mes pas, m'enfonçant chaque fois un peu plus.

Et avant d'arriver à l'eau, je me suis arrêtée un instant. J'ai joué avec mes orteils dans cette consistance étrange, en riant. J'ai regardé l'eau avancer presque jusqu'à moi, en prenant la forme d'une espèce de mousse blanche étrange. Ma détermination n'avait pas faibli, mais je me souviens avoir ressenti une pointe d'angoisse. A quoi est-ce que cela ressemblait ? Était-ce froid, chaud ? Je crois qu'au fond, j'avais simplement peur d'être déçue. Que pour la première fois de cette journée, ce que j'avais pu imaginer soit au-delà de la réalité. Je ne voulais pas briser cette illusion devenue réalité.

Avec le Destin - Notre Destinée Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant